Sunrise

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14/20
Nom du groupe Embersland
Nom de l'album Sunrise
Type Album
Date de parution 24 Fevrier 2013
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Why 05:01
2. In Vain 05:20
3. Kidnapping 04:37
4. Fight for My Dream 04:57
5. Memories 05:05
6. Sadness 05:07
7. When 05:47
8. It's Not the Way 05:24
9. Sunrise Pt. I 08:24
Total playing time 49:42

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Embersland


Chronique @ ericb4

26 Fevrier 2017

Un brûlant effort laissant présager une aventure au long cours pour la formation ibérique...

C'est sur des charbons ardents et sous une lumière mordorée que nous transporte cet inspiré sextet catalan originaire de Barcelone mû, dès ses débuts, en 2009, par les vibes de The 69 Eyes, Poisonblack, Lacrimas Profundere, entre autres. Ce que révèlent déjà le design d'obédience fantastique de la jaquette et l'artwork général, réalisés par le groupe lui-même. Ainsi, la fructueuse collaboration entre Guillermo Sarmiento (chant), Xavi Cao (guitare et chant), Jaime Sánchez (guitare), Víctor Cao (basse), Luana Cuenca (claviers) et Damián García (batterie et percussions) conjugue un puissant metal mélodico-symphonique progressif à une touche death, conférant à cette première auto-production arpèges sulfureux, fougue rythmique, captatrice mélodicité et inaliénable volupté. De plus, cet album full length où se succèdent 9 titres de durée similaire octroie 50 minutes d'un confort auditif certain, à la lumière d'un mixage soigné, réalisé au TDC Eestudio par Carlos Torregrosa qui, avec Susana Torregrosa, sont les deux choristes sollicités sur cet opus. Surtout, ce méfait a bénéficié d'un mastering réalisé aux finnvox Studios par Mika Jussila (connu pour avoir oeuvré pour Nightwish, Stratovarius, Amberian Dawn, Masterplan, Edenbridge, Timo Tolkki...). Tout un programme...

Dans cette livraison, le combo ibérique a opté, tout d'abord, pour l'octroi de passages susceptibles de figurer dans les charts. Ce qui lui sied à merveille. A commencer par le tubesque et progressif « Why », laissant crépiter ses riffs embrasés au fil d'une solide et enfiévrée rythmique, le long d'une sente mélodique invitatoire à la captation de notre fibre émotionnelle. Ce faisant, des growls ombrageux et bien dosés partagent le micro avec les patines graciles et chatoyantes du maître de cérémonie qui, à la manière de Jyrki Pekka Emil 'Jyrki 69' Linnankivi (The 69 Eyes) nous touche sans avoir à forcer le trait. Un break insoupçonné, recelant un petit solo de guitare, calme le jeu avant de se faire happer par une déferlante sur le crête d'un refrain immersif à souhait. On retiendra encore l'engageant et cadencé « Memories », titre metal symphonique doté de fulgurantes rampes aux claviers et d'un sémillant solo de guitare, nous plongeant dans un bain orchestral aux bouillants remous. Enrichi de choeurs en arrière-fond, à la manière de Therion, le vibrant timbre du vocaliste prend toute sa dimension, nous poussant jusqu'au terme d'un brûlot aux allures d'un hit en puissance.

Moins immédiatement impactantes, d'autres pistes, souvent d'inspiration prog, révèlent toutefois certains atouts susceptibles de nous retenir plus que de raison. Ainsi, dans la lignée de Lacrimas Profundere, le profond et crépusculaire « Kidnapping » développe une stupéfiante montée en puissance, tout en magnétisant le tympan de par le chemin mélodique proposé et des variations atmosphériques opportunément positionnées. Si les growls s'avèrent bruts de décoffrage et anxiogènes, ils s'harmonisent aux volutes de l'interprète qui, cette fois, ira jusqu'à nous faire penser à Ski King (Beloved Enemy). D'autre part, une plombante rythmique imprègne le mid tempo progressif « When », engageant instant arc-bouté sur une trame mélodique raffinée et des arrangements de bon aloi. On ne restera de marbre ni sur les saisissantes impulsions du chanteur ni sur les accélérations, conférant à cette offrande un caractère enjoué, voire frondeur, propice à un headbang bien senti. Enfin, sur un mid tempo vrombissant inondé de riffs graveleux, alternant judicieusement accélérations et ralentissements, « Fight for My Dream » ne ratera pas son effet, notamment à l'abord d'un refrain catchy, au demeurant moins convenu que le couplet. Soudain, la machine infernale se met en branle et nous secoue de toutes parts, ne laissant que peu de temps pour reprendre son souffle. Un captivant spectacle, in fine...

Dans cette mouvance prog, le collectif catalan a également veillé à dynamiser sa rythmique et à intensifier ses frappes, exercice de style qui, là encore, a porté ses fruits. Ainsi, gracieux up tempo progressif dans la veine de Lacrimas Profundere, « Sadness » suit un cheminement harmonique certes un poil complexe mais difficile à prendre en défaut. Touchant par son charisme mélodique et ses gammes effilées au piano, cet invitant moment se dote d'une fine et prégnante technicité, en témoigne un jubilatoire solo de guitare sur un pont bien amené.

Par ailleurs, la sarabande espagnole n'a pas omis l'inscription d'une touche death dans son propos, qu'il parvient à encenser par ses séries d'accords d'une étonnante précision. Ainsi, l'empreinte death accolée à une touche orientalisante se fait sentir sur « It's Not the Way », et ce, sans y perdre en luminescence mélodique, loin s'en faut. La combinaison growls/chant clair fonctionne à merveille, octroyant ainsi un fort champ de contrastes. Et que dire de ce superbe legato à mi-chemin sinon qu'il cède la place à de soyeuses, ondulatoires et agréables nappes synthétiques. Bref, un message musical progressif réservant son lot de saveurs exquises et quelques surprises à la clé.

Comme souvent en ce qui a trait aux projets metal symphonique progressif, cet opus se clôture par une ample pièce en actes, techniquement bien charpentée, à l'indéfectible inspiration mélodique, aux moult rebondissements rythmiques et harmoniques, à considérer à part entière dans cette analyse. Ainsi, majestueux, puissant et voluptueux, « Sunrise Pt. I » déploie langoureusement les premières mesures de ses 08:24 au gré de sensibles arpèges au maître instrument à touches, avant de lâcher les chevaux. A la croisée des chemins entre Therion, Draconian et The 69 Eyes, cette pléthorique et envoûtante fresque révèle ses atours au fur et à mesure de son incursion et des écoutes. Une heureuse cohésion groupale se dessine, l'équipage n'ayant pas hésité à mettre en communion growls, chant clair et choeurs au sein de ce frissonnant champ de turbulences, réservant un final en crescendo comme on aimerait en voir plus souvent dans ce registre.

Est-ce à dire que nos acolytes ont fait carton plein sur ce premier essai ? Pas tout à fait. En effet, sur un riffing rocailleux, dans la lignée de Poisonblack, le mid tempo syncopé « In Vain », disposant pourtant de couplets bien sculptés, ne parvient pas à trouver la clé pour nous rallier à sa cause sur le refrain qui, sans se montrer désagréable, ne marquera pas durablement les esprits. On craint même de friser la déroute sur quelques passages technicistes bien menés mais vides de sens. Cette relative baisse de régime ne doit pas pour autant masquer l'aplomb et le niveau élevé d'exigence du combo avec lui-même, se traduisant par une rare faculté à harmoniser le Yin et le Yang, à équilibrer finesse mélodique et élégante technicité, à offrir in fine une rondelle aussi grisante que corpulente. L'absence de prise de risques et la difficulté à se détacher de ses modèles identificatoires ne doivent pas occulter un potentiel qui progressivement s'échafaude. Selon votre humble serviteur, il se pourrait bien que l'on soit aux prémisses d'une histoire au long cours pour le groupe catalan...

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