The Art of Peace

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16/20
Nom du groupe Embersland
Nom de l'album The Art of Peace
Type Album
Date de parution 01 Novembre 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Strike Back
Ecouter05:01
2.
 Purity
Ecouter04:52
3.
 The Constant of Chance
Ecouter03:35
4.
 Emotions of Time
Ecouter05:47
5.
 Muse
Ecouter05:46
6.
 Fatal Obsession
Ecouter04:27
7.
 Road of Hope and Death
Ecouter03:31
8.
 Sweet Loneliness
Ecouter06:13
9.
 Heroes in the Dark
Ecouter04:39
10.
 Feel the Passion
Ecouter04:57

Durée totale : 48:48

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Embersland



Chronique @ ericb4

17 Mai 2018

Une éclectique et enivrante offrande concoctée par le combo espagnol...

Suite à un brûlant « Sunrise » (2013) et un élégant « Dark Ages » (2015), le fringant combo espagnol a laissé subodorer qu'il ne s'arrêterait pas en si bon chemin. Aussi nous le prouve-t-il en revenant, deux ans plus tard, avec, dans ses cartons, un troisième album full length répondant au nom de « The Art of Peace ». A l'instar de son aîné, ce nouvel opus a été mastérisé aux Finnvox Studios par un certain Mika Jussila, connu pour avoir oeuvré auprès d'éminentes signatures (Nightwish, Amberian Dawn, Stratovarius...). Ainsi, des 10 pistes de cette rutilante auto-production émane une saisissante profondeur de champ acoustique. De plus, peu de notes parasites viennent ternir les quelques 49 minutes de la galette ; galette, au demeurant, finement mixée par Xavi Cao, l'un des maîtres d'oeuvre du sextet barcelonais. Par le truchement de ce troisième mouvement, y verrait-on la marque d'un projet plus abouti, susceptible d'asseoir la formation ibérique parmi les valeurs confirmées du metal gothique, quelques huit années après sa création ?

Au regard de l'artwork de la très colorée jaquette d'obédience abstraite, relevant de la patte d'Antonio Seijas, contrastant avec les précédentes, bien plus sobres et d'inspiration fantastique, le collectif laisserait-il percevoir un quelconque changement dans ses compositions jusque là inspirées par Nightwish, The 69 Eyes, Lacrimas Profundere ou encore Poisonblack ? Dans ce projet, où ont été mêlés les talents de Will et Clara au chant, Víctor à la basse, Jimmy aux guitares, Luka à la batterie et aux percussions, et Xavi au chant et aux claviers, le sextet évolue dans un rock'n'metal gothique mélodique aussi grisant que tempétueux, un poil plus habité que naguère. Et ce, sous couvert de vibrantes joutes vocales, schéma oratoire qui n'est pas sans renvoyer à Visions Of Atlantis, Serenity ou encore Tristania. Soucieux de conférer une assise plus solide encore à son propos, le groupe a sollicité l'empreinte de Carlos Torregrosa aux choeurs et en voix additionnelle sur « Heroes in the Dark » ainsi que celle de la violoniste Ursula sur « Road of Hope and Death ». Une exploration s'impose...

C'est sur des charbons ardents que nous mène le plus souvent le combo, octroyant de sémillantes pistes que n'auraient reniées ni The 69 Eyes, ni Visions Of Atlantis. Ainsi, on ne passera pas outre le tubesque « Strike Back » à la fois pour ses riffs échevelés, ses truculents gimmicks guitaristiques, sa basse claquante, ses insoupçonnés changements de tonalité et ses refrains catchy, même si une impression de déjà entendu peut nous étreindre. Difficile également d'esquiver l'engageant « Heroes in the Dark » au regard de sa seyante rythmique et d'un cheminement harmonique aussi pimpant que précis eu égard à son jeu d'écriture. Aussi, mises en habits de lumière par les impulsions coalisées de Clara et Carlos, les portées du manifeste prennent toute leur dimension.

Dans une visée plus rock que metal, nos acolytes nous conduisent en d'affriolants espaces d'expression. Ainsi, on optera pour l'entraînant « Purity » eu égard à sa ligne mélodique épurée, ses riffs grésillants, et quelques montées en puissance judicieusement négociées. Dans la mouvance conjointe de Lacrimas Profundere et Serenity, d'un battement de cils, cette souriante offrande s'installera durablement dans les mémoires pour ne plus en ressortir. On n'omettra pas non plus le truculent « Feel the Passion » ; véritable hit en puissance d'une efficacité dévastatrice et doté d'un flamboyant solo de guitare. Mais la troupe a bien d'autres ressources susceptibles de nous retenir plus que de raison...

Lorsqu'elle se plaît à assombrir son atmosphère, elle parvient à déverser sa verve tout en se montrant plutôt accessible mais nullement simpliste. Et force est d'observer que, là encore, la sauce prend. Impression amplement communiquée par l'énergisant et un brin énigmatique « The Constant of Chance ». Dans le sillage de Tristania, avec un zeste de Draconian, cet obscur méfait aux accents dark gothique se cale sur le schéma de la Belle et la Bête. Ce faisant, il sécurise son espace mélodique de délicats harmoniques dont nos deux vocalistes s'en font l'écho. Dans cette mouvance s'infiltrent « Fatal Obsession » et « Road of Hope and Death », titres rageurs et techniquement complexes, où de rayonnants refrains alternent avec de bien plus lugubres couplets assortis de riffs crochetés. On appréciera le toucher d'archet de la violoniste sur la dernière offrande, lui conférant, de fait, une saveur folk et qui lui sied à merveille.

Parfois, la bande des six nous octroie, et non sans tact, d'inattendus effets de contraste rythmique. Dans cette dynamique, on retiendra tant les séries d'accords qui font mouche que les franches accélérations percussives de « Emotions of Time ». A la manière de The 69 Eyes, le brûlot vogue sur une captatrice sente mélodique, délicieusement mise en relief par un duo mixte en voix claires évoluant à l'unisson.

En ce qui a trait à ses moments intimistes, comme il nous y avait déjà sensibilisés dans son récent passé, le combo ibérique témoigne de cette rare capacité à générer la petite larme au coin de l'oeil sans avoir à forcer le trait. Aussi, comment résister à l'hypnotique mélodicité dont se pare le refrain de « Muse », somptueuse ballade romantique aux airs d'un slow qui emballe ? Mis en exergue par un duo mixte savamment assorti, cet océan de félicité ne mettra pas bien longtemps à atteindre sa cible, nous poussant alors à une irrésistible envie d'y revenir aussitôt la dernière mesure envolée. Dans la lignée de Lacrimas Profundere, la tendre et sulfureuse ballade progressive « Sweet Loneliness », quant à elle, ne se révèle pas moins accrocheuse. Dispensant, en prime, un flamboyant solo de guitare dans la veine de Lanvall et une fringante triangulation vocale où se combinent harmonieusement un duo mixte en voix claires et d'ombrageux growls, cet instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive tout en ravissant les afionados du genre. Chapeau bas.

On ressort de l'écoute de cette livraison à la fois séduit et ému, et surtout interpellé par l'évolution technique et mélodique affichée par le combo ibérique. De plus, pas une fausse note sur les plans logistique et sonore n'émanent de cette troisième rondelle. Sans renier ses fondamentaux, le collectif espagnol a fait évoluer son projet, ouvrant plus largement le champ des possibles stylistiques et variant ses exercices de style aujourd'hui plus qu'hier. Bref, une œuvre forte et riche en harmoniques, qui se parcourt d'un seul tenant et susceptible d'asseoir la formation catalane parmi les valeurs confirmées du metal gothique. Ce faisant, ce message musical trouvera assurément un débouché favorable auprès d'un auditorat déjà sensibilisé aux travaux des maîtres inspirateurs de nos acolytes. Du moins, on ne peut que le leur souhaiter...

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