Deuxième démo du one-man-band américain. C’est sans aucun doute cette démo qui fera connaître
Krohm au monde. Sorti en 2000, puis réédité sous la forme d’un mcd chez feu Selbstmord Services ; il semble que Numinas ait pris le temps de mastériser son travail entre temps, en 2001, comme indiqué dans le livret. On peut encore trouver ce mcd aujourd’hui plus ou moins facilement. A noter qu’il est présent sur la réédition par
Moribund Cult de 2005, avec la première démo «
Slayer of
Lost Martyr ».
Le but de Numinas en créant
Krohm était de créer une musique digne du début des années 90, où le mouvement black prenait son envol. Le tout avec une atmosphère dépressive. En disant cela, tout est dit. Numinas réussit parfaitement sa mission en livrant un true black teinté d’une forte mélancolie. Le son est infiniment supérieur à la première démo, et est tout simplement parfaitement calibré. On distingue chaque instrument sans aucun souci, guitares, batterie clavier ou même basse. La voix du Numinas reste dans le ton d’une voix black classique, avec quelques intonations par endroit qui rendent plus vivant les vocaux. Enfin vivant… vous me comprenez. L’utilisation parcimonieuse des vocaux permet de ne pas surcharger l’ensemble, laissant à la musique le soin de créer cette atmosphère funèbre. L’artwork, bien que sobre, est en adéquation avec la musique, comprenant les lyrics des trois chansons.
Dès lors que les enceintes commencent à diffuser la musique, le ciel prend une étrange teinte grise, lourde et pesante. Un vent froid vous emporte. La température ambiante baisse anormalement. Chaque élément autour de vous prend une allure malsaine, et semble vous regardez comme si leur seul but était votre mort. Le temps se fige. L’angoisse… Voilà ce que rend la musique de
Krohm. Notamment avec le troisième titre, le meilleur selon moi. Rah ce premier riff…
Dissonant, maladif… la mise en musique de la torture mentale, de ces moments où votre esprit prend l’ascendant sur votre conscience pour vous tourmenter sans relâche. Certains passages viendront apaiser cet enfer, comme la fin du premier morceau, plus calme, plus éthéré. Comme si enfin vous aviez quitté ce monde. L’on doit ses effets à un clavier utilisé subtilement, bien placé tout en restant discret. A noter que la guitare acoustique de ce morceau a été composée et interprétée par une certaine Jennifer Wyatt.
Pour une deuxième démo, on ne peut que dire Bravo. La musique de
Krohm est inspirée, travaillée, et ça se sent. 21 minutes pour trois titres, c’est raisonnable.
Pas d’insuffisance ni de superflu, juste ce qu’il faut. Peut-être qu’une petite introduction/outroduction aurait pu étoffer un peu plus l’album, mais très franchement, le manque ne se fait aucunement sentir. Les compositions de
Krohm sont suffisamment morbides pour installer à elles seules l’ambiance. Bien que, musicalement parlant, le côté true black disparaisse plus ou moins par la suite, ce mini a annoncé l’arrivée de
Krohm parmi les grands, à très juste titre.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire