En 1988, la scène thrash est déjà saturée de nouveaux groupes. Il est de plus en plus difficile de faire sa place (chose que
Meliah Rage ne fera jamais), pour ceux qui auront manqué la vague de 85’-86’. Donc,
Meliah Rage arrive trop tard, après une démo de trois titres, dans un contexte où il patauge dans la masse malgré ses indéniables qualités.
Ce qui différencie
Meliah Rage de ses acolytes underground thrash de la fin des années 80, c’est son coté heavy très prononcé. Lorsque les hostilités sont lancées sur " Begining of the
End ", il est difficile de ne pas penser à
Manowar, Iron Maiden ou même
Judas Priest (pour ne citer qu’eux).
Kill to Survive est affublé d’une pochette caricaturale et kitsch, à l’image de son logo ridicule, ne les aidant pas à se faire remarquer par les thrasher.
Malgré son visuel
Kill to Survive reste tout de même un très bon album. Les riffs tranchants et les quelques solos bien placés d'Anthony Nichols et
Jim Koury collent parfaitement aux tueries typiquement thrash que sont "Bates Motel" et "Impaling
Doom".
La production claire laisse entendre tous les instruments de façon démocratique. Le jeu de batterie délicat de Stuart Dowie n'a rien à voir avec des blast-beats, on parle ici de mid-tempo. La basse grasse de Jesse Johnson s'entend très bien. Tandis que le chant opératique (tout en restant agressif) de Mike Munro, lui, occupe une place très importante et nous livre des surprises des plus agréables sur "
Enter the Darkness " notamment.
Les paroles reprennent les thématiques thrash habituelles donc ce n'est pas là dessus qu'ils se feront remarquer...
Bref, tout y est,
Megadeth,
Overkill,
Metallica (d’ailleurs la longue instrumentale éponyme n’est pas sans rappeler « The Call of
Ktulu » sur Ride The
Lightning). Hélas
Meliah Rage ne se démarque pas, même avec cette pépite de Thrash/Heavy ignorée comme tant d’autres de la fin des 80’s. Pourquoi ? Et bien la réponse est simple parce qu’ils sont arrivés quelques années seulement avant le déclin du thrash... période où le Death
Metal fait son apparition et ringardise tout ce petit monde.
16/20, un album jamais repérer malgré un certain brillo,
Kill to Survive reste une petite bombe, à écouter et réécouter.
Pour conclure je viens de faire une demande de soumission pour que ce titre, qui est listé parmi les autres titres du disques, soit retiré car même sur la version cd il n'y figure pas (vous pouvez vérifier ces informations sur le site Discogs).
Soumission non prise en compte, bizarre près de 3 ans après. Je confirme tes propos, et les rééditions n'ont pas arrangé ce souci (je possède la version CD avec 4 bonus de l'album suivant de chez Sony, bien débile comme bonus, d'ailleurs soit dit en passant). Bon petit album avec son lot de speederies ("Impaling Doom") et une coloration genre Metal Church première période, pour situer le propos général.
Merci pour la chro. Que voilà un bien bon bon skeud que je découvre depuis quelques semaines seulement.
J'ai pensé au début que le chanteur était celui qui a tenu le micro un temps dans Metal Church (et dont je ne suis pas fan), Ronnie Munroe. Rien à voir en fait, je suis un boulet, c'est Mike Munro ici.
Je pars directos sur YT, histoire d'écouter ce fameux titre "Kill to survive" dont je confirme l'absence sur mon lp. Mais j'ai les paroles. Ca me fait de belles jambes comme disait feu ma grand mère.
Moi aussi, découvert sur le tard en 2020 grâce à des membres de ce site et acquis en format CD. Le son est excellent et les compos sont d'une efficacité redoutable, et c'est tellement bon que je n'arrive pas à comprendre pourquoi cet album n'a pas eu plus de succès. Je suppose qu'une partie de la réponse est contenue dans l'année de sortie, 1988, ce qui est légèrement trop tardif car d'autres groupes du même genre étaient passés avant.
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