Holding Cell

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14/20
Nom du groupe Anaria
Nom de l'album Holding Cell
Type Album
Date de parution 29 Mars 2024
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Holding Cell
Ecouter03:10
2.
 Synthesis
Ecouter03:35
3.
 Freakshow
Ecouter02:47
4.
 The Sandman
Ecouter02:57
5.
 Circle of Love
Ecouter02:49
6.
 Worthy
Ecouter03:32
7.
 Vampire Disco
Ecouter02:51
8.
 Ritual
Ecouter02:44
9.
 Golden Crown
Ecouter03:15
10.
 The Red Queen
Ecouter03:35
11.
 Wings of a Butterfly (H.I.M. Cover)
Ecouter03:16

Durée totale : 34:31

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Anaria



Chronique @ ericb4

06 Avril 2024

Un changement de cap s'amorce à l'instar de cet audacieux mouvement...

Quatre années envolées déjà depuis son second et rayonnant album full length, « Exile »... une éternité pour la fanbase du combo étasunien ! Ce qui ne signifie nullement que le groupe soit resté en retrait des studios ce laps de temps durant, loin s'en faut. Aussi, le prolifique collectif affiche-t-il la bagatelle de treize singles, réalisés entre 2021 et 2024, dont sept compteront parmi les onze pistes de son troisième et présent opus de longue durée, « Holding Cell ». Bien moins opulente que sa plus proche aînée, cette troisième auto-production s'égraine sur un ruban auditif de 34 brèves mais seyantes minutes. Quelque douze années suite à sa sortie de terre à Pelham dans le New Hampshire, le groupe – emmené par la chanteuse aux claires et puissantes inflexions, Jessica Jackson, dite ''Mercy Roulette'' – disposerait-il dès lors de l'arsenal suffisant pour faire de lui une valeur confirmée du si couru registre heavy mélodique à chant féminin ?

Cela étant, le groupe nous immerge au cœur d'un environnement rock'n'metal mélodique aux relents heavy et moderne, dans la veine coalisée de Lacuna Coil, Frozen Crown, Evanescence, Delain, Volturian et Rage Of Light, soit, dans une perspective un poil moins ''symphonisante'' que celle de ses deux précédentes offrandes. C'est un propos à la fois éminemment solaire, parfois diluvien, un tantinet mystérieux, un brin romanesque, et aux contrastes atmosphériques nuancés qui attend celui qui y aura plongé le pavillon. Bénéficiant à son tour d'arrangements de bon aloi et d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, laissant alors entrevoir une belle profondeur de champ acoustique, ce troisième mouvement se suit de bout en bout sans encombre. Il ne nous reste plus qu'à suivre nos acolytes dans leurs pérégrinations...

Là encore, le groupe étasunien nous plonge volontiers au cœur de passages enfiévrés, parvenant alors à aspirer le tympan, le plus souvent. Ce qu'atteste, d'une part, « Freakshow », un sanguin et ''halestormien'' up tempo générant une énergie aisément communicative. Incessamment soumis à ses furieuses attaques percussives, mis en relief par les corpulentes impulsions de la frontwoman et jouissant d'un bref mais grisant solo de guitare, cet élan metal mélodique aux effluves hard rock ne relâchera pas sa proie d'un iota. Dans cette dynamique, on retiendra non moins « Circle of Love », entraînant mid/up tempo aux riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique ; à mi-chemin entre Delain et Frozen Crown, l'éruptif manifeste se cale sur une sente mélodique, certes, convenue mais des plus efficaces, sur laquelle se greffent les ensorcelantes ondulations de la princesse. Et la sauce prend sans tarder. Enfin, on n'éludera pas davantage « Vampire Disco », engageant méfait électro gothique dans le sillage de Rage Of Light. Octroyant un entêtant refrain magnifié par le sensuel grain de voix d'une interprète bien habitée et, par effet de contraste, un joli solo de guitare à la coloration jazzy, le dansant mouvement nous aspire dans la tourmente sans avoir à forcer le trait.

Dans cette énergie, le groupe s'est par ailleurs frotté au séduisant mais redoutable exercice des reprises. Bien lui a en pris. Aussi s'avère-t-il difficile d'écarter « Wings of Butterfly », une reprise d'un titre emblématique des Finlandais de HIM (extrait de leur 5e album studio « Dark Light » (2005)), ici mué en un frondeur up tempo hard rock aux riffs corrosifs. Sans dénaturer ni sa suave ligne mélodique ni sa saillante structure percussive, et en lui conférant parallèlement un zeste de puissance supplémentaire tout en lui accolant les assauts répétés d'une prédatrice que rien ni personne ne songerait à enrayer la marche en avant, ce sanguin effort retrouve alors une seconde jeunesse. Chapeau bas. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Quand l'allure du convoi instrumental se fait un poil plus mesurée, nos compères trouvent à nouveau les clés pour nous retenir, un peu malgré nous. A commencer par « Holding Cell », se posant, lui, tel un ''lacunacoilesque'' mid tempo aux riffs épais et à la basse vrombissante ; livrant un refrain catchy mis en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène tout dévoilant des enchaînements ultra sécurisés, le ''tubesque'' morceau ne se quittera qu'à regret. Dans cette lignée atmosphérique se place « Ritual », mid tempo syncopé aux riffs roulants, que l'on retiendra surtout pour ses couplets finement ciselés et des plus enivrants. Dans cette mouvance, l'énigmatique « The Sandman » s'offre tel un orientalisant et félin effort où les attaques d'une basse rageuse s'allient à de puissants coups de boutoir, au moment où les frissonnantes modulations de la frontwoman font mouche où qu'elles se meuvent. Dans cette dynamique, on optera également pour « Synthesis », intrigant mid tempo metal moderne à mi-chemin entre Volturian et Rage Of Light ; jouissant d'arrangements de bonne facture et mis en habits de lumière par les sensuelles oscillations de la déesse, l'organique et étourdissant propos poussera assurément à un headbang subreptice.

Est-ce à dire qu'un sans faute serait au bout du chemin ? Pas tout à fait. Dans l'ombre des pistes sus-mentionnées se place, en premier lieu, « Worthy », ballade atmosphérique gothique éminemment éthérée, empreinte de délicatesse mais non sans accuser l'une ou l'autre linéarité mélodique. Bref, un espace ouaté nous faisant flirter avec de mornes plaines, que seuls les sulfureux et graveleux médiums de la diva sauveront d'une désaffection précipitée. « Golden Crown » et « The Red Queen », quant à eux, se posent tels deux mid tempi metal atmosphérique un brin lascifs et concédant de bien ternes séquences d'accords ; en dépit de lignes vocales bien amenées et d'une confondante fluidité, ces deux espaces d'expression, en l'état, ne pourront prétendre à une inconditionnelle adhésion.

En définitive, le collectif étasunien nous immerge au sein d'une œuvre pulsionnelle, enjouée, un brin énigmatique, à l'ingénierie du son rutilante, aujourd'hui plus volontiers estampée metal moderne et/ou heavy mélodique que véritablement metal symphonique. C'est dire que ce nouvel élan s'avère un poil plus téméraire que son aîné, au risque, peut-être, de désarçonner le fan d'antan ; une prise de risque en soi, certes, mais parfaitement assumée par nos acolytes et qui, de fait, pourrait néanmoins leur permettre d'accroître le champ de leur auditorat. Si la magie opère bien sur certains passages, d'autres, en revanche, en raison notamment de mélodies plus ternes qu'à l'accoutumée, peineront à aspirer le chaland dans la tourmente. Un changement de cap s'amorce donc à l'instar de cet audacieux mouvement ; un opus susceptible de bousculer bien des certitudes, et qui, bien qu'un zeste moins rayonnant que son illustre devancier, ne saurait empêcher le combo nord-américain de se hisser parmi les valeurs confirmées du heavy mélodique à chant féminin. Affaire à suivre, donc...

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