Le quintet
You Me At Six a causé pas mal d’émoi ces dernières années, notamment lors de sa tournée avec les métalleux de
Bullet For My Valentine. Ainsi, uniquement grâce à leurs concerts au Royaume-Uni, ils ont gagné un énorme prestige sur la scène locale sans même sortir un album. On pourrait définir le groupe comme juvénile, plein d'enthousiasme, de bonne volonté et surtout débordant d'énergie. Josh Franceschi le chanteur n’a encore que 18 ans et les quatre autres membres ne dépassent pas les 19 ans (Max Helyer à la guitare et au chant de soutien, Chris Miller aussi à la guitare, Matt Barnes qui s’occupe de la basse et enfin Dan Flint ayant pour charge la batterie).
Le groupe s'est formé en 2004 à Weybridge, dans le comté de Surrey au Royaume-Uni, leur nom de groupe (You me at six = Toi moi à six) vient du fait qu'ils se retrouvaient tous à six heures pour répéter étant plus jeunes. Malgré le contexte de mondialisation et d’américanisation de la musique, vous aurez du mal à les classer dans les groupes Pop Punk similaires
Outre-Atlantique. Ce qui distingue
You Me At Six c’est le fait qu’ils sortent de l’ordinaire, notamment parce qu’ils emploient des riffs différents et évolue sur une autre musique qui s’approche parfois du Post-Hardcore.
Alors que les thèmes et sujets de ce premier opus sont tout ce que vous pouvez attendre d'enfants de leur âge : les filles, le bavardage habituel, ainsi que tous les drames de la vie quotidienne chez les adolescents, ne vous attendez donc pas à de belles paroles poétiques ou à des pensées philosophiques. Les paroles de Franceschi durant tout l’album seront très moyennes, assez tranchantes, acerbes, beaucoup trop arrogantes avec une pointe de sarcasme.
Quant à la musique, je dois saluer le groupe pour son approche assez créative et toujours en cours de construction de nouvelles mélodies. Alors qu'il y a beaucoup de riffs accrocheurs ici, les guitares restent cependant très crues, parfois aigres et les lignes de basses sont épaisses, aiguisant un son Rock assez sophistiqué dans le but de compléter leur sensibilité Pop Punk. Maintenant, les choses concrètes commencent avec l‘ouverture,
The Truth Is A Terrible Thing. Arrive ensuite le single,
Gossip qui possède suffisamment de "woah ohoh" pour vous tenir en haleine jusqu'à l'automne prochain.
Passé la première moitié de l’album qui est assez homogène, la seconde partie semble plus varié. En commençant par Made Your Bed, elle accroche dès le début avec ce petit jeu de batterie introductif fort appréciable et enchaîne lentement sans brusquer l’auditeur encore vers un de ces refrains entêtants avec encore plus de "woah ohoh" jetés pour faire bonne mesure. If You Run fait aussi partie des morceaux hors concours, parce qu’il contient davantage de lourdeur. On sent des guitares plus écrasantes qui jouent des riffs rythmiques et massifs qui au lieu de s‘entrelacer se superposent simplement en deux couches instrumentales clairement distinctes. On pourrait classer cette piste dans la catégorie du Post-Hardcore juste grâce à ces instrumentaux. En ce qui concerne la voix, on capte de la part de Josh un regain d‘animosité et de colère notamment sur le refrain final : son timbre semble plus rêche.
Arrive alors Always Attract, la première ballade de l’album. Mais ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas d’une chanson toute faite qui sent le réchauffé à des kilomètres. Non, ce n'est pas non plus une piste de remplissage. C'est plutôt une chanson à combustion lente dont les accords acoustiques conduiront finalement à quelques gros riffs qui résonneront de toute leur force pour accompagner le duo vocal entre les deux Franceschi, Josh et sa sœur Elissa, ici invitée. Enfin, The Rumour arrive et on termine l'écoute sur une piste surprenante car celle-ci respire la maturité.
Ils ont certainement un potentiel énorme, mais il manque quand même d'originalité, en réalité le style dans lequel ils évoluent manque tout simplement d‘originalité. Mais en fin de compte, lorsque l’album est entraînant et amusant, pourquoi serait-il important de s‘en soucier ?
Take Off Your Colours est mieux que je ne le pensais et je le recommande à tous les amateurs de Rock et de Post-Hardcore de l’écouter. Le groupe a largement le potentiel pour atteindre le niveau de succès de groupes tels que
Fall Out Boy et
Panic At The Disco. Cependant, avec 51 minutes, il aurait été préférable pour
You Me At Six de bannir certaines des chansons de remplissage de l'album.
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