Sorti en septembre 1997,
Sounds of the Animal Kingdom marque la fin de l’association entre
Brutal Truth et son label Earache, qui perd ses groupes death grind les uns après les autres, par manque d’intérêt à cette époque pour la scène extrême. Depuis leur précédent EP, Les grinders new yorkais évoluent désormais chez Relapse, spécialiste US du grindcore et des groupes à fortes personnalité, donc une écurie correspondant parfaitement au style extrême de la formation.
Sounds of the Animal Kingdom balance un grind brutal et spontané, montrant toute l’envie de
Brutal Truth d’évoluer dans des sphères résolument underground. L’album ne possède donc pas la production claire et massive d’
Extreme Conditions &
Need to Control, mais développe au contraire un son très cru, donnant l’impression d’un enregistrement de garage, à l’image des photos live incluses dans le livret, où Dan Lilker et sa bande jouent dans un local pourri, où 20 personnes se bousculent.
Possédant une approche foncièrement grind et brutale, Sounds Of The Animal dégage parallèlement une attitude très hardcore (les origines du grind, ne l’oublions pas), notamment dans la voix de Kevin Sharp, loin du guttural effrayant de ses débuts. Mais, bien que quelques morceaux décollent encore la tapisserie, à l’image de
Dementia et K.A.P, leur multiplicité et leur côté à la fois déstructuré & cradingue, voire brouillon, installe rapidement une certaine lassitude. Enfin, la présence de titres bruitistes, semblant être désormais une marque de fabrique de
Brutal Truth, s’avère franchement inutile, à commencer par l’insipide
Prey de 22 minutes, ne présentant que l’avantage d’être situé en fin d’album et d’être ainsi facilement zappé.
Loin de la la puissance de ses deux premiers albums,
Brutal Truth débarque avec un grindcore 100% personnel et moins conventionnel, à la brutalité toujours aussi manifeste, mais s'exprimant juste différemment. En fin de compte, inesthétique au possible,
Sounds of the Animal Kingdom ne se recommande qu'aux amateurs de grindcore, de bruits et d'expérimentions diverses.
Fabien.
Fabien.
J'ai bien envie de tenter le coup pour End Time, mais j'ai peur d'être déçu une fois de plus, je crois que j'en resterai définitivement à Extreme Conditions Demand Extreme Responses.
C'est clair que pour les "indécrottables", le grind "roots" privé de touches Death ça risque de pas le faire ! J'ai parfois du mal aussi. Mais pour Sounds Of The Animal Kingdom je ne le trouve pas bordélique. Expérimental c'est sûr ! Mais avec une bonne atmosphère angoissante, illustrant les sautes d'humeur de l'individu broyé par le système car il n'a pas le droit à son idéal et se réfugie en marge de la société. C'est cette image terrifiante de l'aliénation de la conscience qui confère à ce disque son charme. L'être humain redevient un animal au service d'un progrès avilissant et en fait une proie ; alors que l'on aurait pu espérer que le progrès lui permette d'évoluer au sein d'une civilisation éclairée.
Mais en ce qui concerne simplement la musique, j'entends bien ce que vous dites, rassurez-vous !
J'apprécie beaucoup le grind, mais concernant BRUTAL TRUTH leurs deux 1ers opus sont ce qu'ils ont fait de mieux à ce jour.
Ce "Sounds of..." se présente en effet comme du grind direct, au son "raw" et de bonne facture.
Cependant le groupe ne nous prend pas aux tripes comme ce fut le cas avec leurs réalisations précédentes.
Perso je trouve ces dernières bien plus riches musicalement, plus structurées et massives.
On peut respecter l'évolution choisie par le combo, mais il est indéniable que les fans purs et durs de "Extreme conditions..." et "Need to control" pourraient être quelque peu déçus...
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