Peu de groupes viennent d'une ville où quasiment toute l'histoire est connue par la plupart des gens. Encore moins si c'est un groupe de Black Thrash aux ambiances très orientales qui vient d'une ville sainte comme Jérusalem. Et pourtant, cela existe !
Melechesh est un groupe qui vient de Jérusalem, alors que vous pourrez constater que leur premier album est nommé
As Jerusalem Burns...Al'Intisar. Formé en 1993, ce groupe n'a pas tardé à nous montrer beaucoup de potentiel, ainsi que de très bons morceaux auxquels l'origine des ambiances semblent très facilement reconnaissables.
En 2006 sortait
Emissaries, l'album contenant quelques classiques actuelles du groupe ("
Rebirth Of The
Nemesis", notamment), et également l'album du groupe ayant récolté le plus de succès. Entre temps, en 2008, le bassiste du groupe, Al' Hazred, s'en est allé du groupe, laissant place à Kawn, qui ne restera que de 2007 à 2008, pour finalement laisser à un certain Rahm.
Ayant enfin un line-up digne de ce nom, après 4 ans d'absence, il est temps pour les israéliens de
Melechesh de refaire surface avec un nouvel album, appelé froidement
The Epigenesis. La pochette est dans la veine de
Emissaries, gardant les mêmes couleurs orientales. Donc, concernant l'auditif, il y a déjà un défaut duquel je voudrais parler. Les ambiances orientales sont toujours bonnes à garder, mais au point d'avoir écrit deux interludes, "When Halos of Candles
Night" et "The Greater
Chain of Being", ayant respectivement une durée de 5 minutes 38, ainsi que de 6 minutes 53, franchement, celles-ci auraient éventuellement pu être supprimées, ou beaucoup plus courtes, insérées dans un des morceaux. Cela aurait surement donné quelque chose de mieux, et de moins ennuyeux.
Aussi, quand on se passe "
Ghouls Of Nineveh", on ira jusqu'à se demander ou a bien pu passer l'agressivité et la rapidité qui régnaient dans des morceaux comme "
Rebirth Of The
Nemesis".
Pas de blasts, pas de vitesse, la guitare ne nous donne plus les frissons de l'album précédent. Certains se demanderont même s'ils ont achetés le CD du groupe qu'ils désiraient. Mais oui, c'est bien
Melechesh, mais sous une autre facette. Ce n'est pas non plus une déception, car mon côté légèrement masochiste m'a fait apprécier ce morceau, car on y retrouve bien les atmosphères orientales, le chant se portant toujours aussi bien, mais franchement, si tous les morceaux étaient comme ceci, la lucidité serait plus présente avec cet album.
Pourtant, c'est un morceau du même genre qui est le plus plaisant, qui est le dernier morceau, "
The Epigenesis" le meilleur morceau de cet album. Quel morceau... Précisons d'abord qu'il s'agit d'une longue fresque de plus de 12 minutes. Ces dernières passent comme rien. Cette chanson est énigmatique, lente, endolorie, qui commence avec un très court passage de bouzouki donné par
Moloch, pour ainsi laisser place à une musique lourde, brutale, avec très peu de chant, pour laisser quasiment la moitié du morceau en partie instrumentale ! La batterie se montrera très monotone, mais de longs solos de guitare la remplaceront. La fin du morceau est reprise avec plus de vitesse, à nouveau du chant, et se termine avec un magnifique coup de gong. Un vrai moment de plaisir, contrairement à certains autres morceaux de l'album.
Voici donc un album honnête et correct, avec certains morceaux très brutaux ("Grand Gathas Of
Baal Sin", "Mystics Of The Pillars"), d'autres manquant franchement de punch ("The Magickan
And The Drones", "Sacred Geometry"), et d'autres étant plus ou moins dans la simplicité, ce qui en conclut donc à un résultat plutôt positif. Positif, oui, mais attention, le groupe va devoir nous sortir plus de brutes comme
Emissaries s'il ne veut pas perdre davantage de fans, dans les années à venir. Cependant, nous avons affaire ici à un album idéal pour la découverte du groupe. Tout est dit.
J'ai un petit faible pour la chanson "Sacred Geometry".
Personnellement, j'adore cet album, où se côtoient musique orientale fine (lente par définition) et brutalité, un cran en-dessous par rapport à leurs prestations précédentes, il est vrai. Si vous êtes une personne qui n'aime que les blastbeats du début à la fin, ou encore des riffs acérés omniprésents, les morceaux instrumentaux et autres passages atmosphériques de cet album risquent effectivement d'être très soporifiques!
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