En 2017 qui se soucie encore du groupe
Quiet Riot?
À vrai dire, plus grand monde. En effet, si le groupe californien grâce au succès du percutant et jouissif
Metal Health, au propos Heavy prononcé, faisait l'actualité en 1984, les albums qui suivront, même s'ils recèlent de très bons titres ne l'égaleront jamais!
Malheureusement, cette fin de décennie verra s'opérer plusieurs changements notoires dans le groupe. À commencer par le renvoi en 1988 du chanteur
Kevin DuBrow, (pour les raisons que nous connaissons) et remplacé sur le vif par
Paul Shortino (Rought Cutt) pour l'album à paraître, le très sous-estimé QR. Un album qui, s'il n'avait pas fait l'unanimité à l'époque (dû à son orientation blues), reste à mon sens l'une des meilleures productions du groupe de ces années.
Terrified, l'album suivant, malgré le retour de DuBrow au chant, n'arrivera en aucun cas à le rivaliser.
Même si "
Down to the Bone" l'album suivant, paru en 1995, avait réussi à faire remonter sa cote de popularité, la mort tragique de
Kevin DuBrow son frontman et chanteur historique survenue le 25 novembre 2007 n'envisageait rien de bon pour l'avenir de
Quiet Riot. En effet, le reste du groupe recrutera en 2014 le chanteur Jizzy Pearl (ex-Love &
Hate,
Ratt, L.A Guns) le temps d'un album, le décevant
Quiet Riot 10.
Le groupe, pas découragé pour autant, décide en 2016 de remplacer Pearl, en embauchant l'ex chanteur d'
Adler's Appetite, Seann Nicols, afin d'enregistrer
Road Rage, leur treizième album. Fin avril 2017, alors que l'album est prêt à sortir le groupe insatisfait du travail de Nicols (allez savoir pourquoi?), le renvoie illico et décide de retourner en studio afin de réenregistrer l'album et ses 11 titres mais cette fois-ci avec l'ex finaliste de l'émission télé American Idol, le chanteur James Durbin (j'en vois au fond qui rigolent!).
Passées ces formalités, c'est donc en ce début de mois d'août que parait enfin
Road Rage et là, la douche froide! La mayonnaise ne prend pas, malgré quelques titres sympathiques dont un entraînant et peu transcendant "Freak Flag" au refrain fédérateur, le remuant "Roll This Joint" et ses guitares aux accents Rock 'N' Roll chaloupés d'un
Aerosmith, ou aux influences hindi, avec "Gataway" agrémenté de percussions et cithares indiennes.
Les titres restants, même s'ils ne sont pas foncièrement mauvais, sonnent vraiment datés et convenus, surtout au niveau de l'instrumentation, sans oublier ce chant aux tonalités trop aiguës (haut perché), manquant cruellement d'émotion et de conviction. S'ajoute à cela une propension pour des morceaux en mid tempo, les moribonds "Wasted" et "Still
Wild" étant les meilleurs exemples. Avant de conclure, votre illustre serviteur aurait été curieux de comparer cette nauséeuse version à celle chantée au départ par Seann Nicols, qui sans doute lui était supérieure, nous ne le saurons certainement jamais!
Au final,
Road Rage n'est pas l'album tant attendu. Celui-ci doté d'un son moyen, faible, voire assez brouillon et gâché par des compositions plates et sans âme, n'a manifestement plus rien à voir avec le
Quiet Riot audacieux et festif des années 80. En effet, hormis deux ou trois morceaux plutôt sympathiques, ce
Road Rage ne parviendra pas à remonter dans l'estime des fans du
Quiet Riot de la première heure (dont je fais partie), ni à s'imposer en tant qu'album marquant du genre
Hard Rock de cette année.
Quiet Riot est mort le 25 novembre 2007, il serait vraiment absurde de vouloir le ressusciter...
Ps: j'irais lire ta chro du dernier album de Krypsos, qui évolue plutôt dans le Heavy donc il serait déplacé de le comparer aux albums de Quiet Riot, qui il me semble joue dans un registre Hard Rock.
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