Exile

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15/20
Nom du groupe Anaria
Nom de l'album Exile
Type Album
Date de parution 25 Décembre 2020
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Omen
Ecouter03:24
2.
 Cursed
Ecouter03:02
3.
 Never Stop
Ecouter02:47
4.
 Leaving You Behind
Ecouter04:09
5.
 Waiting for the Night
Ecouter03:02
6.
 Exsilium
Ecouter03:32
7.
 Sacrilege
Ecouter03:44
8.
 Journeys Do Not End
Ecouter04:20
9.
 Level Up
Ecouter02:58
10.
 Haunted
Ecouter06:37
11.
 Hail to Your Queen
Ecouter03:02
12.
 Sands of Time
Ecouter03:26
13.
 Skinwalker
Ecouter02:21
14.
 Boss Fight
Ecouter03:14
15.
 Sweet Prince
Ecouter03:45

Durée totale : 53:23

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Anaria



Chronique @ ericb4

16 Fevrier 2021

Qui pourrait bien arrêter la colombe étasunienne en plein vol ?

Longtemps resté terré dans l'ombre de ses homologues générationnels, européens pour l'essentiel, l'expérimenté mais encore discret combo étasunien créé voilà déjà huit ans entend dorénavant faire plus largement et légitimement essaimer ses riffs. Avec un palmarès studio riche d'un album longue durée (« Ancestors » (2014)), de deux EP (« Seasons of the Mind Vol. 1: Inception » (2015) ; « Invocation » (2017)), quatre singles (« Into the Flood », en versions oralisée et instrumentale en 2013 ; « I See Fire » (2014) ; « Covet » (2015)) et d'une démo (« Anaria » (2012)), et ayant affermi son capital live par le partage d'affiches avec Lacuna Coil, Flyleaf, John5, notamment, le collectif nord-américain envisage de marquer plus fort les esprits de son empreinte...

Aussi, la troupe revient-elle dans les rangs plus boostée que jamais, avec, sous le coude, son second album full length, « Exile » ; une galette généreuse de ses 54 minutes où ne s'égrainent pas moins de 15 pistes d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique et moderne, aux relents cinématique et pop-rock. Dans la lignée stylistique de ses aînés, ce luxuriant opus dévoile toutefois d'inédites, voire modernistes sonorités, synonyme d'autant de variations atmosphériques qui en fondent précisément son actuelle teneur argumentative. Ce faisant, nos acolytes se calent désormais dans le sillage de Lacuna Coil, Delain, Frozen Crown, Evanescence, End Of The Dream, Rage Of Light, Ad Infinitum, Volturian, et consorts. De plus, s'observent une qualité d'enregistrement de fort bonne facture doublée d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation, et de finitions passées au crible. Indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de ces natifs de Pelham, dans le New Hampshire...

C'est au cœur d'un large spectre d'émotions humaines que nous plonge le message musical, où cohabitent des thématiques aussi éclectiques que la peur, l'amour, l'espoir, ou encore la vengeance. Un bel élan d'inspiration textuelle qui se voit doublé d'un potentiel technique plus judicieusement exploité aujourd'hui qu'hier et auquel se greffent de grisantes sentes mélodiques. Mais suivons plutôt le prolifique quartet dans ses pérégrinations ; groupe aujourd'hui formé par la frontwoman aux claires et puissantes inflexions Jessica Jackson, dite ''Mercy Roulette'', Sergio Salvucci et Dan Spinney, aux guitares, et Sean Woodbury, à la basse. Avec le concours, pour l'occasion, du batteur Chris Dovas et du bassiste Peter de Reyna.


S'il n'y a pas misé tous ses espoirs de séduction, c'est cependant dans une magmatique ambiance que nous projette volontiers le collectif ricain, ce dernier trouvant alors sans mal les clés pour nous rallier à sa cause. Aussi, ne résistera-t-on que malaisément tant aux profonds et métronomiques coups de boutoir qu'aux pénétrantes séries d'accords habillant « Omen », tubesque mid/up tempo à mi-chemin entre Lacuna Coil, Ad Infinitum et Volturian, qu'enorgueillissent les poignantes attaques dans les médiums de la sirène. Un poil plus échevelants et non moins enserrants, dotés en prime d'enchaînements intra piste ultra sécurisés, l'impulsif, organique et ''delainien'' « Never Stop » tout comme l'éruptif « « Hail to Your Queen » ne sauraient davantage rater leur cible. Dans la mouvance atmosphérique de Frozen Crown, décochant tous deux un riffing aussi engageant que saillant, le percutant « Exsilium » tout comme lez brûlant « Sweet Prince » jouent eux aussi dans la catégorie des hits en puissance que l'on ne quittera qu'à regret. Enfin, on ne saurait davantage ignorer le vitaminé et ''volturien'' « Level Up » au regard de son caractère enjoué et de son entêtant refrain mis en habits de lumière par les prégnants médiums de la belle.

Dans une orientation alternative à dominante pop-rock mélodique, nos compères trouvent à nouveau les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'atteste l'entraînant et soyeux « Journeys Do Not End » qui, en dépit du classicisme de l'exercice, eu égard à son magnétique sillon mélodique sur lequel se calent les fines modulations de la princesse et ses couplets délicatement ciselés, relayés chacun d'un refrain catchy, trouvera assurément un débouché favorable à son assimilation auprès de l'aficionado du genre. Malgré la brièveté du message délivré, évoluant dans l'ombre d' Evanescence et sur d'ondoyantes nappes synthétiques tout en voguant sur un enivrant courant d'harmoniques, l'engageant « Skinwalker » ne pourra guère plus être éludé. Un brin plus offensif et à la colorature rock'n'metal moderne plus prononcée, le ''volturien'' « Boss Fight », quant à lui, ne mettra qu'une poignée de secondes pour aspirer le pavillon du chaland.

Quand le convoi instrumental retient un tantinet ses chevaux, nos acolytes parviennent là encore à encenser le tympan sans avoir à forcer le trait. Ce qu'illustrent, à la fois, le ''lacunacoilesque'' mid tempo aux riffs crochetés « Cursed », enivrante offrande au refrain immersif à souhait, et l'énigmatique mid tempo syncopé « Sands of Time », mis en exergue par les ''siréniennes'' et néanmoins corrosives impulsions de la déesse. Non sans rappeler ni Rage Of Light ni Against Myself, « Waiting for the Night », lui, s'offre tel un vibrant mid tempo power symphonique à l'inaliénable et martelant tapping, et finissant crescendo. Et comment ne pas se sentir happé par les vibes enchanteresses dont nous abreuve « Sacrilege », orientalisant et ''delainien'' mid tempo magnifié par les sensibles gammes échappées de la basse ronronnante de Peter de Reyna ?

Que l'aficionado d'intimistes espaces se rassure, la troupe ne l'aura guère laissé pour compte, allant même jusqu'à lui adresser ses mots bleus les plus sensibles. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Leaving You Behind », une ballade romantique jusqu'au bout des ongles aux airs d'un slow qui emballe. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, mis en habits de soie par les troublantes volutes de la maîtresse de cérémonie, et se chargeant parallèlement en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié disposerait des armes requises pour faire plier l'échine à plus d'une âme rétive. D'autre part, on ne pourra que malaisément se soustraire à l'infiltrant cheminement d'harmoniques imprégnant « Haunted », ballade a-rythmique aux faux airs d'un « My Heart Will Go On », titre du générique de fin du film « Titanic », interprété et popularisé par Céline Dion. Une véritable invitation au voyage en d'oniriques contrées encensée par les hypnotiques patines de la diva, en somme.


Résultat des courses : c'est au cœur d'un rayonnant et luxuriant paysage de notes que nous mène le combo nord-américain, avec pour effet de nous retenir bien souvent plus que de raison. Jouissant d'une ingénierie du son plutôt soignée mais nullement aseptisée et d'une empreinte vocale plus magnétique aujourd'hui qu'hier, d'une grande variété sur les plans atmosphérique et rythmique, sans accuser, par ailleurs, l'ombre d'une baisse de régime susceptible d'altérer la portée du message musical, l'opus se suit de bout en bout sans ambages.

D'aucuns auraient sans doute souhaité voir l'une ou l'autre prise de risque inscrite au cahier des charges et un propos un poil moins emprunté qu'il n'apparaît et, par voie de conséquence, espéré un propos faisant montre de plus d'épaisseur artistique. Toutefois, eu égard à une technicité instrumentale désormais plus affermie et à la finesse de composition dont ce set de partitions se fait l'écho, le collectif franchit une nouvelle étape dans son projet ; de louables progrès en somme, aptes à jeter un pavé dans la mare de ce si concurrentiel registre metal. Aussi, qui pourrait bien arrêter la colombe étasunienne en plein vol ?

Note : 15,5/20

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