The End

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
18/20
Nom du groupe Naïve
Nom de l'album The End
Type Album
Date de parution 2010
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album21

Tracklist

1.
 To Lose and to Die for
 08:22
2.
 Underwater
 07:51
3.
 The Crying Community
 07:22
4.
 The Shroud
 06:41
5.
 Your Own Princess
 10:19
6.
 Everything Dies
 09:28
7.
 The End
 08:38

Durée totale : 58:41

Acheter cet album

 $5.50  €3,00  €3,00  £26.58  buy  buy  €6,69
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Naïve


Chronique @ Mr4444

13 Mai 2012

Naïve a de quoi faire exploser le cœur d'un insensible

Nous sommes naïfs. Naïfs dans nos croyances, naïfs dans notre façon de penser, naïfs dans notre façon de voir autrui, naïfs dans notre façon de voir notre avenir, naïfs dans notre façon de percevoir le passé, naïfs dans notre façon de percevoir le présent. Quelque part entre ciel et mer se dresse une immensité très sombre, bordée d’un vaste océan plat sur lequel un ciel aussi sombre que calme toise un regard d’une profonde tristesse. Entre ciel et mer se trouve Naïve.

Naïve est un monde à part. Créé par trois musiciens de talent, Jouch (aussi présent dans le groupe de Rock Ambiant Agora Fidelio), Rico et Mox. L’univers de ce trio toulousain est particulier à décrire … Il y a une touche de progressif, les compositions sont longues, les changements de rythmes interviennent assez régulièrement… Il y a de l’électro, notamment mis en place lors des phases calmes de la musique pour y placer une certaine profondeur… Il y a beaucoup d’ambiant également, placé intelligemment le long d’une musique faisant la part belle aux échanges entre agressivités mélancoliques, douceur atmosphérique… Tout est millimétré, rien ne dépassera, rien ne sera en trop.

« The End » est donc la fin du début du groupe. Comment ça ? « The End » a été marqué par de nombreuses remises en question au sein du groupe, de nombreuses tensions... Il est sorti dans la douleur, ça ne fait aucun doute. C'est de là que vient le nom « The End ». La fin des problèmes, le début d'une ère nouvelle pour le trio.

The Crying Community. Tel est le nom de domaine du groupe. Une musique belle à en pleurer, ni plus ni moins. « To Lose and to Die For » se lance, tout doucement... Les sonorités du clavier sont extrêmement tordues, saturées, le son se tord puis tout cesse pour rentrer en plein dans une musique ambiante du plus bel effet, uniquement apportée par le clavier et quelques notes de guitare légèrement masquées. L'atmosphérique et la sensibilité de la musique se font de plus en plus présentes une fois que la batterie rentre en jeu. Aucun jeu superflu, de la retenue, tout simplement. Et Jouch se lance. Son timbre de voix est extrêmement mélodieux, très sensible, rempli d'émotions, mais sans jamais tomber dans la voix pleureuse du chanteur à midinette. Tout ici est parfaitement calculé et en symbiose pour toucher l'auditeur en plein coeur. Mais déjà la musique en retenue se fait plus présente, la batterie se remplace par de féroces beats électro, la guitare devient mur, violente, bien plus Metal. Mais c'est là que se jouera la particularité de la musique du trio : même dans les phases les plus dures de la musique, quand les guitares monteront en agressivité, jamais la voix de Jouch ne prendra le pas sur la musicalité de l’ensemble ; il gardera toujours ce timbre si émotionnel et délicat en adéquation parfaite. Un mélange des plus intéressants. Bien que plus agressive, jamais la guitare ne quittera cet univers profondément atmosphérique, comme en témoigneront les diverses apparitions du clavier et les breaks judicieusement disséminés, bien accompagnés par un chant parfait.

Même l'apparence rapide de « Your Own Princess » conserve cet élan de douceur. La basse en est la cause. Elle est présente, ronde, chaude, rassurante... L'électro est angoissant ici, le chant de Jouch presque solennel. Les riffs régulièrement présents dotent le tout d'une aura très oppressante que le clavier relaiera de quelques sonorités aériennes qui contrasteront bien avec le tout. La batterie est jouée avec talent, disséminant ce qui semble être des doubles dans une aura plus mécanique. La guitare se fait souvent mure, bien aidée par des chœurs épatants. Néanmoins, cette longue composition d'une dizaine de minutes tourne un peu en rond parfois. Mais cette longue durée est indispensable pour prendre le temps d'apposer cette relative agressivité. La voix de Jouch se transformera en écho lointain... Une adéquation parfaite avec ces longues plages répétitives et hypnotisantes. Le groupe signe aussi une composition sous son nom de domaine : « The Crying Community » se lance sur un chant presque murmuré, quelques coups de batterie et de longues plages électro-ambiantes. L'ensemble se fait de plus en plus rapide et quand tout démarre ... Un véritable tourbillon sonore de guitares saturées et d'émotions intenses ! Les riffs imposent une rythmique très dure, saccadée et saturée, la musique prend véritablement le pas sur les paroles, qui sont ici extrêmement rares, discrètes, mais au fond véritablement indispensables pour délivrer une surdose supplémentaire d'émotions. Puis le titre se termine sur une impressionnante base ambiante terriblement émotionnelle.

Le contraste entre violence et douceur est encore plus palpable sur « Underwater ». Ici, les breaks sont extrêmement calmes en gardant une touche très inquiétante relayée par un chant toujours très posé et clament. Et d'un coup, les guitares démontrent une violence importante faite d'agressivité enfin relâchée et de riffs bien Metal. Le chant sur ce coup-là est plus présent, plus émotionnel encore. Et d'un coup, un break a vite fait de mettre un terme à cette démonstration de vitesse. Mais seulement quelques secondes avant que le mur de guitare ne reprenne ces droits. Démonstration de vitesse tout en gardant un important impact ambiant. Un nouveau break, plus intense encore, viendra. Le clavier et la batterie maintiendront un rythme assez envoûtant et inquiétant, bien aidé par la basse grondante et le chant très aérien de Jouch. « Everything Dies » et ses guitares profondes et aériennes dans leur lourdeur amèneront de nouvelles choses plutôt intéressantes. Notamment sur le break, le chant y apparaîtra différent, plus fatigué, mais aussi plus angoissant, plus grave... Plus le titre avancera, plus on sentira l'oppression arriver, l'ensemble se noircir davantage, les instruments prendre de plus en plus d'ampleur, surtout la basse, bientôt remplacée par la guitare. Très étiré en longueur, ce long break n'en demeure pas moins essentiel avant d'attaquer le corps dur de cette chanson. Les guitares seront presque Heavy le temps de quelques notes avant de basculer dans une rythmique proche de « Underwater ». Quand la guitare se fera mur, c'est là qu'il faudra tendre l'oreille pour entendre des hurlements profonds de sincérité et d'émotions dans le fond qui accompagneront le chant nonchalant et aérien. Une formidable dualité.

Le chef-d’œuvre de cet album se trouve en plein milieu. « The Shroud » est parvenu à m'arracher les larmes qui accompagnent les formidables compositions de ce monde incompris de la musique atmosphérique. La guitare y est presque acoustique dans l'électrique, très douce, bien accompagnée par la basse. Le chant de Jouch y est juste, calme, reposant, mais aussi bouleversant dans une tristesse extrême, dépité, comme au bord du gouffre... Le titre avance, la musique se fait plus intense. Et au moment où la belle Frederika rentrera en place, tous les instruments exploseront ensemble dans un véritable bunker émotionnel incroyable, bercé par le chant aérien est magnifique de la chanteuse. Et pourtant dans ce morceau, aucun instrument ne joue de véritables prouesses auditives. Mais cette répétitivité au service d'une sensation de tristesse infinie, bien aidée par la bouleversante voix de Frederika, a eu raison de mes yeux qui se sont remplis d'eux-mêmes... Le temps de quelques secondes et d'un break qui n'apportera qu'une tristesse différente, Frederika lancera à nouveau l'explosion émotionnelle. De quoi faire exploser le cœur d'un insensible.

« The End » est la fin de « The End ». Aucune ligne vocale, aucune explosion musicale, beaucoup de sonorités diverses et variées, donnant l'impression d'un côté presque mystique... Le titre est long, oppressant, bouleversant dans son absence apparente d'instruments au profit d'une création artistique détonante. Un voyage indescriptible... Qui nous donne uniquement l'envie de réécouter cet album encore. Et encore... Et encore...

« The End » n'est que la fin du début de Naïve. Le deuxième opus du groupe a déjà un nom, ça sera « Illuminatis ». Faire renaître une nouvelle alchimie sera extrêmement compliqué, « The End » met déjà la barre extrêmement haut... Évidemment, cet album n'est pas exempt de tout défaut. Il est un peu long parfois. L'électro se révèle à certains moments assez fatigante, voire quasiment froide. Mais au fond, rien n'empêchera l'auditeur de s'envoler. Car la musique est en symbiose avec l'auditeur et c'est bien là le plus important. Les émotions que Naïve fait ressortir sont simples, mais c'est fait avec un tel aplomb qu'elles en ressortent encore bien plus intenses. Les vagues caressent ma peau, le sable enveloppe mon âme, la musique claque mon visage. Mais je ne peux qu'y retourner. Une véritable œuvre d'art.

Merci…

15 Commentaires

11 J'aime

Partager

ANDRAS - 08 Août 2013: Bonjour. Quelqu'un peut me dire où on peut se le procurer cet album? (et tant qu'à faire le second "illuminati") merci.
Mr4444 - 14 Août 2013: Sur le Bandcamp du groupe ou même sur le site officiel du groupe, en principe ^^
ANDRAS - 14 Août 2013: merci beaucoup!
cerd - 14 Décembre 2014: " « The Shroud » est parvenu à m'arracher les larmes qui accompagnent les formidables compositions de ce monde incompris de la musique atmosphérique."

Pareil et sans aucune substance illicite, pas besoin. 'Fin suis un grand sensible aussi
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Naïve