Shehili

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Myrath
Nom de l'album Shehili
Type Album
Date de parution 03 Mai 2019
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album77

Tracklist

1.
 Asl
 01:09
2.
 Born to Survive
 03:34
3.
 You've Lost Yourself
 04:52
4.
 Dance
 03:47
5.
 Wicked Dice
 04:11
6.
 Monster in My Closet
 04:49
7.
 Lili Twil
 03:46
8.
 No Holding Back
 04:42
9.
 Stardust
 04:01
10.
 Mersal
 03:43
11.
 Darkness Arise
 04:32
12.
 Shehili
 04:20

Bonus
13.
 Monster in My Closet (Japanese Version)
 

Durée totale : 47:26

Acheter cet album

 $10.13  23,91 €  9,93 €  £7.25  $19.13  16,26 €  25,26 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Myrath


Chronique @ Eternalis

28 Juin 2019

"Shehili", tour à tour, émerveille et ennui ...

Les groupes tunisiens qui ont réussi à avoir une renommée internationale ne sont pas légions, loin de là. Myrath fait figure d’exception, d’autant plus dans un genre aussi difficile et élitiste que le metal progressif.
"Desert Call" et "Tales of the Sand" ont rapidement imposé le groupe comme un sérieux concurrent aux groupes américains du genre, en apportant une patte orientale et arabisante que, mis à part Amaseffer, n’a jamais été vraiment représenté dans le genre, du moins avec du progressif tel qu’on l’imagine de prime abord (je ne place donc pas Orphaned Land dans cette catégorie).

Suite à un "Legacy" au succès confirmé mais démontrant une certaine limite, une dichotomie parfois trop marquée entre passages orientaux et pur prog à la Symphony X, "Shehili" se doit d’être le disque de l’ultime confirmation qui placera Myrath dans une autre dimension. Et autant dire qu’ils ont mis les petits plats dans les grands. Plusieurs studios, un orchestre, une production dantesque...bref, Myrath fait les choses biens pour être à la hauteur de ses ambitions. Tout cela est perceptible dès les premiers instants...
"Asl" et son mantra nous introduit en plein désert, accompagné de chants arabes, de rythmes typiques pour laisser rapidement la place au début de "Born to Survive", qui continue sur sa lancée. De multiples pistes vocales, des percussions, un Morgan Berthet décidément impressionnant dans sa polyvalence derrière les futs et surtout un énorme riff à la Petrucci qui nous tombe dessus après une grosse minute. Lourde à souhait, la production sonne très américaine (Hollywood ?) afin de marier l’exotisme des parties arabes avec la lourdeur du metal progressif. La voix de Zaher est ample, puissante et plus rauque que par le passé, plus mature et adulte. Le riff, assez monocorde (ces cordes à vide qui deviennent assez courantes dans le genre, très lourdes pour faire passer le prog pour du djent) nous amène délicatement vers un refrain accrocheur puis un solo lumineux sans démonstration qui passe tout seul. Parfaite mise en bouche. Nous sommes maintenant loin du « petit groupe qui rêve de grand », Myrath a grandi, indéniablement.

Et c’est là que se situera la scission selon les gens. Certains diront que enfin, Dream Theater et Symphony X ont des rivaux crédibles et d’autres que justement, Myrath a perdu une partie de son âme. L’intro de "You’re lost Yourself", très moderne, place les arrangements en second plan et pourrait nous faire dire que là où nous avions du metal oriental teinté de prog, nous avons désormais du metal progressif aux relents d’Orient (le solo de ce titre, génial en soi, en est une jolie preuve). Professionnel jusqu’au bout des ongles, "Shehili", tour à tour, émerveille et ennui, entre la précision et la richesse des compositions mais aussi certains aspects qui deviennent finalement générique d’une musique qui, il faut le dire, peine à évoluer depuis plusieurs années (ce n’est pas pour rien que le djent a exploser et que beaucoup de groupes de prog ont aussi adopté des influences plus extrêmes).
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, une multitude de groupes aimerait posséder des compositions comme ça, ce n’est simplement pas la direction la plus surprenante qui a été prise. Je pense à un "No Holding Back" très symphonique, évoquant les moments les plus symphoniques d’un Sonata Arctica où le piano était encore un élément central chez les finlandais. A l’inverse, "Monster in my Closet" sonne dark à souhait, entre son riff plombé sous-accordé et ses arrangements arabisants. La voix de Zaher raconte une histoire, nous emporte et témoigne des progrès réalisés chez le chanteur. Le refrain est superbe, mélodique et classieux, laissant les guitares en retrait, elles qui sont souvent si prépondérantes dans le mix de l’album. Des guitares qui savent ne faire qu’accompagner les arrangements, comme sur "Dance" par exemple qui a clairement des allures de futur hit des concerts. Là encore, le solo apporte une juste respiration metal dans la richesse des arrangements, pendant que la ligne de basse résonne comme un Felipe Andreoli (Angra) dans ses moments les ethniques.

Ce qui est étrange avec ce cinquième album, c’est qu’il parait presque maladroit ou inopportun de critiquer la démarche extrêmement sincère et « vraie » du quintette. Rien n’est mal fait, la production est énorme, l’ensemble est bien écrit, l’interprétation ultra professionnelle ... c’est juste que finalement, dans tout ça, il ressortirait presque un caractère générique chez Myrath. Les amateurs de prog s’y retrouveront inéluctablement ("Darkness Arise" et son riff alambiqué, son solo de clavier à la Rudess et ses patterns terribles de batterie par exemple) mais c’est sans doute là que les tunisiens se sont un peu perdus en chemin. Probablement auraient-ils dû se laisser aller à de plus longues et épiques compositions plutôt que se cantonner à des structures établies et convenues (aucun titre n’atteint les cinq minutes) pour réellement nous faire voyager.
Le titre éponyme nous accompagne délicatement vers la sortie dans la droite lignée de ce que nous avons écouté précédemment. Une emphase symphonique, un niveau technique impeccable, un refrain qui arrive après à peine une minute et un côté arabisant qui ressemble, à force, à un gimmick presque forcé.
Encore une fois, dire du mal de l’album serait trop, mais dire qu’il est le chef d’œuvre attendu un excès d’enthousiasme. "Shehili" est un très bon disque de prog original dans son genre mais qui reste trop sage et cantonné à ses principes, une fois que les arrangements et les voix arabes ont été digéré. Il manque simplement cet ingrédient invisible, inexplicable et irrationnel que l’on nomme communément la magie, celle apte à nous transporter ailleurs et faire passer un album dans un cap supérieur, dans une dimension annexe. Ce n’est pas le cas ici...peut-être la prochaine fois.

5 Commentaires

6 J'aime

Partager

 
Op467 - 28 Juin 2019:

Bonne chronique, juste sur le fond, on aurait aimé qui ils développent plus le côté épique par exemple sur le dernier titre au minimum. 

 
Op467 - 28 Juin 2019:

Dans l ensemble la patte de Kevin Codfert est prégnante à l instar de ses compositions avec Adagio qui sont devenues de plus en concises exemple sur l album Archange in black

Eternalis - 28 Juin 2019:

C'est plutôt Stephan Forté qui compose chez Adagio. Et si tu écoutes Life, il y a pas mal de compositions à tiroirs :)

 
Op467 - 30 Juin 2019:

Tu as en partie raison mais Codfert coproduit avec Forté et ici il a composé les trois quarts de l opus.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire