Les Fils du Métal

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16/20
Nom du groupe Satan Jokers
Nom de l'album Les Fils du Métal
Type Album
Date de parution 1983
Enregistré à L'Aquarium
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album115

Tracklist

1.
 Prélude
 00:55
2.
 Les Fils du Metal
 04:34
3.
 Samourai
 03:30
4.
 Offrande
 03:35
5.
 Derrière les Portes Closes
 04:40
6.
 En Partance pour l'Enfer
 03:41
7.
 Age de Confusion
 03:35
8.
 Les Forces Maléfiques
 04:10
9.
 Le Fouet
 02:38
10.
 Quand les Héros Se Meurent
 06:42

Durée totale : 38:00

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Satan Jokers


Chronique @ adrien86fr

28 Janvier 2011

La NWOBHM à la française et bien plus encore.

Blasphème, Sortilège, Vulcain, Warning, H-Bomb, Killers, Attentat Rock, Fisc et Satan Jokers… Liste non exhaustive de patronymes raisonnant telles de véritables légendes immuables dans l’esprit de l’amateur de hard rock français vieille école et qui prouvent que l’on pouvait trouver dans les sacro-saintes années 80 des groupes dignes d’intérêt et aux personnalités marquées ailleurs qu’au pays de Sa Majesté la reine Elisabeth II ou qu'aux Etats-Unis, n’en déplaise à ceux qui par snobisme tendent à toujours penser que l’herbe s’avère être plus verte chez les voisins et à dénigrer constamment la culture Made in France. Bien qu’irrémédiablement et ouvertement influencés par les monstres de metal et de roc sévissant outre Atlantique, outre Manche, et même outre Rhin ; les groupes français ont aussi en leur temps apporté leur pierre à l’édifice d’une sous culture extraordinairement riche et passionnante et qui semble aujourd’hui plus que jamais traverser les générations comme l’illustre la présence de tous ces kids dans les concerts de groupes dont les meilleurs albums sortaient alors qu’ils n’étaient que de microscopiques spermatozoïdes dans les testicules atrophiés d’adolescents mâles rebelles pour qui torturer sa paire de tympans à coups de décibels à n’importe quelle heure du jour et de la nuit s’avérait être la seule et unique raison de vivre et d’exister.

Groupe mythique parmi un sacré bon paquet d’autres, Satan Jokers se forme à Paris sous le nom de Jarretelles en 1979 autour des potes de lycée Renaud Hantson (chant et batterie) et Laurent Bernat (basse). Ce n’est qu’en décembre 1981 que le duo devient quatuor avec les arrivées successives de Pierre Guiraud derrière le pied de micro et du guitariste Stéphane Bonneau, adoptant pour l’occasion le nom de guerre de Satan Jokers inspiré par les gangs de motards américains Satan Slaves et Gipsy Jokers. Après l’enregistrement d’une Démo éponyme présentée dans une boite en metal et visant à promouvoir le groupe et son concept auprès des labels et de la presse spécialisée, Satan Jokers décroche dans la foulée un premier deal avec Vertigo Records. Fruit de cette collaboration avec le label international, l’album « Les Fils du Métal » sort dans les bacs des meilleurs disquaires de France et de Navarre au cours de l’année 1983.

A l’écoute du heavy metal très typé NWOBHM de Satan Jokers, pourrait il y avoir un titre plus équivoque et empli de sens qu’un « Les Fils du Métal » certes clichesque mais on ne peut plus en phase avec la démarche musicale et conceptuelle entreprise par Pierre Guiraud et ses âmes damnées à travers un premier album daté 1983 ? A n’en point douter, les quatre franciliens s’avèrent être fascinés par l’univers passionnant et sombre que constitue la New Wave Of British Heavy Metal aux yeux d’adolescents rebelles en quête de sensations fortes et d’une spiritualité contraire aux fables prodiguées par une absurdité cléricale rémanente et plus portée sur les plaisirs de la jeune chair que sur une volonté louable mais illusoire de rendre le monde meilleur. Introduite par un « Prélude » qui ne fait qu’exacerber sa solennité ; la cérémonie débute avec une profession de foi éponyme au nom de l’album. Remarquablement bien produit pour un cru 83, le heavy metal des excellents « Samouraï », « En Partance pour l’Enfer », « Les Forces Maléfiques » et autres « Le Fouet » inspire à la fois de l’admiration et de la méfiance chez un auditeur semble t-il conquis mais quelque peu dubitatif. En effet, si Satan Jokers pratique un metal lourd de bonne facture, bien exécuté par des musiciens talentueux et inspirés accompagné d’un concept lyrique et visuel des plus pertinents à commencer par les excellents nom et logo du groupe ; il est quasiment impossible de ne pas penser au Judas Priest de la période pre-British Steel à l’écoute de cette première offrande. Riffs de guitares relativement aigus et incisifs, chant haut perché à la limite d’un clonage vocal réussi du Rob Halford de Stained Class ; Satan Jokers apparait au fur et à mesure que défilent les onze titres quasiment tous aussi bons les uns que les autres telle la version francophone du Prêtre de Judas que nous idolâtrons tous jusqu’à regarder inlassablement le DVD « Live Vengeance ‘ 82 » tout un dimanche pluvieux durant. Sur certains passages phoniques tels que sur les envolées lyriques du morceau éponyme, la ressemblance vocale entre Pierre Guiraud et Rob Halford s’avère être hallucinante, peut être même parfois à la limite de l’indécence et de la déraison.

Néanmoins, il serait incorrect et dommage de réduire cette légende du heavy metal français à un vulgaire ersatz bleu blanc rouge du mythique quintette de Birmingham. Effectivement et de façon on ne peut plus paradoxale par rapport aux propos énoncés ci dessus, Satan Jokers et ce premier album révèlent une personnalité intrinsèque des plus intéressantes que n’importe quel auditeur serait à mille lieux de soupçonner avant d’avoir gratifié ses tympans déjà bien esquintés de l’écoute de ce premier disque. Bien qu’indubitablement racé heavy metal et marqué par tout le folklore allant de pair avec la musique qui dérangent tant nos voisins à l’image du kitschissime pantalon moule-bourses en simili cuir rouge que porte Pierre Guiraud avec on ne peut plus de conviction sur la cover de l’album et qu’il revendra six ans plus tard à Steve Sex Summers de Pretty Boy Floyd ; Satan Jokers laisse sur cette galette une place prépondérante à une identité que l’on caractérisera de pop, à défaut de trouver meilleur qualificatif. En effet, certains morceaux à l’image des sympathiques « Tokyo Geisha » (non présente sur la version vinyl), « Derrière les Portes Closes », « Age de Confusion » et autres « Quand les Héros se Meurent », tous dotés de refrains mélodiques imparables à fredonner en se massant le corps de Tahiti Douche Bois des Tropiques sous une eau bouillante, semblent avoir été composés pour la bande FM tant leur potentiel de séduction auprès des amatrices de variété s’avèrerait être imaginable ne serait-ce que quelques secondes. Au-delà de leur esthétisme sonore certain, ces morceaux sont dotés de ce feeling particulièrement indescriptible et jouissif qui vous ferait presque apprécier « Ouragan » de Stéphanie de Monaco autant que le « Under the Guillotine » de Kreator. Loin de décrédibiliser la démarche du combo heavy metal parisien, ces accents pops ne font qu’empreindre l’identité des Jokers de Satan d’une classe rare qui fait parfois voir assez souvent défaut à nombre de combos sans recul par rapport à eux-mêmes et qui à l’insu de leur plein gré tendent à s’enliser assez facilement dans les sables mouvants de la ringardise. Au vu du résultat final et de la banane que nous fout irrémédiablement la galette à l’issue de son passage dans le tourne-disque, on pardonnerait presque à SJ sa déconcertante propension à pomper sur le Priest.

De très bonne facture et inspiré tel que doit l'être n’importe quel premier album qui se respecte, « Les Fils du Métal » de Satan Jokers s’avère être un album doté d’une double personnalité qui au choix, rebutera ou enthousiasmera au plus haut point un auditeur tout d’abord coincé le cul entre deux chaises. Ersatz d’Halford et de ses disciples pour les uns ou savant géniteur du hard FM tendance heavy metal à la française pour les autres, Satan Jokers s’avère être une entité de légende qui ne peut laisser insensible. Tout comme les ballades mielleuses du batteur Renaud Hantson qui après l’épisode initial de Satan Jokers se reconvertira grâce à sa belle gueule en concurrent assez inoffensif des Roch Voisine et autres Patrick Bruel.

22 Commentaires

11 J'aime

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adrien86fr - 26 Janvier 2018:

Salut les gars, merci pour cette petite effervescence autour de ce disque de légende que s'avère être "Les Fils du Metal" ! ;) Son succésseur "Trop Fou Pour Toi", sans être au même niveau, contient de très bons moments et s'avère être encore et toujours marqué par un délicieux côté pop classieuse si représentatif de Satan Jokers, malgré un son de guitare vraiment léger et une fin qui effectivement laisse entrevoir la teneur de la suite de carrière de Renaud Hantson sous d'autres cieux.. Concernant le SJ 2.0, sans parler de mascarade ; le groupe étant composé d'excellents musiciens et s'attachant à sortir régulièrement des albums ; il me permet chaque premier samedi de janvier depuis bientôt 10 ans de passer une excellente soirée au Pacific Rock de Cergy, et de bien me marrer... Les groupies du Hantson période concurrent de Patrick Bruel type Mikeline d'Elie Semoun en rangs d'oignon devant la scène du Pacific avec la petite gourde autour du cou et bouffant leur Sodébo Jambon/Emmental entre les titres, c'est juste énorme.. D'ailleurs l'année prochaine aura lieu pour les 35 ans des "Fils du Metal", un show ou le groupe jouera le disque en intégralité. Be there !

PhuckingPhiphi - 26 Janvier 2018:

Tout à fait d’accord sur le niveau technique des musiciens Adrien, d'ailleurs Hantson demeure lui-même un vocaliste des plus honorables et, je suppose, a du rester un grand batteur. ;)


Quand je parle de mascarade, je fais allusion à l'usage éhonté d'un nom mythique pour un projet qui n'a en réalité plus rien à voir avec le groupe original, ni dans la forme, ni dans le fond. Hantson s'est ainsi racheté une crédibilité à moindre frais, utilisant le Métal comme roue de secours après le naufrage de sa carrière pop. Pour rappel, il avait quand même pris le pseudo de "FrenchMetalGod" sur les forums lors de son retour en 2009, ce qui en dit long sur sa prétention et le mépris qui est le sien pour le reste de la scène. Si lui est le “Dieu du Métal français” avec seulement deux albums (à l’époque, dont un seul véritablement “Métal”) et une désertion de plus de deux décennies,  alors je n’ose imaginer les titres ronflants que devraient revendiquer les gars d’ADX, Bruno Dolheguy de Killers, Zouille de Sortilège, Rapha de Warning ou les gars de Vulcain ! Franchement, même Bernie a moins le melon que lui, c’est dire…

Bref, j'aurais eu beaucoup plus de considération pour les nouvelles productions de ce Monsieur s'il avait eu l'honnêteté de créer un nouveau groupe sous un nouveau nom, plutôt que de réutiliser éhontément celui de Satan Jokers pour le vampiriser avec autant de désinvolture. Malgré son statut de membre fondateur, l'entreprise me paraît confiner à l'escroquerie, tout simplement.


Pour autant, j’imagine que le public de greluches doit être en effet un spectacle assez réjouissant, si j'en juge par la basse-cour qu'il m'avait déjà été donnée de voir sur sa péniche lorsqu'il s'y produisait avec Furious Zoo. Je garde d'ailleurs de cet épisode un assez désagréable souvenir, qu'il serait trop long et inintéressant de raconter ici.


Quoi qu'il en soit, "Les Fils du Métal" demeure une tuerie, et je conviens qu'on ne pourra pas enlever à Hantson le mérite d'y avoir participé. Si Pierre Guiraud est confirmé au chant, je serai sans faute au Pacific Rock pour les 35 ans, haha ! ;D

adrien86fr - 26 Janvier 2018:

Je te rejoins totalement concernant l'habile pirouette d'Hantson, qui a pris le bon train au bon moment comme si de rien n'était à la fin des années 2000.. Il parle énormément en concert, trop, ça va des nibards de sa femme jusqu'à ses amitiés dans le show-biz, la drogue ou encore les bonnes et mauvaises marques de micros.. Un sacré personnage, un véritable artiste en tout cas me concernant, avec la personnalité et les frasques qui vont de pair ;) Je doute fort de la présence de Pierre Guiraud l'an prochain au Pacific, il ne serait pas au meilleur de sa forme physique et refuserait de paraitre en public, par contre il y aura quasi assurémment Stéphane Bonneau sur scène, il était d'ailleurs monté sur scène lors de l'édition de 2016 et était présent dans le public il y a 3 semaines.

PhuckingPhiphi - 26 Janvier 2018:

Héhé, je plaisantais évidemment ! ;)

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