C'est peu dire que
Municipal Waste, avec la doublette
Hazardous Mutation/
The Art of Partying, a su conquérir les orphelins du crossover cher aux D.R.I, S.O.D., et autres
Cryptic Slaughter. Malheureusement, les deux albums suivants (
Massive Aggressive et
The Fatal Feast) n'ont pas su transformer le succès d'estime en vrai raz de marée. Sans doute un peu dispersés, les membres de la décharge municipale ont jonglé avec d'autres formations, plus ou moins proches de leur style d'origine (
Iron Reagan,
Bat,
Volture,
Six Feet Under, pour ne citer que les principaux). De fait, l'inspiration s'est quelque peu tarie ces derniers années, malgré des concerts toujours sympathiques. Presque au point de se faire voler la vedette sur leur propre terrain (n'est-ce-pas
Insanity Alert ?), les petits gars de Richmond (Virginie) reviennent avec un nouvel album chez
Nuclear Blast, cinq ans après un
The Fatal Feast globalement peu marquant.
14 titres de pur crossover, avec des morceaux courts (on tourne autour des deux minutes en moyenne), voire durant moins d'une minute, une sacrée dose de patate (Dave Witte s'en donne à cœur joie sur son kit comme sur le réussi "Parole
Violator" ou sur l'implacable "
Poison The Preacher" et ses blasts) et l'occasion pour MW (pour les intimes) de redresser la barre. Tony Foresta utilise sa gouaille avec conviction et comme au milieu des années 2000 ("Low Tolerance", l'entraînant "Enjoy The
Night"), le groupe pond quelques brûlots pas dénués de charme ("Death Proof"), voire s'amuse à singer
Slayer sur le riff du début d'un "
Amateur Sketch" bien puissant. Le catalogue du bon, voire très bon album dans un genre très codé, avec lequel
Municipal Waste ne déroge pas est ici étalé avec réussite, chaque titre possédant sa petite accroche.
Bénéficiant d'un son massif et faisant la part belle au son croustillant des guitares,
Slime and Punishment (à la pochette peu avenante), est au-dessus des deux dernières sorties du gang, sans pour autant tutoyer les étoiles. Propre à tenter avec succès des structures élaborées (pour du crossover, hein) avec un instrumental ("The Waste Command") qu'on aurait aimé voir développé au delà des 1'51",
Municipal Waste retrouve une inspiration et une verve bienvenues. Manquent quelques plans ingénieux, ou plus mémorables, pour vraiment péter le plafond.
Plus de moments empruntés à d'autres styles (comme sur le solo subtil du heavy "
Slime and Punishment" à 1'45") pourraient ainsi bonifier l'ensemble, pour chipoter.
Toujours aussi proche dans le style d'un D.R.I. en forme (ce qui semble ne plus être le cas pour les "imbéciles", à en juger par les concerts récents des vétérans de San Francisco), et fidèle à ses attaches d'origine, Muncipal Waste sort un album supérieur à ses deux prédécesseurs et également supérieur aux sorties d'
Iron Reagan. Immuable, intemporel, mais doté cette fois d'un sens du riff et du flow nécessaire à la réussite de ce type de disque,
Slime and Punishment constitue un disque solide de
Municipal Waste. Idéal pour découvrir le groupe, ou pour refaire affaire avec le quintet.
Faut pas oublier le Iron Reagan qui défonce bien aussi cette année dans un registre plus crossover encore
Pour ce disque ma note se positionne avec un bon gros 16/20.
Bonne chronique au passage merci.
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