Dark Ages

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16/20
Nom du groupe Embersland
Nom de l'album Dark Ages
Type Album
Date de parution 06 Fevrier 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Sunrise (Part II) 09:17
2. Closer 04:26
3. Hope 05:10
4. WTF...Fuck off! 04:04
5. Where are You 04:50
6. The Mirror of Your Soul 05:00
7. Deadweight 05:23
8. Be There for Me 05:00
9. When I Die 05:11
Total playing time 48:21

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Embersland


Chronique @ ericb4

01 Mars 2017

Un subtil équilibre des forces s'esquisse à la lumière de cette élégante et vibrante proposition...

L'aventure continue pour la formation catalane suite à un mémorable « Sunrise », premier album full length sorti il y a deux ans déjà. Sur cette lancée stylistique d'obédience metal gothique, et après avoir réorganisé son line-up, le sextet originaire de Barcelone a opté, cette fois, pour l'incursion d'une ligne de chant féminine dans son corps oratoire. Si l'on retrouve aux commandes les maîtres d'oeuvre du projet (Xavi Cao (chant, guitare, claviers) ; Victor Cao (basse) ; Will Sarmienski (chant) ; Jimmy Sanchez (guitare)), le groupe s'est séparé de Luana Cuenca (claviers) et du batteur Damian Garcia, aussitôt remplacé par Roger ; surtout, nos acolytes ibériques ont sollicité la claire et frissonnante empreinte vocale de May Margas (ex-Age Of Dust, ex-Arabica), conférant une coloration nightwishienne à un massage musical originellement inspiré par The 69 Eyes, Lacrimas Profundere ou encore Poisonblack. On comprend donc, à la lueur de sa nouvelle collaboration, que le combo ibérique a introduit quelques éléments symphoniques et progressifs à son assise metal gothique. Impression nullement démentie sur l'ensemble de la galette. Une manière de faire évoluer ses gammes et ses arpèges, en quelque sorte...

Par ailleurs, le rôle du choriste Carlos Torregrosa, déjà présent sur le précédent méfait, s'est étendu à la coproduction, à l'enregistrement et au mixage de ce « Dark Ages », second album longue durée où s'égrainent là encore 9 titres de durées variables. Aussi, les 48 minutes de la galette reposent-elles sur une ingénierie du son d'excellente facture, réalisée au TDC Estudio. De plus, comme pour sublimer chaque portée de cette offrande, c'est à nouveau Mika Jussila qui en a assuré le mastering (aux finnvox Studios), connu pour avoir oeuvré auprès d'éminentes signatures du genre (Nightwish, Stratovarius, Amberian Dawn...). Il en ressort une pénétrante profondeur de champ acoustique sur une rondelle dont l'artwork d'inspiration fantastique a émané, une fois de plus, du combo lui-même, indice révélateur d'une totale implication de ses membres dans le présent projet.

Première observation : le collectif catalan s'est affranchi de sa patte death au profit d'un regard tourné vers l'univers metal symphonique, où le chant féminin serait investi à parités égales avec la chaleureuse et originelle empreinte masculine. Dans cette mouvance, lorsqu'il effleure le registre progressif, le combo affiche un potentiel insoupçonné. Aussi, d'entrée de jeu, et a contrario de sa précédente livraison, le valeureux équipage nous octroie une fresque symphonique gothique progressive, éminemment cadencée et à la gracile mélodicité teintée de fines nuances, dénommée « Sunrise (Part II) ». Plantureuse pièce en actes qui, au long de ses 9 enivrantes minutes, conjugue les claires patines oratoires du maître de cérémonie, au timbre apparenté à celui de 'Jyrki 69' (The 69 Eyes), et celles, d'une confondante légèreté, dispensées par une soprano bien inspirée, dans l'ombre de Forever Slave. Mais le groupe a enrichi son assise oratoire par des growls ombrageux qui, opportunément placés, assurent une jubilatoire et contrastée triangulation vocale. Pas un seul temps mort ni de zones de remplissage ne transparaissent de cette altière et charismatique piste aux arrangements de bon aloi, ces derniers conférant précisément à cet instant privilégié toute sa profondeur d'âme.

Plus qu'il ne l'a réalisé jusqu'alors, l'équipage nous convie à une kyrielle de plages fringantes susceptibles de figurer dans les charts, souvent calées sur un tempo cadencé. Aussi, comment échapper à la fois aux captateurs gimmicks à la lead guitare du vivifiant « Closer », titre d'obédience metal gothique arc-bouté sur un riffing graveleux et au refrain catchy propice à un frénétique headbang ? On se trouve invité à l'abord d'un tubesque moment, dans le sillage atmosphérique de The 69 Eyes, où le duo mixte convole à l'unisson, suivi dans l'ombre par un acariâtre mais non invasif growler. Dans cette rutilante et magnétique embardée, sous le joug de séries d'accords finement échafaudées et judicieusement disséminées, l'émotion nous étreint. Dans cette veine stylistique, et suivant la même logique de construction harmonique et vocale, s'inscrit l'hypnotique et embrasé mid tempo « Hope », avec cependant une orientation atmosphérique dans la mouvance de Lacrimas Profundere. Et la sauce prend, une fois encore...

Moins immédiatement impactants, sans pour autant nous laisser pour compte, loin s'en faut, d'autres moments endiablés sauront retenir le chaland plus que de raison. Ainsi, l'engageant « WTF...Fuck off! » sous de faux airs de Poisonblack, avec un zeste de Lacrimas, distille un up tempo coulé dans le bronze, témoignant d'une indéfectible rigueur mélodique et de subtils contrastes rythmiques. L'envoûtement de nos pavillons alanguis est assurément au bout du chemin de cette graduelle et frissonnante énergie. Par ailleurs, le vitaminé et contrasté « Be There for Me », prenant des airs d'Evanescence avec une touche de The 69 Eyes, ne ratera pas non plus sa cible, celle de nos émotions les plus enfouies. De plus, des choeurs en substance viennent densifier la toile oratoire d'une piste aux refrains imparables. On comprend qu'on ne passera pas outre cette plantureuse et vibrante offrande.

Une fois n'est pas coutume, le micro a changé de main sur l'une des pistes, pour un spectacle haut en couleurs. Ainsi, le véloce et mélodieux « When I Die » fait passer Carlos Torregrosa du rang de fin choriste à celui de frontman au timbre rocailleux. Harmonisé aux angéliques volutes de la déesse, son arsenal oratoire s'avère aussi impressionnant que chatoyant, parvenant à déclencher une émotion sans avoir à forcer le trait. Dans ce champ de turbulences, on est bousculé de toutes parts mais jamais blessé dans sa chair. Un délicat équilibre serait atteint aux fins d'un travail de fond sur chaque portée accouchée sur cette joviale et troublante partition, en somme.

Comme pour ne pas rompre avec son passé, la sarabande n'a pas omis d'intégrer une pointe dark à son propos estampé gothique. Ainsi, l'offensif « The Mirror of Your Soul », à mi-chemin entre Draconian et The 69 Eyes, déploie une instrumentation aussi vénéneuse qu'enfiévrée, où circule un inaliénable et vibrant serpent synthétique. En outre, un pont mélodique opportun où se libère un fin legato à la lead guitare attire l'attention (à la manière de Lanvall (Edenbridge)), ce dernier se faisant balayer par une sémillante reprise sur la crête d'un refrain immersif à souhait. Un spectacle sous haute tension qu'on ne lâchera pas du tympan une seule seconde.

Enfin, lorsque nos six compères s'adonnent aux moments apaisés, ils témoignent d'un degré d'inspiration insoupçonné. Ainsi, les mots bleus qu'ils nous adressent ne vont pas sans qu'une petite larme d'émotion ne vienne perler sur la joue. D'une part, « Where Are You » s'offre telle une délicieuse aubade concoctée par l'inspirée sarabande que leurs maîtres inspirateurs pourraient bien leur envier. Dans cet océan de félicité, difficile de rester de marbre au fil des gracieuses et aériennes déambulations de nos deux vocalistes patentés, quel que soit le compartiment où ils se meuvent. En outre, cet enchanteresse ballade, à l'allure d'un slow qui emballe, développe une lente mais efficiente progressivité du convoi orchestral et d'insoupçonnées variations susceptibles de laisser quelques traces dans la mémoire de ceux qui se seront laissés tenter par ce tourbillon de saveurs exquises. D'autre part, une brise légère nous caresse la peau à l'instar de « Deadweight », addictive ballade atmosphérique non sans rappeler les premières vibes de Tindersticks doublées d'une touche de Lacrimas Profundere. C'est dire que l'on restera suspendu aux lèvres de nos deux tourtereaux jusqu'au bout de cet intimiste et langoureux espace d'expression qui, par moments, feint de s'embraser pour mieux nous retenir. Chapeau bas...

Cette seconde auto-production laisse une agréable impression d'évolution du projet du combo espagnol. En effet, d'une part, la fibre symphonique semble plus appropriée au style de fond du message musical dans son ensemble ; d'autre part, l'introduction du chant féminin clair conforte le sentiment d'avoir affaire à une œuvre nuancée, forte en contrastes, celle-ci étant rendue plus accessible que par le passé. Sinon, message a été reçu par nos acolytes : les lignes mélodiques ont subi un traitement de fond, les rendant dès lors quasiment imparables. C'est dire qu'elles s'avèrent désormais favorables à l'élargissement du champ de leur auditorat. De plus, rares sont les moments de flottement où en proie à d'inutiles et technicistes passages qui en altéreraient la portée. Plus encore, le groupe affirme dorénavant une identité artistique plus aisément identifiable, tout en ayant soigné chacune de ses séries de notes pour n'en retenir que les plus efficaces, sans pour autant avoir cédé à de mielleuses restitutions de portées. Un subtil équilibre des forces s'esquisse donc à la lumière de cette roborative et élégante proposition, que l'on conseillera aux fans de leurs maîtres inspirateurs. A bon entendeur...


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