Injustement dégradés par la sphère metal, les groupes métalliques qui s'aventurent aujourd'hui, à adoucir leur musique par l'intégration de sons ou d'influences liées à la pop, que ce soit par le biais d'une instrumentation moins lourde ou d'une voix plus légère, obtiennent rapidement l'étiquette si réductrice de pop-metal, souvent assimilée à un aspect purement commercial, même si certains d'entre eux, n'ont quasiment rien à voir avec de la pop, comme
Nickelback par exemple.
Huit années se sont écoulées depuis la création du label 604 Records par Chad Kroeger, et de multiples signatures ont été enregistrées, dont celle d'un artiste majeur du post-grunge canadien,
Theory Of A Deadman, musicalement très proche des productions de
Nickelback, tout comme
My Darkest Days dont il est question ici avec cependant, bon nombre de signes distinctifs.
Formé au milieu des années 2000' en plein âge d'or du metal alternatif et de ses dérivés, par le frère de Brad Walst, connu pour officier en tant que bassiste au sein du combo canadien
Three Days Grace, le vocaliste Matt Walst a inévitablement été influencé par le post-grunge ainsi que par les différents éléments musicaux présents chez ce dernier.
My Darkest Days s'est donc très vite entouré d'artistes de renom tels que
Theory Of A Deadman,
Skillet ou encore
Papa Roach pour n'en citer que quelques-uns, et après la sortie d'une démo à la fin des années 2000' - le quatuor a tout de suite signé chez Chad Kroeger (qui avait été très impressionné par leur musique).
Afin de briser cette image un peu cliché des groupes de rock, parfois un peu trop rattachés à la fameuse maxime «
Sex, drugs and rock 'n' roll » qui sera sans doute l'un des points faibles de ce disque, avec certains titres à l'allure peu travaillée (voire radiophonique) et au sentiment désagréable d'avoir déjà entendu mille fois les mêmes mélodies comme "Set It on
Fire" qui en reste le meilleur exemple, le quatuor mise ici, de façon contradictoire, sur ce qui fait sa force, son originalité, à savoir ce mélange de hard-rock, de post-grunge et d'influences pop.
Le lead single "
Porn Star Dancing" symbole du post-grunge pratiqué par
My Darkest Days reste malgré tout le plus marquant de cet opus, et pour cause, le légendaire chanteur-guitariste
Zakk Wylde de
Black Label Society s'y invite, marquant son empreinte par des solos hard-rock assez typés sludge, parmi les plus lourds de la tracklist. Comme si cela ne suffisait pas, le morceau reste ponctué par des interventions screamées ou de voix claire venant de Chad Kroeger.
Les invités de ce premier opus éponyme nous dévoilent également une grande diversité dans les genres musicaux qui peuvent avoir, soit influencé, bercé ou tout simplement marqué un style musical et donc
My Darkest Days. Peut-être est-il simplement question d'ouverture d'esprit, car pour avoir osé inviter Ludacris, personnalité rap/hip-pop à la discographie bien fournie, il faut avoir un certain cran. D'un autre côté, la présence de ces guests n'apporte pas toujours grand-chose, comme c'est justement le cas sur la seconde version de "
Porn Star Dancing (ft. Ludacris)" (excepté les quelques lignes rappées de Ludacris qui restent de bon augure) - même s'il y a là une prise de risque notable.
Heureusement, en plus des nappes de claviers présentes sur "
Save Me" ou encore "The World Belongs to Me" - nous avons le chant léger et agréable de Matt Walst, qui toutefois, sait hausser le ton lorsque cela est nécessaire pour mettre en avant la lourdeur d'un titre comme "Move Your Body" - seul morceau à connotation sombre de cet opus. Mais pas seulement,
My Darkest Days reste aussi influencé par le hard-rock et par conséquent, certains morceaux contiennent quelques bons solos dont "Every Lie" ou "
Porn Star Dancing" avec une instrumentation très rapprochée de celle de Nickeback ou encore,
Adelitas Way pour le côté pop.
L'aspect mélodique est cependant largement privilégié dans ce "
My Darkest Days" et sert à transmettre sa part d'émotions comme pour "Like Nobody Else" ou la cover de Duran Duran "Come Undone" dont l'alternance entre le chant féminin de Jessie James et le sentiment de mélancolie/désespoir dominant, provoqué par Matt Walst est évocateur des efforts faits sur cet opus.
En conclusion, même avec ces quelques maladresses observées,
My Darkest Days a de beaux jours devant lui et le post-grunge qu'il pratique pourrait désormais s'inscrire parmi les plus grands artistes canadiens. Il ne s'agit donc pas d'un simple clone de
Nickelback, mais d'un groupe avec une identité qui lui est propre, son énergie communicative, la fraîcheur et l'honnêteté de ses mélodies contribuant fortement à son succès.
EDIT: en fait, plus difficile à appréhender, il y a un travail derrière, mais moins direct, plus démonstratif peut-être.
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