Alors que le Death
Metal devenait fortement ancré passé le cap des nineties en ayant défini et posé les bases du style, Hypnosis, dès son premier album, avait déjà trouvé la recette magique, SA touche personnelle de death industriel aux sonorités électros.
Produit par le petit label
Black Lotus Records,
Shadoworld ne dispose pas encore de toute la puissance qu’il lui faudrait, et l’ensemble sonne un peu brouillon, le son un peu étouffé. Qu’à cela ne tienne, car le groupe, Pierre Bouthémy aux commandes, nous sort déjà d’impressionnantes compositions, longues et sortant des sentiers battus. Hypnosis prend le temps de nous montrer différentes facettes de sa musique, entre structures death metal bétonnées aux riffs mammouth et diverses couches de synthés loin de tomber dans le kitsch et le surplus. Se gardant bien de tomber dans un schéma trop monolithique où toutes les compositions se ressemblent, le groupe prend son temps et façonne de petites perles lorgnant ici plus vers le terrain du death mélodique à grands renforts de guitares harmoniques et de solis bien pensés et exécutés, en témoignent Scars ou la fin impressionnante d’
Ashes Left Behind, la voix de Cindy se couplant avec une guitare acoustique en un final prenant !
Parlons-en du chant de Cindy d’ailleurs ! Car la miss démontre ici toutes ses capacités vocales en se permettant de longues envolées lyriques sur
Dreaming (purée ce refrain ! Un long chant appuyé par un riff jouissif et une nappe atmosphérique derrière : dantesque !) ou se faisant plus discrète sur
Scapegoat. On notera aussi sa voix plus trafiquée sur le court titre aux accents électro Alone In Your
Head .
Néanmoins, on sent que
Shadoworld reste un premier coup d’essai. Au niveau de la production déjà-comme dit plus haut- le manque de puissance se fait ressentir dans l’album, du coup certaines compositions ou riffs tombent un peu à plat. Un titre comme
Frozen Shadows aurait tout pour être un hymne en puissance, mais on reste largement sur nôtre faim, attendant le petit truc en plus, un riff qui secouera les tripes et décollera les cervicales comme tout bon morceau de death qui se respecte ! Sauf que ce n’est jamais vraiment le cas, et un arrière-goût de déception reste en travers la gorge après chaque écoute.
Le chant de Pierre reste lui aussi faiblard, on est loin de la voix rauque et sourde des prochains opus qui maintenait en haleine et s’opposait à merveille avec celle de Cindy. Dommage, ici c’est elle qui récolte tous les honneurs … La rage est bien présente, mais plus sourde, plus lancinante, dévoilée par des textes très personnels et désabusés sur certaines émotions ou ressentis humains.
La marge de progression reste grande, et Hypnosis nous le montrera plus tard en s’affirmant sur la scène death française avec des albums plus qu’excellents. En attendant, il est toujours temps de se rattraper et de découvrir ce
Shadoworld, qui a certes pris un peu de poussière, mais reste une valeur sûre pour tout amateur de death indus.
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