Euh, non, quand même ! Je veux bien que
Pleymo veuille passer à autre chose que du Neo
Metal pur et dur. Mais faut quand même pas se foutre de la gueule du monde !
Après Médecine Cake, qui permit au groupe de s'imposer définitivement au sommet de la scène
Metal française, et même de les faire connaître en
Europe, un peu aux USA et surtout au Japon,
Pleymo décide de faire un album résolument plus "
Rock ", moins agressif que les deux précédents albums. Pourquoi pas, après tout ? Il faut bien s'ouvrir à d'autres styles musicaux pour pouvoir évoluer. Mais que cela ne serve pas de prétexte pour faire un album sans idées, commercial et formaté, digne d'un Kyo, afin de se remplir les poches !
Ici, le seul changement appréciable est le fait que Kémar, frontman et chanteur du groupe, chante enfin correctement. Terminé le rap français au débit ultrarapide et incompréhensible, place à un chant plus posé, plus travaillé et bien entendu, plus mélodique, bien que sur certains titres, la voix de Kémar qui se fait mielleuse à souhait est terriblement pénible ( cf Zorro ). Malheureusement, c'est le seul changement positif de l'album que l'on pourra constater ici...
Bon, franchement, ce n'est pas avec la première chanson que l'on pourrait noter un changement des plus flagrants,
Rock s'avère être un titre assez Neo
Metal malgré tout ( et qui passe relativement bien ). Mais c'est avec la suite que cela se complique. Tel un LostProphets français,
Pleymo se met à faire de la Pop
Metal , sucrée, énervée mais pas trop, mais qui reste au final terriblement mal inspirée, et sans réelle innovation.
Mais ce qui manque indéniablement le plus dans
Rock, c’est l'énergie communicative dont faisaient preuve les 6 parisiens ! Car
Pleymo qui s’essaie à un registre plus calme, c’est un
Pleymo raté, ou qui n’est pas encore assez mûr pour le faire.
Rock, c'est avant tout un disque de " french
Rock " un peu plus énervé que la moyenne, mais on a là ce qui se fait de pire dans le
Rock français, hélas... Les exemples les plus flagrants sont sans aucun doute dans les singles choisis par le groupe tels que Divine
Excuse ou Moddadiction. On a droit à un chant mielleux, avec des paroles, certes un peu plus recherchées que dans les opus précédents, mais qui sont loin, très loin d'atteindre des sommets, des mélodies mélancoliques, un peu à la façon d’un
Incubus, le talent en moins, servies par des riffs très téléphonés. Quand aux instruments rythmiques tels que la basse et la batterie, ceux-ci se font très discrets, au profit d’un chant nettement mis en avant, alors que Kemar n’a rien d’exceptionnel en la matière (même si les progrès de sa voix sont indéniables). Deux titres sans saveur et qui ne véhiculent rien, pas même un semblant d’émotion, ce que pourtant
Pleymo cherche à privilégier ici, et qui synthétisent parfaitement l'album dans sa globalité : à savoir une succession de titres plats, lisses, faciles et se ressemblant beaucoup les uns avec les autres. Bref, de la musque formatée et taillée pour les radios djeunz...
Heureusement, on a droit tout de même à quelques titres sympathiques, qui viennent sauver l'album d'une moyenne déplorable. L'insolent ou Chérubin sont des chansons assez énergiques et qui véhiculent un minimum de pêche ( ce dont aurait fortement besoin l'album ). Kongen, quand à lui, rappelle le passé Hop/
Core de
Pleymo, notamment par l'apparition des membres d'
Enhancer, venus prêter main forte à leurs collègues de la
Team Nowhere. 1977 s'avère être plutôt surprenant, seul titre calme de l'album à être bien foutu et réussi. Mais ces morceaux ne sont pas non plus monumentaux ( loin de là ! ) et ne compensent pas le manque de puissance, d'émotion et de créativité dont fait preuve ce mauvais
Rock. Un disque à oublier dans la discographie de
Pleymo, groupe qui aurait mieux fait de continuer dans le tracé de ses précédents albums, plutôt que de s’essayer à un genre qu’il ne maîtrise pas…
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