A l’origine peu fan de screamo ou de post-hardcore, j’écoutais néanmoins plusieurs groupes (ou plutôt plusieurs chansons en particulier) qui réussissaient à sortir de bonnes choses. Des groupes comme
Coheed And Cambria,
Eyes Set To Kill, Thrice ou encore
From Autumn To Ashes, confondant souvent le post-hardcore au metalcore tant les similitudes sont proches. Mais voici quelques temps, je découvre de nouveaux groupes vraiment sympathiques, mêlant les genres et proposant une véritable palette musicale, aux riffs accrocheurs et au son détonant ;
Asking Alexandria en fait partie et m’a littéralement mis une claque.
Tous jeunôts, la mèche en avant et les cols en V bien saillants, tatoués et pluggés, des d’jeunz comme on en voit pleins en somme. Seulement, ceux-ci viennent à l’origine de Dubai, ont immigré au Royaume-Uni, ont commencé par du screamo assez basique voire bateau mais ont quand même réussi à se forger une bonne petite identité. Et les voilà qui signent chez Sumerian Records et qui enregistrent leur premier album aux Foundation Recording Studios à Connersville, dans l’Indiana. C’est donc Joey Sturgis, qui s’est déjà occupé de
The Devil Wears Prada,
Oceano ou encore dernièrement
Miss May I et
The Crimson Armada, qui gère tout ce ramdam.
Premier gros constat en écoutant
Stand Up and Scream : le son est irréprochable. Bien retravaillé, net, aux multiples effets et aux réarrangements sans faille, Sturgis a fait un travail remarquable et l’écoute du CD fait vite oublier leur passé musical. Tout commence donc par une intro tout ce qu’il y a de plus commun : un appel téléphonique, puis une symphonie electro/transe sur laquelle viennent s’ajouter de grosses guitares bien lourdes sur un beatdown frappant. Le ton est donné, ça va envoyer sec !
BAM ! "The Final Episode" commence et on en prend plein la tronche. La première chanson passée, on ré-attaque dans la même veine avec "A Candlelit Dinner With Innamorta", sûrement la chanson coup de cœur de la galette. Et ça continue encore et encore, l’album s’écoute et se réécoute sans rechigner, avec une durée parfaite (pas de surplus, ni de manque). Exploitant à fond leur style,
Asking Alexandria réitère à chaque titre la recette idéale, soit des riffs bourrins, des moshparts écrasantes et des refrains mélo attendrissants (celui de "Hey There Mr. Brooks" est quant à lui chanté par un Shawn Milke de
Alesana ici très en forme).
Notons donc la qualité du quintet comblant un manque évident d’originalité. Ceci dit, j’appuie sur le fait que la qualité est sans faille, le tout étant parfaitement bien dosé pour headbanger, mosher, voire même danser. La voix de Danny est impressionnante de puissance et de diversité : growls caverneux, screams écorchés, chant clair limpide et passages emo, le tout met une bonne baffe. Les grattes sont également sujettes à une variété d’influences tout aussi ahurissante. Des saccades bourrines à la
August Burns Red aux riff entrecoupés en 2-step dans la veine purement punk/hardcore, on y trouve aussi de brefs passages en allers-retours, des délires rock'n roll comme quasiment seuls
Escape The Fate arrivaient à produire ou encore des lâchés sur fond d’electro/transe, ajoutant une petite touche bienvenue à la bande anglaise.
Si on peut reprocher à
Asking Alexandria de manquer d’identité, on ne pourra pas leur reprocher d’être carrés et à fond dans leur musique,
Stand Up and Scream étant une belle preuve de leur potentiel détonant.
Cet album est tellement bon, il n'y a à mon sens aucune faute. C'est défoulant, efficace et tellement bien fait, le tout avec une production de très haute qualité. Je m'incline.
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