Voici sans doute l’un des disques de doom les plus impressionnants qui soient donnés d’entendre.
Ce groupe, tout droit sorti des forêts de Finlande, semble être l’enfant de la nuit.
Shape of Despair réinvente le doom atmosphérique, lui offre une seconde jeunesse avec ce magnifique album portant son nom à merveille : «
Shades Of...
Titre énigmatique s’il en est, «
Shades Of... est aussi gai qu’un tombeau à votre nom. Le rythme des guitares, de la batterie, du chant et des instruments acoustiques, lent comme une procession, n’en finit pas de vous glacer. Cette petite flûte traversière, dépressive comme une forêt en hiver, fera tout pour insinuer son mal en vous… le mal être de compositeurs.
Le fait que ce soit du doom et non du black explique bien que ce disque ne soit pas putride. L’atmosphère qui en ressort est même opposée à celle qui ressort d’un album de black dépressif comme
Shining ou
Abyssic Hate : la musique est belle ! Il y a vraiment un effort fait de ce côté là : les mélodies, certes répétitives, sont envoûtantes à souhait, les chœurs féminins fantomatiques pousseront les plus résistants à la mélancolie la plus profonde… charmant album.
Côté chant, T.M. n’a rien à envier aux plus fous : sa voix rauque est sublimement accordée avec les parties les plus dépressives de l’album (peut-être devrais-je dire TOUT L’ALBUM) et contraste bien avec la beauté du chant de N.S. (désolé, c’est les seules indications du livret) qui lui a tout du gothique anglais du XIXème siècle.
Bon LE problème de cet album, c’est qu’il est inégale : deux titres sont absolument divins : « … in the mist » et « Shadowed dreams », les plus froids et les plus dépressifs de l’album, mais les autres ne leur arrive pas à la cheville ! Ils sont bons, mais comparés à ces deux mastodontes, ils ne font pas le poids et paraissent fades, incolores et presque chiants (mais pris à part, ils sont formidables… c’est dire la qualité des deux autres !)
Autrement, la production est excellente ! Elle laisse parfaitement entendre tous les instruments, puissante à point, d’une clarté terrible… Spikefarm chouchoute ses protégés, et ils font bien.
Bon toutefois, deux choses : cet album est vraiment beau, d’accord ; mais il est surtout très très dépressif ! Je pense sincèrement que son effet sur une personne un peu influençable peut s’avérer fortement négatif, voire nuisible. Ce n’est pas le genre de CD qu’il faut se passer le matin pour se réveiller ou pour se consoler après avoir perdu son job ou foiré ses exams… Un suivi psychiatrique et un certificat d’aptitude est d’ailleurs demandé au passage en caisse.
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