Liste des groupes Hard Rock Ted Nugent State of Shock

Un an après la sortie du calamiteux Weekend Warriors, Ted Nugent livre sa nouvelle production. Faire pire que le précédent album eût été un exploit qu’heureusement il ne parvient pas à réaliser ! Pas de fausse joie néanmoins : on est encore loin de la qualité d’un Free for All ou d’un Cat Scratch Fever. Ce qu’on peut remarquer c’est qu’au fil des plages se cotoient de bons titres (très bons même parfois) ainsi que quelques morceaux faibles, voire indignes d’une rubrique sur Spirit of Metal.

Mais commençons plutôt par le meilleur et, aussi bizarre que cela puisse paraître, il s’agit d’une sublime ballade (Alone). Depuis Together sur l’album Free for All, Ted ne s’était pas frotté à ce difficile exercice et l’on peut dire que de nouveau, il fait mouche. Comme un doux ruban de soie, le morceau déroule ses volutes dans une floppée d’arpèges aériens, de chœurs féminins d’une beauté infinie et traversé par un solo limpide et vicieux... à vous tirer les larmes des yeux.
S’ensuivent une série de morceaux plus musclés et tout à fait dans le registre de nos attentes concernant le maestro de la Gibson Byrdland. À commencer par Paralyzed doté d’un bon petit riff bien acide et d’une mélodie entêtante, suivi d’un Satisfied où l’animal nous rappelle qu’il demeure l’un des plus grand guitariste sur le marché du rock and roll. Et justement quand on parle de rock and roll, It Don’t Matter en est un très bon, sanguin, bourré de feeling et balancé à 200 km/h. Saddle Sore s’en sort également avec un bon point pour son refrain facilement assimilable et un solo bien percutant.
I Want to Tell You est une reprise des Beatles (sur l’album Revolver), parfaitement exécutée mais qui parait très pittoresque sur une telle galette. Elle prouve tout au plus qu’Uncle Ted possède une solide culture musicale.
Au fond de la classe, se trouvent des morceaux comme Take It Or Leave It, Snake Charmer, State of Shock, Bite Down Hard qui sans être réellement mauvais font plus offices de brouillons trop vite jetés en pature à l’auditoire. Un soupçon de polissage aurait sans doute suffit à en faire de très bonnes chansons.

En conclusion, State of Shock n’est pas un mauvais album... ce n’est pas une merveille non plus. Côté guitare, Ted n’a rien changé de ses habitudes et nous colle encore une fois une belle décharge électrique dans les gencives. Une guitare virevoltante, très présente et toujours mise en avant... trop même ! Dommage que ses petits camarades de jeu soient toujours enregistrés en retrait. Cet album aurait mérité d’être réalisé de façon plus soignée pour donner plus de relief à l’ensemble qui apparait définitivement bien fade et bien éloigné de ce qu’on est en droit d’attendre d’un tel maître-artificier.

En conclusion de la conclusion, est-il bien utile d'apporter un jugement sur la pochette de ce disque qui est d'une laideur absolue ! ! !