Il est un trio dans le monde du metal oriental qui ne cesse d'être de plus en plus fort et de grandir, tant par sa popularité que par sa maturité. Prêt à entamer une grande tournée européenne, les trois groupes en question se sont arrangés pour sortir une offrande particulière. Les français d'
Arkan enregistrent « Salam » en avril, les israéliens et pionniers
Orphaned Land sortent leur DVD « The
Road to ORshalem » en octobre, et fin septembre, les tunisiens de
Myrath nous offrent « Tales of the
Sand ».
Myrath est la grande star de la Tunisie depuis sa formation en 2001, officiant dans un metal progressif très fortement influencé par ses origines culturelles. « Tales of the
Sand » est leur troisième album, sorti un an et demi après un «
Desert Call » déjà riche et chaleureux. Explorant de nouvelles facettes, les tunisiens arrivent à faire de leur metal, un metal magnifié par une intégration culturelle authentique, et cela s'entend tout le long de ces dix titres.
Grâce à une nette amélioration au niveau promotionnel, le groupe délivre enfin son talent avec virtuosité, consolidant sa musique et la rendant encore plus personnelle et charnelle, tout en véhiculant une énergie positive et orientale exceptionnelle. « Tales of the
Sand » est non seulement produit par Kevin Codfert (
Adagio), mais il se révèle aussi mixé par Fredrik Nordstom (
Dimmu Borgir,
In Flames). La qualité du son est donc indéniable et pour cause, chaque instrument et chaque son se démarquent, ainsi que la voix puissante et maîtrisée d'un Zaher Zorgatti plus en forme que jamais.
Même si cet album reste dans la continuité de «
Desert Call », il n'en demeure pas moins une suite logique, plus mature et plus travaillée. Les morceaux sont moins longs mais restent tout de même en mouvement permanent, afin de transporter l'auditeur dans une douce chaleur orientale. Il voyage aussi bien dans des déserts que dans des souks ou dans des villages typiques, et ce grâce à un ensemble d'instruments orientaux et de riffs arabisants. « Under
Siege » par exemple, pose parfaitement le décor dès l'introduction, avant de nous faire part de chants féminins orientaux et de violons typiques. « Braving the Seas » enchaîne aussitôt avec des percussions et toujours ces ambiances lumineuses et immersives.
Myrath n'oublie pas les bonnes habitudes et continuent de nous offrir des riffs efficaces, des mélodies entêtantes, mais aussi des soli techniques comme sur «
Dawn Within » ou « Wide Shut ». Sur ce titre, aussi, on retrouve une des caractéristiques de
Myrath, à savoir les duos d'instruments : on retrouve alors le couplage presque parfait des guitares et des violons, et ce, avec un rythme dansant. Autres exemples, «
Requiem for a Goodbye » et «
Beyond the Stars », où les guitares se mêlent aux claviers, rappelant les américains de
Dream Theater. Cette influence plane encore sur l'ensemble des chansons de
Myrath, sans toutefois devenir une évidence, les tunisiens réussissant de plus en plus à s'extraire de leurs inspirations.
Utilisant des thématiques liées aux mythes mais aussi à des événements récents, tel que la révolution tunisienne, les maghrébins mettent encore plus leur origines en valeur avec l'éponyme « Tales of the
Sand » oriental à 100%, les percussions se mêlant à des violons et à un chant en arabe.
Myrath confirme donc son talent, devenant définitivement une figure importante dans un domaine musical de plus en plus en expansion, mélangeant la chaleur et l'exotisme de l'orient avec un metal prog travaillé, et ce, pour un résultat soigné et original. Aux côtés d'
Arkan et
Orphaned Land, ce trio forme le triangle imposant du metal oriental à découvrir ou re-découvrir.
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