Avec leurs deux premiers albums, de 2008
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You Me At Six
Take Off Your Colours
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Take Off Your Colours et de 2010
Hold Me Down,
You Me At Six (surtout avec ce dernier) s’est imposé comme l'un des plus grands groupes de Pop-Punk du Royaume-Uni. Gros refrains pop accrocheurs (voir
Jealous Minds Think Alike) et sympathiques chansons romantiques en accord avec des groupes comme Paramore et We The
Kings. Leur musique n'a pas apporté beaucoup de nouveauté à part du dynamisme et de l'enthousiasme, dans une musique généralement festive et agréable. Toutefois, ils veulent changer cela, ou plutôt c'est ce qu'ils prétendent. Déterminés à se rebaptiser eux-mêmes comme un groupe de Rock, plutôt que seulement être considérer comme un groupe insignifiant de Pop-Punk.
Prenez leur ancien son, ajoutez-y de plus importantes harmonies, accompagnées d’un chant un peu moins émotionnel parsemé de quelques moments lourds et atmosphériques ici et là, quelques apparitions des copains coreux venus nous rendre visite, choisissez un titre d’opus accrocheur plus sombre et moins haut en couleur et finissez le tout avec une jolie photographie représentative de notre changement sonore ; les couleurs vives des précédentes pochettes auront disparues remplacées par des teintes de gris plongeant l’observateur directement dans un univers plus sombre et plus oppressant : voilà comment on pourrait résumer rapidement
Sinners Never Sleep, troisième enfant de
You Me At Six. Cependant, à première vue, on se dit : ils n’ont pas vraiment changé, tout ce cinéma c'était encore un coup marketing. En tout cas, c’est ce que montre clairement les deux pistes qui introduisent l’album ; dont
Loverboy qui s’ouvre à nous avec une intro à la basse légère de Matt Barnes franchement bien trouvée. La chanson est assez originale dans la discographie plutôt homogène du groupe avec un refrain accrocheur (quoiqu’un peu facile), ainsi qu’un solo de guitare inédit et bien pensé. On remarque aussi que
Loverboy est rempli de remarques cinglantes de la part Josh envers les autres membres du groupe, la critique et la rivalité ronge cette chanson qui se développe sur un thème nouveau bien plus intéressant que les anciennes conquêtes de ce charmant Josh.
En réalité, ces deux premières pistes vont servir de transition à ce qui nous attend par la suite : la chanson suivante étant probablement l’une des plus lourdes que le groupe n’ait jamais écrites. Cette chanson, c’est Bite My Tongue, avec en invité Oli Sykes de
Bring Me The Horizon, qui hurlera plusieurs fois de jolis « Fuck you ». Josh alterne chant fluide et sensible et n’hésite pas non plus à mettre à mal ses cordes vocales en chantant d’une voix plus rêche comme pour mieux introduire son hôte. Instrumentalement on aura droit à des guitares et une batterie lourdes et puissantes qui jouent des parties très rythmiques et lorsque Oli chante tous les instruments se déchaînent et redoublent d’intensité pour produire un son étouffant. Little Death, est aussi un des points culminants de l'album. Débordant d'énergie avec des riffs accrocheurs, mais aussi emplie d'une atmosphère sombre. Puis Time Is
Money rejoint Bite My Tongue comme étant l’une des chansons les plus
Core et par conséquent lourdes du jeune groupe. Cette chanson est une critique acerbe des personnes les moins respectables de l’industrie musicale. Les paroles sont par ailleurs plus que directes puisque dans une ligne Josh chante : « You don’t like the size of us now, we’ve grown a lot since
Hold Me Down ». Winston McCall de
Parkway Drive apparaît en tant qu’invité vers la fin de la chanson, dans laquelle ses cris se combinent parfaitement avec les riff agressifs de Max Helyer.
On trouve aussi quatre ballades sur l'album qui affichent une certaine maturité de la part du groupe /
No One Does It Better,
Crash, Little Bit Of Truth et When We Were Younger. Il est difficile de savoir si certaines de ces chansons sont simplement des hommages musicaux ou s'il n’y a pas un peu de recyclage en cours, car dans ces quatre titres, impossible d'ignorer les similitudes avec Blink 182,
Red Hot Chili Peppers, Thrice ou encore The
Killers. Toutes ces chansons sont bonnes même si elles sentent le plagia à des kilomètres, les thèmes lyriques sont intéressants, surtout sur When We Were Younger avec une idée forte qui déclare que l’honnêteté est toujours la meilleure politique à adopter.
En tout cas, une chose est sûre :
You Me At Six a évolué. Tant dans sa musique que dans ses textes. Des textes engagés qui portent sur la vie, la mort, la haine, les relations, le travail ; un album honnête qui va bien plus loin que les chamailleries fille-garçon ou faire la fête. Le groupe a clairement cherché à expérimenter, ce qui montre qu’ils ont fait un grand pas en avant depuis
Hold Me Down. De là à dire qu’il s’agit d’un album de rock mature? Peut-être pas. Certes, on les sent indéniablement grandis, plus matures, plus subtiles. Mais tout au long de l’écoute, on reconnait instantanément
You Me At Six… En mieux.
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