Psychiatric

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16/20
Nom du groupe Satan Jokers
Nom de l'album Psychiatric
Type Album
Date de parution 05 Janvier 2013
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album47

Tracklist

1.
 Crime Tribal
 04:20
2.
 Flashback Traumatisme
 04:17
3.
 Obsession
 03:44
4.
 Phobies
 04:04
5.
 Serial Killer
 04:12
6.
 Suicide
 04:32
7.
 Schizophrenic
 03:33
8.
 Panique Hystérique
 04:12
9.
 Fracture Morale
 04:11
10.
 Persécuteur Désigné
 03:47
11.
 Camisole Chimique
 04:31
12.
 Psychodéréglé
 04:12

Durée totale : 49:35

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Satan Jokers


Chronique @ Eternalis

08 Fevrier 2013

"Psychiatric" est une nouvelle réussite du clan français qui creuse encore un peu plus son trou

« La psychanalyse : dites moi vos phobies et je vous dirai ce qui vous fait peur. »
Robert Benchley


Les phobies des hommes, les peurs enterrées au fond de notre être, dans les ténèbres d’un psyché aussi sain qu’il ne peut être dérangé, dans les tréfonds des personnalités les plus ordinaires, se nourrissant inlassablement des frayeurs nocturnes de chacun.
Maitresse de nos insomnies mais aussi dévoreuses de nos habitudes, prenant un malin plaisir à détruire les vies en s’insinuant insidieusement dans les faits et gestes de chacun jusqu’à en devenir pathologique.

Après la drogue et l’addiction qu’elle provoque, c’est à ce nouveau défi que Renaud Hantson s’attaque avec le nouvel opus de Satan Jokers, toujours sous la houlette de son ami Laurent Karila, à peine dix-huit mois après "Addictions". Avec un line up inchangé, et restant sur le carton d’un album ayant reçu un succès critique et commercial de tous, Satan Jokers s’apprête a définitivement s’installer parmi les groupes dont on attend chaque sortie avec grande impatience. Les errements rock n’roll semblent loin, de même que la profondeur nouvelle des textes et concepts apportent indéniablement une richesse dont Satan Jokers n’avait encore jamais profité avant l’opus précédent, le plaçant indubitablement à une place supérieure.

Même si l’artwork a une fois de plus oublié de rendre visite à l’ange du bon goût (ça devient une habitude), "Crime Tribal" ouvre le bal dans un heavy rock survolté et terriblement technique avec, sans nous surprendre, une première ligne de basse de Pascal Mulot à se damner et une partie vocale dans la droite lignée de ce à quoi Renaud nous a habitué depuis son retour en 2009. Entre rage nasillarde et envolée plus mélodique, le chant du doux mégalo s’inscrit dans une sorte d’immortalité, perdu dans le temps et en soi inDémodable. Les guitares se font plus discrètes sur ce premier titre, avec un solo bien soli mais un Michael Zurita globalement plus sage ici, tandis que le texte nous emmène de manière moins immédiate vers des territoires semblant plus étrangers personnellement à Renaud.
"Flashback Traumatisme" continu dans un genre similaire, à savoir ce hard rock entre modernité et classicisme avec une production bottant sacrément le cul et cette batterie explosive et insaisissable (la performance d’Aurélien à la batterie n’a plus rien à envier à celui de Renaud, définitivement). La complexité si significative du groupe refait surface sur un break simplement monstrueux et très créatif, pendant que le refrain s’installe confortablement dans le cerveau pour n’en ressortir que très rarement, lors de fugaces instants où l’album ne sera plus caler entre vos oreilles.

Parlons également des textes, bien plus basés sur le vocabulaire que sur les émotions très viscérales qui avaient donné tant d’émotions intenses au précédent disque. "Psychiatric" apparait plus comme un dictionnaire pharmaceutique des différentes phobies, des différentes terreurs internes de l’homme, étant en soi tout aussi intéressant mais parfois moins poignant car le principal intéressé y apparait sans doute moins impliqué. Pourtant, à l’écoute du sublime "Traumatisme", Renaud retrouve une interprétation à fleur de peau, vivant littéralement son texte sur les délires liés à la drogue et les hantises de voir le monde s’effondrer sans que l’on puisse y changer quoi que ce soit. Le break, encore ici, est une véritable tuerie entre un blast furieux d’Aurélien, une partie hallucinée de soli s’enchainant sur un Renaud épileptique et hypnotisant. "Phobies" est tout aussi prenant, très similaire dans le fond mais bien différent dans la forme. La musique est plus mélancolique, s’inscrivant dans une veine proche d’un "Effet Parano", avec ce type de refrain magnifique qui ne vous quitte plus, autant dans son texte que sa façon si géniale d’être chantée. On regrettera simplement un pré-refrain où Renaud se loupe sensiblement dans son envolée aigue, magnifiquement rattrapée par le meilleur refrain de l’album (« Royaume de Peur…une Vie sans Douleur.. »). Le solo tiraille les tripes dans une montée de gammes incroyable ainsi qu’une finition au tapping ahurissante de fluidité et de génie (Zurita faisant toujours autant pensé, dans ses délires et son extravagance, à un type aussi géniale que Steve Vai).

"Panique Hystérique" s’inscrit dans la même veine, à savoir plus lente et aérienne, registre dans lequel Satan Jokers excelle désormais. Le texte, une fois de plus, est une pure réussite jouant sur les oxymores, et Renaud s’y fait plus sensible et déchiré. Le riff, simple et minimaliste, laisse la place au chant en n’apparaissant que de manière éparse, principalement en lead mélodique.
A l’inverse, "Suicide" est un vivier de riffs rock n’roll rappelant les plus anciens opus avec une veine beaucoup plus accrocheuse et, osons le dire, simple. Plus rentre dedans, "Serial Killer" touche moins car fonce un peu dans les poncifs gore, plus proche de la série B que de la pathologie criminelle. Musicalement, si le refrain n’est pas spécialement fort, on retient cette fois-ci des couplets saccadés et rageux, entrecoupés de mini soli constants proprement ébouriffants.
Étrange et plus funky, "Psychodéréglé" termine le disque sur une touche vraiment bizarre et innovante, mais dont il est difficile de peser le pour et le contre, tant elle est à contrepied du reste de l’album.

Cependant, force est d’avouer que "Psychiatric" est une nouvelle réussite du clan français qui creuse encore un peu plus son trou dans le paysage hexagonal et s’inscrit encore un peu plus comme les incontournables actuels. S’il ne parvient pas à retrouver la force et l’unicité vraiment extraordinaire de son prédécesseur, ce quatrième opus en cinq ans Démontre que Satan Jokers est redevenu une mécanique tournant comme sur des roulettes. Plus que jamais incontournables et intemporels, ils sont les maitres de leur propre voie et de leur unique destinée. Vous prendrez bien la route avec eux ?

7 Commentaires

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Bakounine - 11 Fevrier 2013: Faudra que j'arrive à zieuter les paroles, rien que pour voir ce que Laurent Karila (un prof à moi) donne dans cet exercice...
genre s'il est aussi barré que dans ses cours...
 
MADMX - 24 Fevrier 2013: Très belle chronique que l'on croirait écrite par l'attaché de presse du goupe ou un mec du label...

Mais l'album c'est vrai est une réussite, qui risque malgré tout de rester dans un giron franco-français alors qu'une reconnaissance internationale serait amplement méritée !

Bonne écoute !
 
potache69 - 13 Mars 2013: tout a fait MADMX d'ailleurs c'est ce qui se disait dans les annes 80 a leur sujet. Quel manque de reconnaissance pour un groupe si talentueux
Chriscatcher - 06 Décembre 2013: C'est qu'ils finiraient par nous coller le bourdon avec leurs conneries. Trop déprimant pour moi ce machin, je retourne me réécouter Pas Fréquentable...
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Chronique @ dark_omens

10 Mai 2014

Moins concernant que son prédécesseur...

Afin de démarrer au mieux la rédaction de la chronique de ce Psychiatric, nouveau méfait des Français de Satan Jokers, prenons comme fait acquis que Renaud Hantson, principal artisan de ce projet artistique, est quelqu'un dont les talents créatifs ne sont plus à Démontrer. Accordons-nous également sur le fait que ces aptitudes à chanter en des tonalités hautes, de cette voix si délicieusement éraillée, n'auront rien non plus à envier aux plus illustres vocalistes contemporains (et notamment ceux de l'école saxonne). Autant de qualités que le musicien aura d'ailleurs su Démontrer sur de dernières œuvres maîtrisées. Mais afin d'être tout à fait honnête, concédons aussi que l'égo disproportionné de l'homme n'aura, parfois, d'égale que son extraordinaire mauvaise foi à défendre, en quelques diatribes suffisantes à l'égard de gens, selon lui, outrageusement critiques, les vertus pas toujours évidentes de ses propres travaux. Ou même d'ailleurs de l'importance de ceux-ci dans un univers artistique qui, pourtant, le vil, n'aura cessé d'évoluer, avec ou sans lui.

En d'autres termes, et pour conclure ce pamphlet introductif, voilà donc un article dont les mots pourraient bien condamner son auteur à subir l'opprobre excessif d'un Renaud Hantson prompt à s'indigner des réticences, si réticences ils devaient y avoir, que votre humble serviteur pourrait émettre concernant ce nouvel opus. Inutile de dissimuler que, dès lors, une certaine appréhension commence à envahir une atmosphère pesante. Non pas que cette nouvelle offrande soit mauvaise, bien au contraire, mais force est de constater qu'elle nous propose un périple dans un univers au cœur duquel règne névroses, folie et aliénations en tout genre. Le spectacle de cette descente aux enfers ponctuées par de nombreux épisodes aux représentations douloureuses, bien qu'excellemment traité une fois encore par le Docteur Karila, aura une porté moindre qu'un Addiction aux thèmes plus évocateur pour un auditoire, sans doute, plus concerné par les dépendances que par l'aliénation (même si on peut le regretter tant la matière première est intéressante). Moins immersif que ne le fut Addictions, ce nouveau plaidoyer aura, en effet, bien plus de mal à imposer un univers troublant qui apparaîtra comme abscons pour la plupart d'entre nous.

Et puis, soyons honnêtes, Renaud Hantson, sans démériter aucunement, nous offre une prestation plus détachée où ces émotions sont plus de l'ordre du jeu d'acteur que du souvenir. Le chanteur est ici, clairement, moins viscéralement habité.

Au-delà de ces considérations qui concernent, insistons encore là-dessus, uniquement le sujet de ce manifeste, Satan Jokers poursuit dans cette démarche musicale consistant à nous offrir un Heavy Metal mélodique de grande qualité. Tant et si bien d'ailleurs que le plaisir est présent à l'écoute de cet opus réussi.

Satan Jokers continue donc de nous séduire avec un disque qui sera, certes, moins expressif que son prédécesseur mais qui aura le mérite d'être, du point de vue strictement musical, toujours aussi maîtrisé, efficace et inspiré. En un ultime sursaut critique, on déplorera simplement qu'il n'y ait ici plus vraiment matière à nous surprendre tant le groupe, fort d'une assiduité et d'une excellence de tous les instants, aura su s'imposer en un laps de temps si court. Un reproche qui néanmoins ne saurait exagérément dénaturer notre satisfaction à l'écoute de ce remarquable Psychiatric.

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