Parlons, une fois encore, de cette satanée continuité, de ce statu quo insupportable, de cette engeance que d'aucuns aujourd'hui fustigent nourris par les habitudes de cette maudite ère du temps où le changement, les mutations ou encore le renouvellement permanent est devenu la norme. Pourtant, il fut une époque béni où nous savions apprécier certaines vertus à leurs justes valeurs. Une période, en somme, où chaque œuvre ne devait pas nécessairement bousculer nos certitudes et s'inscrire dans un formidable renouveau.
L'unique objectif inavoué, et inavouable, de ce préambule abscons consiste à décrire dans quel contexte ce deuxième album des Américains de Damien, sortit. Nul doute qu'un tel disque nous proposant, peu ou prou, une formule, somme toute, relativement identique à celle proposé par ce groupe sur un premier disque,
Every Dog Has Its Days, paru deux ans auparavant en 1987, serait à l'heure actuelle la cible d'un autodafé cérémonielle sans commune mesure ou, tout au moins, essayons de rester mesuré, celle d'une opprobre aveugle et immérité.
Mais pourquoi diable irions-nous donc, nous autres adeptes de ces temps jadis où le temps avait son temps, nous plaindre de cet immobilisme alors que le quintet natif de Toledo, dans l'Ohio, continue ici à déployer tout son talent dans l'exercice consistant en une variation des thèmes développées par les Britanniques emmenés par
Glenn Tipton ? Pourquoi, de surcroît, nous acharnerions nous à déplorer cette parenté vocale qui, à l'évidence, lie
Randy "
Wolf" Mikelson et Rob
Halford ? Pourquoi devrions nous tomber dans cet exercice critique alors que cet opus est simplement la preuve qu'il n'est pas forcément nécessaire de bouleverser sa créativité pour être nécessaire
Rien ne sera donc ici de nature à nous surprendre. Enfin rien. Presque rien, puisque, par exemple, un titre tel que The Priests are Back aux méandres plus complexes, qui ne sont pas sans nous évoqués ces chemins tortueux que Bruce Dicikinson et ses comparses empruntaient parfois en ces heures heureuses où ils ne s'égaraient pas dans ces satanées envies progressives, pourrait bien vous étonner. Et ce d'autant plus qu'il est pourvu d'une atmosphère à la fois sombre et déjanté,
Au-delà de ce morceau un peu moins académique, Damien s'appliquera ici à nous offrir la démonstration réussie d'un Heavy
Metal traditionnel très inspiré par
Judas Priest, et dans une moindre mesure par Iron Maiden. Une expression dans laquelle il aura montré précédemment quelques belles aptitudes au son d'excellentes pistes auxquelles viendra s'ajouter l'excellence de celles présentées (
Stop This War et son entame martial, Break Out,
Rising Dawn et ses prémisses très suaves ou encore, par exemple, Mathilda). Même l'instrumental 30 St. Clair n'est pas ennuyeux, c'est dire à quel point ce disque est une réussite. L'entraînant et enlevé
Corpse Grinder vient merveilleusement parachever l’œuvre.
Dans l'exacte continuité de son prédécesseur, ce nouveau manifeste des Américains de Damien, viendra donc confirmer toutes ces bonnes impressions nées de l'écoute d'un remarquable
Every Dog Has Its Days.
Un album que je découvre seulement aujourd'hui et les premières écoutes m'ont bien emballé. Je pense beaucoup à Judas évidemment mais ça passe tout seul. Dans mes souvenirs le premier est moins "puissant" mais ça date un peu mes souvenirs. Pas facile à trouver pas trop cher d'ailleurs le premier non? Merci pour la chro Darko
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