'Nouveau chanteur, nouveau batteur, mais toujours
The Angels !'. C’est ainsi qu’est annoncé le nouvel album des légendes australiennes qui, comme leurs non moins légendaires compatriotes de
Cold Chisel, fêtent leur retour discographique 14 ans après leur dernier album studio officiel, l’excellent "
Skin &
Bones". N’en pouvant plus d’attendre un Doc Neeson résolu à faire carrière en solo, les frères Brewster, escortés par le bassiste originel du groupe, Chris Bailey, se sont résolus à lui trouver un remplaçant en Dave Gleeson, leader des Screaming Jets. Le nouveau line-up, renforcé par le batteur Nick Norton, a alors pu tourner en 2011, pour promouvoir un nouvel Ep intitulé "
Waiting for the Sun", et s’atteler à l’écriture de ce nouvel et inespéré opus.
Composé de 14 titres, dont 10 nouvelles compositions, "
Take It to the Streets" marque le retour du pub-rock à l’australienne, même si les frères Brewster semblent désormais privilégier la mélodie à la puissance. En dehors de "Getting Free", les éléments punk des débuts ont quasiment disparu, alors que les riffs directs et efficaces que le groupe a l’habitude de partager avec ses amis et compatriotes d’AC/DC, se retrouvent concentrés sur l’accrocheur "Wounded Healer" et le punchy et hyper efficace "
Waiting for the Sun". Si ces 2 titres représentent clairement les sommets de cet album, n’allez cependant pas croire que le reste manque d’énergie.
Cependant, les tempi sont majoritairement moyens, intégrant des sonorités d’orgues vintages le temps de titres dignes des highways traversant l’ile continent ("To The
Streets"), et surtout quelques pièces sombres et hypnotisantes ("
Life Gets Better") ou dotées d’un groove imparable ("Some Kinda
Hell"), alors que dans ce registre, "Telephone" se fait bluesy et flirte avec des sonorités 'floydiennes'. Tout comme sur "
Skin &
Bones",
The Angels développe ici une approche résolument plus rock, délaissant un peu les ingrédients
Hard-Rock des origines. Mais la qualité reste élevée, et même des titres plus classiques comme "The
More You Give" ou le plus léger "There Comes A Time" aux touches légèrement pop, passent l’écoute haut-la-main.
Dommage cependant que 4 titres ne soient pas de nouvelles compositions, car si la cover du "
Pump It Up" d’Elvis Costello apporte une agréable dose de fun, le fait de reprendre 3 titres d’albums précédents semble être aussi risqué qu’inutile. En effet, si le chant de Gleeson navigue dans des tonalités proches de celles de Neeson, avec un grain légèrement plus éraillé, l’ex-Screaming Jets ne dégage pas la folie caractéristique du légendaire vocaliste historique du groupe. La comparaison étant inévitable, il aurait peut-être été plus sage d’éviter une telle confrontation directe, même si Gleeson ne s’en sort pas si mal. Nous conseillerons d’ailleurs aux amateurs de se procurer l’édition limitée incluant le "
Live At QPAC" sur lequel le nouveau frontman se lâche beaucoup plus qu’en studio, laissant espérer une suite encore meilleure une fois l’ombre de son prédécesseur assumée. Retour réussi cependant pour
The Angels, et un album dont se régaleront tous les amateurs de ce groupe qui nous manquait tant !
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