Remixes

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17/20
Nom du groupe Naïve
Nom de l'album Remixes
Type Tribute
Date de parution 30 Septembre 2014
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. UNDERGANG - Belly 04:35
2. DA SEXUALITY - To Lose and to Die for 05:47
3. PROHOM - Focus 07:38
4. PONE - Luna Militis 04:05
5. MOX - The Crying Community 07:15
6. PHANTOM STATUS - The Ropes 04:29
7. MANU SHRINE - The Shroud 04:42
8. FuDD - Transoceanic 05:24
9. FREDERIKA* - Underwater 05:57
10. SIDILARSEN - Your Own Princess 04:18
Total playing time 54:10

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Naïve


Chronique @ Just_an_Ellipsis

15 Novembre 2014

Un disque très envoutant pour un résultat qui tend plutôt vers les terres chaleureuses de la musique ambiante

Le Tribute est une œuvre à part. Si certains d’entre vous dorment encore au fond de la classe, pour le dire en toute simplicité, un tribute peut être apparenté à une forme de best-of, à la différence que les titres qui le composent sont réenregistrés par des groupes différents. De ce fait, le principe même du tribute est de permettre une refonte totale (ou partielle) du style du groupe « tributé » par les groupes « tributeurs », mélangeant deux esthétiques, parfois diamétralement opposées, pour en faire une pièce unique, signe de partage.

Naïve est un trio toulousain dont nous avons déjà beaucoup parlé. Une aventure humaine entre trois amis de longue date, dans un monde à la croisée du Metal Atmosphérique, du Trip-Hop et de la musique électro/ambiante. Deux albums. L’immédiat et puissant « The End », suivi d’un travail de sonorités et d’ambiances plus poussé ayant accouché d’ « Illuminatis ». Et alors que le trio est en plein travail sur leur troisième opus, dix artistes se sont donnés rendez-vous pour réorchestrer dix titres du groupe, cinq sur chaque album. Comme tout album tribute, les personnalités dominantes vont faire fortune diverse pour une compilation sobrement baptisée « Remixes » …

« The End » était donc le premier album du groupe, celui-ci était une pièce très particulière, composé de longues pistes partagées entre grands moments ambiancés et écrasement soudain de puissance, composé à de nombreux instants de grosse double et de guitares lourdes. Da Sexuality (musicien toulousain Pop/électro) travaille « To Lose and to Die for » dans le fond. Le titre se reconnaît aisément, il y a seulement une amplification des percussions et de ce voile électronique. Les passages plus lourds sont remplacés par une saturation électro dans le bon ton. Le musicien prend la liberté de poser sa voix sur une poignée de lignes, sans dénaturer le propos. « The Crying Community » se voit remixé par Mox, batteur du groupe et en pleine préparation de son album solo. Un grand travail se pose sur les harmonies et le côté doux et planant de ce sublime titre. D’un début entre notes acoustiques et légères délicatesses électroniques, les parties vocales de Jouch se trouvent amplifiées dans leurs douceurs et leurs émotions. Jamais le titre ne décolle, préférant, contrairement à l’original, son côté très relaxant.

Dans les remix plus originaux, Frederika* (musicienne toulousaine ayant collaboré avec Naïve sur « The Shroud » ou avec Sidilarsen, entre autres) impose sa patte pour entièrement transformer « Underwater ». L’original était aussi brut qu’hypnotisant, ce remix se voudra plus tribal sur ces percussions, plus ambiant encore sur son minimalisme progressif, bercé de voix énigmatiques et d’instants chargés d’émotions. Manu Shrine (musicien russe de Post-dubstep ambiante) modifie également la ballade viscérale « The Shroud ». Sa voix se marie à celle de Jouch, les passages de Frederika deviennent des refrains, la musique se veut extrêmement minimaliste, toujours dans la retenue, peut-être un peu longuette par endroits, mais pas dénuée d’intérêt. « Your Own Princesse » s’avère un peu plus décevante, par contre. Sidilarsen (Metal Fusion Toulousain) s’approprie un peu trop le titre, dans le sens où toute l’émotion dégagée par l’original dans sa débauche de puissance atmosphérique passe à la trappe pour ne proposer qu’un titre Dance Metal dans la tradition Sidilarsen, reposant sur la succession d’une seule forme de riff. La patte Sidi est peut-être un peu trop présente alors que l’âme de Naïve ne se ressent à peine que sur la fin. Question de point de vue. Cela justifie peut-être aussi sa place en conclusion de l’album, un peu comme un « bonus », un nouveau « départ ».

« Illuminatis » était un album différent, moins dans la force brute, davantage dans la réflexion, d’instants Metal plus « Metal », d’instants électro plus « électro ». Undergang (Rock fusion en tous genres de la Ville Rose) s’approprie à la perfection « Belly ». L’un des titres les plus directs de Naïve passe à la moulinette de l’univers du musicien pour en ressortir un panel complet de toute la musicalité d’Undergang. Des gros riffs succédant à des instants dubstep, les parties hurlées de Rico en reverb’, les passages ambiants sont transcendés, piano et effet en tous genres pour un ensemble complet et tout simplement parfait. À l’opposé, Philippe Prohom (artiste lyonnais, Rock électro) use de simplicité et d’authenticité pour parfaire la ballade « Focus ». La trame principale du titre est immédiatement reconnaissable, mais la batterie plus en retrait accentue le côté planant du morceau. Finalement, ce remix est un complément plus que parfait au segment d’origine, déjà très émouvant. Jouch, chanteur du groupe, use du nom de son projet solo, Phantom Status, pour modifier « The Ropes ». Peut-être pas l’un des titres les plus marquants du deuxième album, le chanteur lui offre une seconde vie, habile mélange de sons électroniques sur une esthétique très proche du Post-Rock, suffisamment direct pour mélanger les atmosphères, jusqu’à remplacer le passage Metal Atmo par une succession de saturations électroniques.

Quelques réserves toutefois sur le remix en demi-teinte de FuDD (musicien/vidéaste) de « Transoceanic ». Ce titre exceptionnel voit son remix enchainer plan ennuyeux et moment de grâce atmosphérique avec une certaine fluidité, au point d’en faire un titre relativement difficile à suivre, même si le remix se veut toutefois intéressant sur les idées implémentées et sa progression bien menée (surtout sa conclusion). PONE (ex-beatmaker de Fonky Family) s’occupe de l’impressionnante pièce « Luna Militis ». Le titre original dure 13 minutes. Le remix seulement 4. De ce fait, PONE se charge essentiellement de l’introduction (très bien réalisée) et des parties chantées. Toutes les parties musicales sont ainsi purement et simplement supprimées. On peut y voir une certaine forme de lucidité, remixer les intenses parties de guitare s’avérant probablement très compliqué, on ne peut s’empêcher de rester sur notre faim en constatant le potentiel évident de l’œuvre originale…

Dans l’ensemble, ce tribute se veut un véritable hommage réussi à la musicalité dense et intense du trio toulousain. Les dix musiciens (ou huit, étant donné que deux remix sont faits, indirectement, par le groupe) se sont donnés pour faire ressortir leurs propres univers respectifs avec celui, riche, de Naïve. Au final, ce « Remixes » est un disque très envoûtant, permettant de découvrir de nouveaux terrains pour un résultat qui tend plutôt vers les terres chaleureuses de la musique ambiante. Le disque est disponible à prix libre sur le bandcamp du groupe et se fait pièce très intéressante en attendant le fameux « cap du troisième album » de Naïve.

5 Commentaires

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Sowilo - 15 Novembre 2014: Ah merci pour l'article, et pour l'info tout simplement. Je sens d'ici que ce tribute va me plaire.
Kvallning - 16 Novembre 2014: Personnellement je n'ai pas retenu grand chose de cet album, néanmoins merci pour le partage !
Sowilo - 22 Novembre 2014: Oui, après écoute, ça reste quand même réservé uniquement à ceux qui ont aimé l'album original, et qui veulent le redécouvrir différemment. Il y a de bonnes petites pistes, mais aussi quelques trucs très peu indispensables. Ceci dit, l'original était un sacré disque, et ces remix sont gratuits (ou peu chèr quand-même, rétribuons un minimum), donc on ne va pas faire les difficile et apprécier à sa juste valeur. Vivement la suite.
Mr4444 - 23 Novembre 2014: C'est davantage un plaisir ^^ et je préfère ceci à un simple best-of. Et ça nous permet d'attendre patiemment le troisième album :)
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