En 1990, début du déclin du thrash. Deux ans après
Kill to Survive et un EP live de bonne facture, Meliah rage revient avec son successeur. Fort d’un line-up inchangé, les arguments avancés sont sérieux :
Solitary Solitude est l’album de la maturité pour
Meliah Rage, la pochette bien que plutôt grossière si trop détaillée, est très impressionnante (grâce à un jeu de lumière on a toujours l’impression que le personnage nous regarde et tend la main vers nous quelque soit l’angle où l’on le regarde). Un tour de passe-passe ayant son petit effet. Ce second opus, également fort d’un logo retravaillé et plus sobre que le précédent, permet à
Meliah Rage d’être pris plus au sérieux.
Bref, un contenant plus attrayant que son prédécesseur ; maintenant passons au contenu. Et bien on sent tout de suite que
Meliah Rage maîtrise beaucoup plus son sujet que sur
Kill to Survive. Tout particulièrement grâce à de grands talents d’écriture, tous les instruments sont parfaitement coordonnés.
Lorsque les hostilités sont lancées avec le titre éponyme on entend les riffs du duo Koury/Nichols à la fois agressif et mélodique soutenu par la basse toujours aussi grasse de Jesse Johnson (qui pourrait faire penser au jeu de Steve Harris d’Iron Maiden) vedette du long break de ce titre. Les rythmes sont marqués avec brio par le jeu de batterie très distingué de Stuart Dowie grâce à des roulements de caisse claire et un usage parfois excessif des cymbales.
Le tout est très mémorisable, que ce soit les refrains, les breaks ou les couplets, c’est en partie grâce au chant de Mike Munro résolument plus Thrash et agressif que sur le précédent opus. On peut également entendre des Backing vocals façon
Exodus sur «The Witching » et «
No Mind ».Tout ce petit monde est finalement très mis en valeur par la production de
Ton Soares, pétante, elle met encore une fois tous les instruments en valeur.
Les paroles sont, elles aussi, bien plus personnelle et intéressantes que sur l’opus précédent. Elles abordent des sujets plus sensibles tel que le Stalinisme («
Decline of Rule ») ou encore la drogue («
Lost Life »). Sinon bien que plus Thrash que
Kill to Survive,
Solitary Solitude reste assez Heavy dans le fond et ça s’entend avec, par exemple, «
Deliver Me » une power-ballade faisant office de break dans le déchainement d’accélérations brutales et de soli endiablés qu’est cet album.
Ainsi
Solitary Solitude est une réussite complète et n’a pas à rougir face à des
Rust in Peace, Ride the
Lightning, By inheritance, The Amercican way, The Years of decay, ou bien encore Among the Living (
Megadeth,
Metallica,
Artillery,
Sacred Reich, OverKill et
Anthrax) Panthéon des albums de Thrash a forte influences Heavy que
Meliah Rage n’a jamais atteint faute de succès.
20/20, On a beau chercher des noises à l’ultimatum qu’est
Solitary Solitude on y retrouve rien à redire (seuls les esprits tatillons trouveront peut-être « Swallow Your Soul » un poil poussif) et avec cet album on a vraiment du mal à comprendre pourquoi ils n’ont pas eu de succès !
Bien que signé sur une major (Epic) Meliah Rage n'a fait l'objet quasiment d'aucune promotion de la part de cette dernière, ce qui au vu des moyens dont elle dispose est un comble.
La seule interview du groupe que j'ai lu date de 1990 et faisait suite à la sortie du mini lp "Live Kill" (1989).
Dans ce magazine (Hard Force) les membres de Meliah Rage ne mentionnaient même pas l'existence de leur premier album "Kill To Survive" (comme s'ils le reniaient !) et seul le mini lp était indiqué dans l'encadré "discographie du groupe"...
Comme quoi je le répète (voir mon commentaire sur "Kill To Survive"), signer sur une major n'est pas forcément synonyme de travail sérieux et de futurs succès.
Ce manque volontaire de promotion est d'autant plus aberrant que Meliah Rage possédait un son bien à lui (il était le seul groupe de Heavy/Thrash Metal à l'époque) et nous proposait avec "Solitary Solitude" un excellent album (son meilleur à ce jour).
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