Dans le petit monde de douceur et de délicatesse qu’est le death metal a émergé un courant dénommé death indus. Et parmi ses représentants, Hypnosis, qui roule sa bosse depuis déjà pas mal d'années.
Enregistré au
Vortex Studio en 2004,
Cyber Death fut intégralement mixé, produit, arrangé et artworké (comment ça, « ça n’existe pas » ?) par le groupe. Le résultat : un son plus qu’excellent, puissant et équilibré.
Et la trame principale de l’album confirme bien la deuxième partie du titre : on a affaire à du death relevé aux petits oignons. Deux/trois accords, petite intro, et c’est parti,
Vortex déboule à grand renfort de guitares et batterie programmée- l’une des particularités du groupe, n’ayant jamais pu garder de batteur stable-, la voix de Pierre Bouthemy se pose, grave et puissante en sublimant le tout. Cependant, ceux qui s’imaginaient déjà en train de faire leur footing à 200km/h au rythme de quelques blast-beats effrénés en seront pour leurs frais : Hypnosis jouera plus la carte du mid-tempo lourd et plombé que la vitesse de la lumière. Mais pour cogner, qu’est-ce que ça cogne ! De
Nothing à My Cell en passant par
Evilution, Hypnosis démontre un savoir-faire indéniable quand il s’agit de balancer des rythmes au groove implacable!
Mais tout ce joli bruit ne serait rien sans les petites touches électroniques/industrielles disséminées sur l’album, avec en tête de peloton un Cyber Song presque dansant, ou encore CBM superposant rythme effréné de batterie et beats techno. Autre particularité, l’apport de la voix de la bassiste Cindy sur la plupart des titres, le temps d’un refrain ou d’un pont, offrant une coloration appréciable au death du groupe, presque reposante comme sur la courte Deep, ou entêtante sur le refrain de My Cell, qui ne vous lâchera pas de sitôt.
Et l’alchimie est parfaite ! On passe d’un death puissant à un passage électro de l’un à l’autre dans la plus grande fluidité, les voix de Pierre et Cindy s’opposent, se mélangent parfois, sur
Evilution, avec un seul objectif : efficacité !
Au final, pas grand-chose à déplorer, ne serait-ce le chant de Pierre un peu trop en retrait ou l’absence de textes, l’ensemble est de qualité. Ajoutez à cela un clip en fin du disque très significatif, et vous comprendrez qu’on tient là un groupe prometteur. Et, à l’heure où Hypnosis s’est malheureusement séparé, restent deux autres œuvres (Seed Of
Fate et
The Synthetic Light of Hope, les premiers opus n'étant néanmoins pas en reste) attestant du talent indéniable d’un trio qui aurait pu aller loin. Très loin…
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