Alba, les Ombres Errantes

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15/20
Nom du groupe Hypno5e
Nom de l'album Alba, les Ombres Errantes
Type Album
Date de parution 06 Avril 2018
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Who Wakes Up from This Dream Does Not Bear My Name
Ecouter11:10
2.
 Cuarto del Alba
Ecouter07:11
3.
 L'Ombre Errante
Ecouter02:07
4.
 Night on the Petrified Sea
Ecouter10:58
5.
 The Wandering Shadows
Ecouter07:33
6.
 Los Heraldos Negros
Ecouter10:21
7.
 Ojos Azules (Cover)
Ecouter03:06
8.
 Calling
Ecouter04:08
9.
 Agua
Ecouter01:59
10.
 Light of Desert and the Shadows Inside
Ecouter15:33

Durée totale : 01:14:06

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Hypno5e



Chronique @ Eternalis

19 Avril 2018

Nous ressortons de l’écoute troublé, épuisé mais sans cette vicieuse idée de replonger dans le combat

Il est dit depuis le début de leur histoire que Hypno5e et le cinéma avaient beaucoup en commun. Malgré leur réticence à se donner un style ou une étiquette, les montpellierains disaient à demi-mots que l’intitulé de metal cinématographique ne leur allait pas si mal. Effectivement, entre leurs trois opus et le projet acoustique (avec les même membres) A Backward Glance on a Travel Road, il était évident que les musiciens aiment imager leur musique, leur donner une couleur telle qu’on imagine des images, des paysages, des émotions distinctes.
Le pas est donc fait. Définitivement. Avec "Alba [Les Ombres Errantes]".

Difficile de savoir sous quelle entité sort réellement ce nouvel opus puisque la promotion évoque les deux noms et que, si musicalement le second projet parait plus cohérent, le nom d’Hypno5e permet sans doute une plus grande distribution et communication. Il ne s’agira de toute évidente que de questions marketing puisque la tête pensante, Emmanuel Jessua, est au centre quoiqu’il arrive. Compositeur, producteur, réalisateur du film allant avec, il est plus que jamais l’âme et le cœur de ce disque résolument différent de ses prédécesseurs.
Vous l’avez sans doute compris, nous sommes face à un album entièrement acoustique, écartant les ambiances progressives, brutales et parfois expérimentales de "Acid Mist Tomorrow" ou "Shores of the Abstract Line". Le projet étant un souhait de longue date, nous étions au courant depuis un certain temps à quoi nous aurions affaire, ainsi la découverte de l’opus n’est pas réellement une surprise, notamment pour ceux qui avaient écouté A Backward… et sa noirceur suggestive et désespérée.

De la noirceur, du désespoir et de la colère, il n’en sera presque jamais question ici. Plutôt une forme de repos, de mélancolie constante, presque fantomatique, planant telle une âme sur un album long, très atmosphérique et épurée. Le chant d’Emmanuel, en différentes langues comme à l’accoutumé, porte intégralement de longues compositions (plusieurs dépassant les dix minutes) tournant autour du chant et des harmonies acoustiques. "Who Wakes Up from This Dream Does Not Bear My Name" débute sur une mélopé prenant presque la forme d’une prière, d’un souhait. Des percussions interviennent progressivement pour donner un corps plus consistant à ce long titre de onze minutes, sur lequel certains instants nous laissent imaginer ce qu’aurait pu donner des passages électriques ou l’arrivée de riffs metalliques.
Il est clair que l’acoustique a le vent en poupe en ce moment, pour preuve le nombre de groupes qui s’y essaient, avec plus ou moins de réussites, mais dans le cas de Hypno5e, la démarche parait initialement assez logique. La déclamation de chant féminin quasiment lyrique, la base des morceaux acoustiques et le chant principal, tout est finalement comme ce que nous connaissons du groupe, les passages plus brutaux en moins. C’est sans doute là que ma déception s’est avérée plus grande que je m’y attendais.

Il faut avouer que "Acid Mist Tomorrow" et "A Backward" étaient deux opus faramineux et fantastiques n’ayant pas pris une seule ride et étant toujours aussi bluffant plusieurs années après leur sortie respective. "Shores…" m’avait semblé un peu moins créatif mais probablement car il était trop proche de son prédécesseur et qu’il avait été conçu dans des conditions chaotiques (perte des bandes, problèmes de studio, producteur qui ne donne plus de nouvelles, etc…). Cependant, j’avais espoir que "Alba" ne soit pas « juste » (voyez les parenthèses, nous parlons tout de même d’Hypno5e) un album du groupe sans des guitares électriques. Et c’est finalement ce qu’il est, grosso modo. Là où Klone par exemple a tenté de réarranger et repenser ses compositions pour l’acoustique par exemple, Emmanuel applique une formule que nous connaissons à connaitre et qui peine à surprendre de nouveau, à nous transporter comme au début. On sent que les compositions sont toujours acoustiques à la base et que divers éléments se rajoutent ensuite, ce qui provoque comme une sensation de manque ici.

Forcément, l’interprétation est impeccable, l’émotion souvent palpable, à fleur de peau et à vif mais musicalement, il manque quelque chose qui nous transcende réellement, notamment pour ce qui est une bande originale de film. On retrouve de la narration, explication du scénario, en français sur "Cuarto del Alba" ou en espagnol sur "Night on a Petrified Sea" ou "Los Heraldos Negros". Néanmoins, les titres semblent longs et sont très difficiles à différencier les uns des autres, à cerner indépendamment. On pourrait reprocher cela à un thème principal trop fort mais non, puisqu’il est tout aussi difficile de ressortir un thème, une mélodie forte ou une ligne qui est souvent un élément indispensable dans une BO de film.
Certains diront que c’est une analyse très sévère pour des musiciens se mettant autant à nu et étant si sincère, mais c’est justement en connaissant ces qualités immenses que notre attente n’en est que décuplée. Forcément, un intermède aussi magnifique que L’Ombre Errante, au piano, à de quoi vous mettre un frisson mais sommes-nous aussi malmenés, déchirés et touchés que sur "Gehenne" ? Forcément, l’ensemble est différent mais il reste logique de vouloir trouver des points de repères.
Les soixante-quatorze minutes se terminent par "Light of Desert and The Shadows Inside", plus ambiant encore que les autres titres, souvent avec uniquement la ligne de chant et des arrangements encore plus décharnés qu’à l’habitude. L’émotion est présente, la voix d’Emmanuel sublime de sensibilité mais on peut, une fois de plus, regretté que durant quinze minutes, il n’y ait pas assez d’évolutions, la vraie cassure arrivant aux alentours des huit minutes, par une partie assez malsaine et dérangeante puis des percussions rendant l’ensemble plus oppressants encore. Le moment est parfait, mais ce n’est qu’un moment.

"Alba [Les Ombres Errantes]" est un superbe projet, porté par un groupe souhaitant aller au bout de ses idées mais qui a surement manqué d’un peu de recul, d’un œil extérieur pour quelque chose d’aussi ambitieux. Il restera forcément des bons moments, des passages que l’on retient et qui nous obsède mais, en comparaison de ce que nous ont déjà proposé le quatuor, nous ressortons de l’écoute troublé, épuisé mais sans cette vicieuse idée de replonger dans le combat. Non, une seule écoute et puis suffit. Nous y revenons, de temps en temps, par intermittence. Symbole d’un disque trop long et trop peu varié, malgré sa qualité intrinsèque. Un grand dommage. Mais un espoir de revoir le groupe dans une configuration plus « traditionnelle » (si cet adjectif peut convenir à de tels artistes) à l’avenir.

3 Commentaires

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David_Bordg - 19 Avril 2018:

j'adore ce groupe et j'ai pu aussi l'écouter il y a deux quelques semaines et je suis à peu près d'accord sur la conclusion que tu émets!

TheReverend13 - 21 Avril 2018:

Dans l'idée, je ne suis pas complètement en désaccord avec tes dires. Mais dans les faits, je te trouve vraiment sévère avec cet album. Je n'ai pas écouté l'album acoustique de Klone, donc je ne pourrai pas conclure quant à ta comparaison. Cependant, je trouve cet album encore plus profond que les précédents, car le groupe maîtrise aujourd'hui à la perfection ces parties acoustiques. On ressent par moment une mélancolie palpable, que le groupe n'avait avant pu nous servir que sur "Tio". 

Et contrairement à toi, lorsque l'album se termine, je ne sais pas quoi écouter d'autre. Je ressort de l'écoute profondément apaisé et j'ai tout de suite envie d'y retourner, les mélodies se succédant dans ma tête.

Donc en conclusion, j'adore cet album, encore une fois. Ce groupe me tient particulièrement à coeur tellement je suis hypnotisé (haha) par leur musique. Peu de groupes me transmettent autant d'émotions, et c'est on ne peut plus valable pour cet album. Et concernant leur prochain album "classique", il me semble qu'ils ont fini de le composer et qu'ils doivent entrer en studio prochainement, probablement après leur tournée de ciné-concerts.

Mika_n - 15 Novembre 2019:

Il faut avoir vu le film pour se replonger dans l'ambiance en écoutant l'album, ce que je fais en ce moment ;)

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