Symphönïk Kömmandöh

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15/20
Nom du groupe Satan Jokers
Nom de l'album Symphönïk Kömmandöh
Type Album
Date de parution 06 Janvier 2018
Labels Rebel Music
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1.
 Quand les Héros se Meurent
 06:40
2.
 Justice
 04:16
3.
 Ma Vie Sans
 03:29
4.
 Sorcier
 04:24
5.
 Fetish X
 03:49
6.
 VIP HIV
 04:37
7.
 USA (Union Sacrée des Assassins)
 03:25
8.
 Trop Fou pour Toi
 04:18
9.
 Substance Récompense
 04:04
10.
 Appétit pour l'Autodestruction
 03:15
11.
 Club 6 Sex 6
 04:03
12.
 Milfs
 04:29
13.
 Phobies
 04:01
14.
 Obsession
 03:43
15.
 Pas Fréquentables
 03:31
16.
 Les Fils du Métal
 04:32

Durée totale : 01:06:36

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Satan Jokers


Chronique @ Eternalis

27 Mai 2018

L'album était une expérience a tenté, le résultat est plutôt brouillon mais ils pourront dire qu’ils l’ont fait

Nous en étions restés à la fin. Nous pensions, sans vraiment y croire, que la fin était véritablement arrivée. Lui, en tous cas, voulait le faire croire. Mais, une fois n’est pas coutume, Satan Jokers revient. Une fois encore, il dit que ce sera la dernière fois. Que c’est un adieu définitif. Qu’il n’y a plus de sens à continuer. Peut-être est-ce vrai … qui sait …

En attendant, Renaud Hantson revient avec Satan Jokers, quatre après un "Sex Opera" auréolé d’un succès d’estime et commercial et venant clôturer une trilogie conceptuelle avec le fabuleux "Addictions" et le plus contrasté "Psychiatric". Occupé avec son projet "Rock Star" pendant de longs mois, Satan Jokers revient sur le devant de la scène avec un opus bien particulier que nous n’attendions pas forcément du quatuor. Car Renaud, chantre du rock n’roll un peu crasseux dans le fond, technique et funky, s’enticher d’un projet symphonique alors que lui-même déclare qu’il n’aime pas les « grands » qui ont tenté l’exercice (comme Metallica, Kiss ou Scorpions), n’était pas évident à devenir. Alors comme prendre "Symphönïk Kömmandöh" ? Un best of ? Une relecture d’anciens morceaux ? Un message d’adieu ? Un peu de toutes ces réponses peut-être …

C’est album est le fruit de la rencontre réussie entre Renaud et Florent Gauthier, membre du conservatoire d’Orléans et arrangeur d’un orchestre symphonique. Ce dernier insiste pour collaborer avec Satan Jokers et réarranger certains titres afin de leur donner une ampleur nouvelle. L’éventuelle démesure du projet, le fait de dire que le groupe serait le premier (chose restant à vérifier historiquement, je ne reprends que les mots du ‘sieur) de rock français à enregistrer avec un orchestre suffisent à faire accepter le boulimique de travail.
Huit mois plus tard, nous voici avec un best of de seize titres réenregistrés et agrémentés d’une emphase symphonique. Si vous savez que je suis un grand fan de metal symphonique, la sauce allait-elle prendre ? Rien n’est moins sûr puisque la musique du groupe reste rock, pure et souvent sans fioritures. Alors verdict ? En demi-teinte votre honneur …

Si comme souvent dans ce genre d’exercice, chacun pourra trouver à redire sur les morceaux choisis ou sur l’absence de certains titres mais je préfère me focaliser sur autre chose puisque cela reste un choix. D’autant plus que la setlist a été initialement choisie par Florent Gauthier puis validée par le groupe ensuite.
Non, ce qui peut déranger ne sont pas les choix mais plutôt le résultat final, assez incohérent ainsi que le résultat sonore pas toujours au niveau des espérances. Effectivement, non pas que nous pouvions nous attendre à un rendu sonore comme quand Nightwish ou Dimmu Borgir bossent avec l’orchestre de Prague ou d’Oslo, mais la production se veut finalement plus faiblarde que sur les opus précédents qui avaient une énergie et une puissance assez impressionnante. Si les arrangements font preuve d’une certaine finesse, c’est globalement au mépris des guitares qui se retrouvent majoritairement en retrait face à l’orchestre dont on entend presque uniquement les cordes, sans que des percussions ou des cuivres ne viennent alourdir le son. Cela donne un résultat assez fin, propre mais aussi éloigné de l’esprit du Satan Jokers de la reformation et, plutôt que de lui donner de la grandeur, l’orchestre ôte parfois de la force au propos viscéral et arraché de la bande à Hantson.

Là où un titre comme "VIP HIV" était superbe et déchirant pour clôturer "Sex Opera", on se retrouve avec une version édulcorée et privée de son contexte qui le rendait si fort. C’est sensiblement la même chose avec un "Substance Récompense" qui parait bien moins profond avec ces arrangements qui mettent en retrait la partie monumentale de basse de Pascal Mulot. Les tonalités étant assez aigues, cela apporte une lumière étrange à l’ensemble, qui en était assez dépourvue et qui ne sied pas véritablement aux titres.
Globalement, les titres des trois derniers opus ne paraissent pas du tout taillés pour l’exercice, comme en témoigne "Milfs", énorme et lourd sur album mais dépourvue de son énergie ici ou "Obsession", normalement schizophrénique et étouffant mais qui parait trop léger pour le texte dans cette version (malgré l’effort de faire de l’ensemble symphonique un ensemble angoissant). "Ma Vie Sans" est probablement, dans ce contexte, le résultat le plus probant puisque l’orchestre ne vient que mettre en exergue certains passages et apportent une puissance supplémentaire, bien que la sonorité soit très artificielle, donnant presque l’impression d’être face à des samples (c’est assez fou d’entendre ce résultat avec 40 musiciens réels et certains groupes samplés qui sonnent mieux).

Finalement, ce sont les morceaux plus anciens, moins conceptuels et complexes, qui trouvent une seconde jeunesse. "Justice", tiré de l’ep III, se voit considérablement enrichi, avec une introduction nouvelle très intéressante et surtout une prestation de Renaud pleine de rage et d’expressivité sur les couplets et empreints de mélancolie sur le refrain. Il en va de même pour "Quand les Héros se Meurent", choix osé de placer un titre aussi progressif en ouverture. "Sorcier" (de III et réenregistré sur SJ2009) sonne aussi plutôt bien dans cette version, bien que le titre soit très proche de sa version d’origine avec uniquement un appui symphonique sans changer d’un iota la structure du titre. Il en va de même sur "Fetish X", qui perd de son énergie et de son explosivité technique pour offrir un résultat plus grandiose. Quant à "Les Fils du Metal", il sonne très cinématographique dans cette version et on sent un réel changement, avec des arrangements qui apportent clairement une nouvelle lumière.

Malgré tout, on reste énormément sur sa faim. Satan Jokers n’est probablement pas fait pour ça, ou alors Florent Gauthier a peut-être vu trop beau son résultat. L’orchestre sonne finalement trop souvent pauvre, le mixage est maigrelet et l’impact rock des instruments n’en est que diminuer car souhaite laisser respirer l’orchestre. Les deux mondes sont donc victimes d’un choix sonore pas très judicieux. On ne ressent plus la rage, le désespoir parfois, le vécu et la force venant des tripes du Satan Jokers que nous aimons. Ni fun ni viscéral, "Symphönïk Kömmandöh" met même en retrait le talent pourtant énorme de Mike Zurita (qu’on entend très peu) et Aurel Ouzoulias.
Disons que l’album était une expérience a tenté, que le résultat est plutôt brouillon mais qu’ils pourront dire qu’ils l’ont fait. Maintenant, reste à savoir si un « vrai » nouvel opus verra le jour à l’avenir. C’est à espérer car il est évident qu’ils ont encore des choses à dire. Mais c’est dans un contexte plus furieux et minimaliste que nous aimerons les retrouver. Stay rock !



1 Commentaire

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David_Bordg - 28 Mai 2018:

Ta note est sévère quand meme! AIMERIONS plutot non? Fin de chro.

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