Nous ayant laissés sur le souvenir enchanté d'un troisième et grisant EP, «
Sign of Life », l'expérimenté combo étasunien originaire de Pelham, dans le New Hampshire, n'aura pas mis bien longtemps pour revenir dans la course. Aussi l'inspiré collectif réalisera-t-il dans la foulée un single, «
Disease » – une reprise ''metallisée'' des plus inattendues du hit pop de
Lady Gaga –, ainsi que quatre clips, procurant chacun une mise en image des plus immersives des titres : «
Trigger », « Crave », « Stay » et « Curtain
Fall ». Ces quatre dernières pistes seront précisément retenues pami les cinq constitutives de leur quatrième et présent EP, «
Spark of Life ». Ce faisant, les 17 brèves minutes du ruban auditif de cette auto-production permettront-elles à nos acolytes de conforter leur place parmi les valeurs confirmées du heavy mélodique à chant féminin ?
Toujours emmené par la parolière et chanteuse aux claires et puissantes inflexions, Jessica Jackson (dite ''Jessica
Mercy''), et à l'instar du précédent effort, le groupe continue d'évoluer dans un environnement rock'n'metal heavy mélodique moderne aux relents pop, où la fibre symphonique de naguère se fait à nouveau des plus discrètes. Aussi parcourt-on un propos à la fois solaire, pulsionnel, sensuel et enivrant, dans la veine coalisée de
Lacuna Coil,
Amaranthe, Volturian,
Beyond The Black et
Rage Of Light, la petite touche personnelle en prime. Réputé pour le soin particulier apporté à sa production d'ensemble, le combo nord-américain n'aura pas dérogé à sa règle, ce set de compositions jouissant d'un mixage bien ajusté entre lignes de chant et instrumentation doublé d'une saisissante profondeur de champ acoustique. Mais suivons plutôt nos compères dans leurs nouvelles escapades...
C'est à la lumière de son passage le plus exalté que le collectif étasunien marquera ses premiers points. Ce que révèle «
Spark of Life », organique et tortueux mid/up tempo aux riffs crochetés et à la basse vrombissante, à la confluence de
Lacuna Coil et
Amaranthe ; pourvu à la fois de couplets finement ciselés et des plus enivrants – mis en exergue par les fluides oscillations de la sirène – et de galvanisantes montées en régime du corps orchestral, ce hit en puissance poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure évanouie.
Lorsque le rythme de ses frappes se fait plus mesuré, le combo aspirera à nouveau le tympan du chaland dans la tourmente sans avoir à forcer le trait. Ce à quoi nous sensibilise, en premier lieu, « Curtain
Fall », mid tempo heavy mélodique aux riffs acérés, à mi-chemin entre
Rage Of Light et
Beyond The Black. Doté d'un refrain catchy mis en habits de lumière par les angéliques ondulations de la déesse, d'enchaînements intra piste des plus sécurisants et d'arrangements instrumentaux de bon aloi, ce ''tubesque'' méfait n'aura pas tari d'arguments pour assurer sa défense et se jouer des nôtres. Dans une dynamique similaire, on ne saurait davantage éluder ni l'énigmatique et ''lacunacoilesque'' « Crave », et ce, tant au regard de son anxiogène atmosphère et de ses truculents arpèges d'accords qu'en ce qui a trait aux sensuelles volutes d'une interprète bien habitée, ni l'''amaranthien'' «
Trigger », sous le joug de son entêtant refrain et de ses puissants et métronomiques coups de boutoir.
Quand elle nous conduit en des terres plus apaisantes, la troupe trouve une fois encore, et sans mal, les clés pour happer le pavillon. Ce qu'illustre « Stay », ballade romantique jusqu'au bout des ongles reprise du groupe de synthpop britannique Shakespears
Sister (extraite de leur album « Hormonally Yours » (1992)) ; glissant le long d'une radieuse rivière mélodique où se meuvent les célestes modulations de la maîtresse de cérémonie et se chargeant en émotion au fil de sa progression, cette somptueuse aubade aux airs d'un slow qui emballe fera fondre plus d'un cœur en bataille.
En définitive, le groupe nous octroie une œuvre aussi enivrante et sensible qu'impulsive, se savourant à chaque fois davantage au fil des écoutes. Jouissant d'une production d'ensemble difficile à prendre en défaut, d'une technicité instrumentale et vocale bien rodée et de sentes mélodiques des plus envoûtantes, le méfait se suit de bout en bout sans encombre. En dépit du recul amorcé de la fibre symphonique, force est d'observer que le virage heavy mélodique moderne à la colorature électro pop pris par nos acolytes depuis leur précédent opus aura une fois encore joué en leur faveur. Sans marquer une réelle évolution en matière de sonorités ni davantage de variété que ce dernier quant aux exercices de style dispensés, mais n'accusant pas l'once d'un bémol harmonique ni une quelconque zone de remplissage, ce solaire effort ne confortera pas moins leur position parmi les valeurs confirmées de cet espace metal. Bref, l'aventure se poursuit sereinement pour la formation étasunienne...
Note : 14,5/20
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