Le sexe. Une des multiples facettes de
My Darkest Days, qui depuis 2010, nous a si bien habitués à des clips mettant systématiquement en scène des femmes à moitié dénudées, prêtes à se jeter sur le petit quatuor canadien, adepte du bon rock 'n' roll à l'américaine. Ce qui leur aura valu la censure d'un de leurs clips, à savoir "Casual
Sex" (dans sa version la plus choquante, mettant également en scène différents acteurs pornographiques). Mais force est d'avouer que mêmes si les textes restent sur une base classique et que les sons relèvent d'un registre déjà très prisé musicalement, si l'on s'arrête à leurs influences pop, le combo avait su attirer l'attention du très influent Chad Kroeger, vocaliste au sein de
Nickelback.
My Darkest Days a donc eu le temps, durant ces quelques années qui ont suivi sa formation en 2005, de commencer à se tailler une réputation, que ce soit sur les routes encombrées du Canada et de ses quelques artistes, moteurs de la scène alternative pour certains, ou même, de s'exporter aux États-Unis avec le succès rencontré par le premier opus éponyme et notamment, le hit "
Porn Star Dancing" en collaboration avec Chad Kroeger et
Zakk Wylde.
Si la prise de risque d'intégrer des sons pop dans une musique gravitant autour du post-grunge et du hard-rock avait su montrer ses limites sur certains morceaux peu intéressants comme "Set It on
Fire" ou "Can't Forget You" - le quatuor a désormais choisi de se renouveler sur ce "Sick and
Twisted Affair" à nouveau signé chez 604 Records, ce que l'on ne pourra évidemment pas lui reprocher d'un point de vue artistique. Concrètement, cet opus se veut moins direct, nécessitant même plusieurs écoutes avant d'être entièrement compris. Certains auditeurs peuvent alors avoir davantage de mal à appréhender ce disque, même si celui-ci contient parfois un enrobage pop similaire au premier album, dont "Nature of the
Beast" (débutant avec un riff d'intro de heavy/post-grunge) ou "Casual
Sex".
Ce dernier étant par ailleurs la bombe d'énergie de cet opus, dans la pleine continuité pop d'un "
Porn Star Dancing" et aux solos hard-rock, se permettant même la présence du guitariste
John 5 (
Rob Zombie, ex-
Marilyn Manson). Mais il n'en reste pas moins que peu de morceaux de la tracklist adoptent ce style d'efficacité, si ce n'est éventuellement l'éponyme "Sick and
Twisted Affair" qui pourtant, n'a rien d'exceptionnel. Ce côté pop a donc été entièrement revu à la baisse, privilégiant ainsi des sons électro-dancefloor à la manière du dernier
Papa Roach, avec toutefois une empreinte plus discrète permettant de ne pas détériorer leur style post-grunge comme sur "
Again" (même si la présence de Barry Stock y fait beaucoup) par exemple.
Quant aux autres guests présents, ils s'éparpillent moins, se veulent plus ciblés que sur le premier opus, confirmant la tendance post-grunge du jeune groupe, avec notamment une partie de la famille
Three Days Grace dont Barry Stock officiant à la guitare sur "
Again" - s'accordant même quelques solos hard-rock, dans un album qui justement, s'y trouve en manque ainsi que Neil Sanderson pour la partie programmation. D'autre part, Dallas Smith, vocaliste au sein de
Default, se retrouve relégué aux choeurs.
Des points forts, ce disque en possède puisqu'il y a derrière un travail sur l'instrumentation et les atmosphères. Par exemple, les quelques notes de piano sur "
Save Yourself" suivies d'un scream et entouré d'éléments électroniques, montrent que le groupe se ressource davantage sur cet opus, au profit de l'efficacité si caractéristique du précédent album. Cela le perd néanmoins sur "Gone" aussi inutile que vide de sens, "Love Crime" exprimant une certaine platitude sur les refrains, et ce, malgré une veine dancefloor plutôt bien trouvée ou encore, "Perfect" s'essoufflant dès les premières minutes. La liste n'est pas exhaustive puisque même les bonustracks n'apportent que très peu de choses à la tracklist d'origine.
Une étrange sensation se ressent à l'écoute de ce "Sick and
Twisted Affair" et on peut même affirmer que le seul moteur de cet opus est "Casual
Sex" où l'on retrouve un
My Darkest Days bien en forme. Le reste n'a ni queue ni tête. On a du mal à comprendre où le quatuor a voulu aller. Nettement moins efficace, parfois trop chargé en éléments, moins rentre-dedans, au final, on ne sait plus trop quoi penser de ce nouveau méfait, si ce n'est qu'il n'arrive évidemment pas à la cheville de l'éponyme délivré deux ans plus tôt.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire