Vivre dans l'ombre artistique d'une réussite aussi consacrée que celle de certains de ces compatriotes n'est sans doute pas une sinécure. En Conjuguant étroitement les inconvénients de cette adversité à un certain catastrophisme quant à l'avenir d'une industrie musical en plein doute, et en ajoutant aussi ces problèmes de line up le privant de son claviériste et compositeur Alex Muscio, ou encore en évoquant un paysage créatif surchargé, il deviendra alors moins complexe de saisir les raisons de la relative indifférence dont sont victimes les italiens d'
Highlord. Un désintérêt poussant le groupe vers une morosité dont les arcanes n'ont rien d'énigmatique à l'aube de la sortie de ce
The Death of the Artists au titre trahissant très justement la teneur de ces incertitudes. Pourtant alors qu'en cette année 1996, aux prémices de cette révolution artistique, les ultramontains commencent à s'exprimer au son d'une musique typiquement inspiré par un underground ultramontain très actif influencé par des groupes tels que
Mesmerize, ou encore
Time Machine, tous les espoirs lui sont permis.
Six albums et treize années plus tard, le constat est cruel.
Highlord n'a pas réussi à imposer sa vision à un monde sourd à ses arguments.
Plus dépité que jamais il n'abandonne pourtant pas ses convictions et avec ce nouvel effort nous propose, sans aucun doute, l'un de ces albums les plus amers, les plus sombres, les plus habités.
De son
Power Metal fringant aux propos épiques ne restera alors qu'une expression tourmenté et concerné. Cette tendance troublée aux propos nettement plus sombre et Heavy que par le passé, si elle prend tout son sens ici, aura toutefois débuté sur un
Instant Madness (2006) qui déjà trahissait subrepticement ces inquiétudes et cette noirceur de l'âme de ce groupe.
Bien évidemment,
Highlord demeure un groupe de
Power/Heavy
Metal et cette obscurité n'est en rien comparable avec celle d'autres mouvances extrêmes qui se nourrissent de ces ténébreux émois. Néanmoins les Italiens sont suffisamment préoccupés pour que l'œuvre s'en ressente. Et paradoxalement ce souffle agité offre à l'album un intérêt supplémentaire. Tout comme d'ailleurs la parcimonie de ces synthés désormais moins envahissants ici.
Ainsi ne soyons pas trop excessifs, au-delà de cette opacité, l'esprit caractéristique d'
Highlord demeure donc. De telles sortes que les mélodies enthousiasmantes et harmonieuses parviennent, tout de même, à passer au travers de cette obscurité ambiante, trouvant ainsi un écho très agréable en nous (les excellents Simple Man et Every Thrash of Me,
The Death of the Artists et Dance in the
Flame vifs et relativement âpres aux refrains superbes, ou encore, par exemple, le plus posé It Takes Some Passion). Soyons clairs, sans transcender un genre au moindre élément connus, ces titres nous offrent, toutefois, quelques instants rares de plaisir suffisant pour considérer cette œuvre comme attachante et séduisante, à défaut d'être novatrice et indispensable. D'autant plus qu'outre les morceaux évoqués, le reste garde une tenue suffisamment digne pour ne pas ennuyer l'auditeur, mais insuffisamment irréprochable pour provoquer une exaltation allant au-delà d'un ressenti agréable. Cet opus est donc appréciable sans être remarquable.
Néanmoins ses qualités contribuent à en faire un ouvrage duquel certains, pourtant plus exposés, pourraient s'instruire tant son contenu est fort honorable. Nul ne sait si ce
The Death of the Artists au Heavy/
Power Metal efficace sera le testament de ces transalpins, cependant l'offrande est suffisamment belle pour que ceux-ci puissent s'en glorifier.
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