Quand on parle de
Melechesh, on pense automatiquement à ce black/thrash véloce et efficace teinté d'éléments orientaux et porté par des thématiques mythologiques. On se souvient des albums phares tels que "
Sphynx" ou encore "
Emissaries", les boulets de canon qui font toujours autant parler d'eux (comment oublier un "
Rebirth of the
Nemesis" ou un "Ladders to Summeria"). Avec le temps,
Melechesh ne change pas de style mais améliore sa production et tente quelques nouveautés qui en auront déçus certains sur "
The Epigenesis". Heureusement, les pionniers du black oriental rattrapent le tir avec leur nouveau méfait "
Enki" de nouveau sorti chez
Nuclear Blast.
On plonge notre regard dans la superbe pochette, on écoute les premières secondes de "Tempest Temper Enlil Enraged" et nous voilà embarqués en Mésopotamie. Une micro seconde de sitar, des guitares à la mélodie insistante, puis une déflagration, même pas le temps de réagir. On retrouve la fougue et le caractère tempétueux de
Melechesh, les riffs qui déboitent les cervicales, les blasts qui explosent les oreilles, les notes tirant vers l'arabisant et cette osmose parfaite entre black et thrash. Le chant d'Ashmedi est toujours aussi rêche et écorché, accompagnant avec puissance l'ensemble des instruments.
Plus on avance dans l'album et plus les touches arabisantes se font sentir, même si elles ne sont pas débordantes.
Melechesh met en avant ses origines sans en faire de trop et sait mettre la priorité sur les riffs explosifs et la rapidité du rythme. "
Lost Tribes" va dans ce sens, offrant de bonnes accélérations et une très bonne prestation du batteur, soutenu par deux chanteurs au timbre différent, à savoir Ashmedi et Max Calavera en guest. "Multiple Truths" est entêtant, bien que plus convenu et moins véloce, et la gamme orientale est légèrement présente dans certains riffs.
Si on veut retrouver le côté thrashy du groupe, "
Metatron and Man" est un des titres le mettant le plus en avant, toujours avec cette voix black caractéristique. Si on veut de l'oriental, il faudra alors se pencher sur "
Enki - Divine Nature Awoken" avec son intro typique et une suite plus ritualiste, où le black metal intervient le mieux avec en guest vocal Sakis Tolis de
Rotting Christ ; mais aussi sur "The
Palm the
Eyes and
Lapis Lazuli" où les guitares font tout le travail en délivrant une ambiance chaleureuse ; sans oublier "Doorways to Irkala", instrumental folkorique rempli d'instruments traditionnels (percussions, flutes, mandolines, sitars...). Dépaysant à souhait.
Si aujourd'hui sortir des sentiers battus est difficile,
Melechesh le fait sans grande difficulté, et ce depuis près de vingt ans. Il mélange avec brio mélodie et agressivité au sein d'un black metal aux influences moyen-orientales, créant une musique unique et élégante, brute et abrasive, qui ne peut qu'attirer notre attention. Le mixage et le mastering sont signés
Jonas Kjellgren (
Scar Symmetry,
Zonaria) et la pochette John Coulthart. Il y a du beau monde sur cet album et la qualité est au rendez-vous. La Mésopotamie n'attend plus que vous...
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