Nous sommes en 1997. Personne n’a pour le moment entendu parler de
Krohm, qui a depuis acquis une notoriété respectable et méritée.
Slayer of Lost Martyrs sera la première démo, autoproduite et donc très limitée. Néanmoins si vous voulez vous procurer cette production, vous pouvez regarder du côté de la réédition parue en 2005 chez
Moribund Records, qui regroupe les deux premières démo, c’est-à-dire celle-ci et le mcd
Crown of the Ancients.
A l’époque, la ligne directrice de Numinas pour la musique de
Krohm est le vieux black du début des 90, avec un feeling dépressif. Et c’est ce qu’il tente de nous présenter pendant les 26 minutes de cette démo. Une intro de trois minutes permet d’installer une bonne ambiance à la fois glauque et mélancolique. Puis arrive le premier morceau, et là, on se dit que c’est bien une démo qu’on a entre les oreilles. Un horrible souffle empêche considérablement de distinguer la musique. Et c’est bien dommage, car ce que l’on arrive à identifier semble intéressant… Ça y est, c’est dit, l’énorme défaut est le son. Alors, on pourra me dire que pour une démo c’est compréhensible, que ça donne une atmosphère particulière, etc. Non. J’ai écouté et écoute des albums avec un son crade que j’apprécie. Mais quand on ne peut distinguer que quelques notes de ci de là avec la batterie, difficile de juger et d’accrocher. Un gros point négatif, qui empêche d’apprécier le travail à sa juste valeur.
Mais tentons de passer par delà le mur du son (si vous me permettez bien sûr…) et parlons du reste. La voix de Numinas est plus aiguë, ce que l’on peut mettre sur le compte de l’inexpérience vocale. On retrouve des parties très atmosphériques, dégageant une sensation de froideur. C’est d’ailleurs cela qui fera l’entité
Krohm au fil de ses réalisations. La batterie est selon moi trop mise en avant, c’est le seul instrument que l’on distingue parfaitement au final. Quant aux riffs, et bien ma foi difficile de les saisir précisément. On distingue une sorte de solo (pas technique évidemment, ce n’est pas du
Death) sur le quatrième morceau, mais il n’a à mon humble avis pas franchement d’intérêt. D’ailleurs on ne retrouvera pas de tentative du genre dans les productions suivantes. La démo s’achève par une outro du même ton lugubre que l’intro.
Pour résumer, on a une démo largement passable, surtout à cause d’un son médiocre. Les seules personnes qui trouveront un intérêt à cette démo seront les fans, je suppose. Je ne remets pas en cause le travail de composition, qui permet de distinguer quelques bases futures de ce que sera
Krohm, mais la deuxième démo sera selon moi beaucoup plus concluante.
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