Sheol

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17/20
Nom du groupe Hypno5e
Nom de l'album Sheol
Type Album
Date de parution 24 Fevrier 2023
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 Sheol Part I - Nowhere
 
2.
 Sheol Part II - Lands of Haze
 
3.
 Bone Dust
 
4.
 Tauca Part I - Another
 
5.
 Lava from the Sky
 
6.
 The Dreamer and his Dream
 
7.
 Slow Steams of Darkness Part I - Milluni
 
8.
 Slow Steams of Darkness Part II - Solar Mist
 

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Hypno5e


Chronique @ Eternalis

06 Mai 2023

L'excellence du résultat final ne masque pas une légère sensation de trop évidente continuité

Le sens de la narration. Cette envie de créer un espace, une temporalité et un environnement propice à une atmosphère unique.
Quand Hypno5e a dévoilé "A Distant (Dark) Source", il était déjà établi qu'il s'agirait d'un dyptique mais que ce premier volet en serait le second, pendant que son successeur évoquerait ce qui a amené à cet état de fait, comment ce fameux lieu où les morts ressurgissent est devenu cette destination de pèlerinage. Conceptuellement, "Sheol" est donc un préquel, qui formera finalement une boucle, puisque les deux albums se lient, se découpent et s'assemblent pour finalement n'en devenir plus qu'un.

Il était donc attendu que ce cinquième opus (six en comptant Alba) serait dans la lignée bien plus sombre et crue du précédent opus, s'écartant (sensiblement) de la poésie et de l'émotion viscérale d'"Acid Mist Tomorrow" ou, dans une moindre mesure, "Shores of the Abstract Line".
"Sheol" est aussi long que ses prédécesseurs (plus d'une heure), architecturé autour de compositions à tiroirs, en multiples parties. En soi, la narration du disque ne surprendra pas l'auditeur habitué aux périples musicaux des montpelliérains. La recette est désormais connue et si les saveurs peuvent changer au gré des émotions du moment, du propos lyrique ou de l'intentionnalité (on se souvient encore du traumatisant "Tauca pt II" qui épiloguait "A Distant (Dark) Source" dans une violence rare). Sa première partie, présente sur "Sheol", sonne d'ailleurs comme une longue introduction à cette conclusion, errance acoustique où Emmanuel Jessua sonne toujours aussi pur dans sa voix claire, aussi poétique qu'envoutante. A l'instar du précédent opus, "Sheol" traine avec lui cette aura noire et hantée, comme l'atteste le titre éponyme en deux parties qui ouvre le disque sur près de treize minutes. "Nowhere" distille cette ambiance si unique au groupe, entre acoustique presque flamenco ponctué de narration et de samples cinématographiques très pesants, avant que "Lands of Haze" n'écrase l'auditeur par ses riffs et ses multiples cassures rythmiques. La production est une fois de plus parfaite, les riffs très dark et forment un véritable leitmotiv avec "A Distant (Dark) Source" par cette noirceur ambiante, encore plus matérialisé par le chant hurlé d'Emmanuel et les blasts du nouveau venu Pierre Rettien à la batterie. La composition est longue mais finalement logique, multiples allers-retours entre passages en espagnol, instants d'agression, apesanteur mélodique et citations comme marque de fabrique d'Hypno5e. On pourrait même dire que tout est si bien huilé que l'excellence du résultat final ne masque pas une légère sensation de trop évidente continuité.

Les soixante-cinq minutes s'enchainent avec déliciosité mais ce serait manquer d'objectivité que de ne pas admettre qu'il manque les montagnes russes émotionnelles des précédents opus, les instants de bravoures, ces passages suspendus que l'on attend, qui procurent le frisson ultime ou qui n'attendent qu'à exploser en live pour transformer l'excellence en chef d’œuvre. Un "Lava from the Sky" coche tellement toutes les cases du quatuor qu'il ne parvient malheureusement pas à s'écarter d'un "Acid Mist Tomorrow" ou "On the Dry Lake".
"The Dreamer and his Dream" prend beaucoup de temps pour se développer, au gré d'une mélodie vocale absolument sublime (quel chanteur tout de même ...) et de multiples samples qui apportent une indéniable richesse supplémentaire et surtout de nombreux niveaux d'écoute. Quant au quart d'heure de "Slow Steams of Darkness", il étire à son maximum le modèle de Hypno5e, probablement à l'excès, pour mettre en exergue une absence parfois criante de liants entre toutes ces parties, donnant trop la sensation d'avoir un immense puzzle harmonique (dont certains riffs ne sont pas sans évoquer Gojira) dans lequel il manque un thème récurrent, un refrain, une reprise qui permettent de parfois s'y retrouver. Le fait de jouer globalement sur un tempo presque toujours similaire (acoustique ou 80/90 bpm en riff saturé) ne permet pas non plus de toujours s'y retrouver.

On en viendrait presque à s'excuser de penser cela face à de tels artistes et avec déjà de si impériaux chefs d’œuvres à leur actif mais il faut bien admettre que "Sheol" est moins marquant que ses prédécesseurs. Moins de surprises, trop de surplace, trop de rappels aux précédents opus et, si l'idée d'une boucle conceptuelle est évidente, elle ne masque pas un compositeur qui peine à ne pas tourner en rond après désormais plus de quinze ans. Cela n’enlève en rien le formidable travail abattu sur les visuels, les textes, la production ou les morceaux en eux-mêmes. Mais l'ensemble ne génère plus ce grand frisson. Pas cette fois-ci. Gageons que cela se reproduira encore dans le futur. Car toucher de tels cieux donnent irrémédiablement envie d'y retourner, encore et encore ...

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