Serious Black est de retour avec son sixième album full-length intitulé «
Rise of Akhenaton » en revisitant le concept du pharaon
Akhenaton (surnommé "l’hérétique" dans l’histoire des rois de l'Égypte ancienne) qui fit les beaux jours du thème général du premier album. Afin de fêter dignement les dix ans écoulés depuis cette sortie, ils ont par la même occasion décidé de capitaliser sur l'élan de leur précédent album «
Vengeance Is Mine » (le premier avec leur nouveau chanteur) qui avait été plutôt bien accueilli par l’ensemble des critiques, même si son côté redondant y était largement notifié.
Pour les plus curieux, il faut savoir qu’après avoir été pris au dépourvu par le départ du chanteur Urban
Breed en 2021 (après la tournée de l’album «
Suite 226 ») pour des raisons toujours assez floues à ce jour, le combo allemand a préféré prendre un nouveau chemin avec son nouveau frontman en se concentrant davantage sur le style du
Power Metal pur et simple en lieu et place du Heavy mélodique des débuts. Ce faisant, pour ce nouveau-né, ils changent d’approche et le résultat est pour ainsi dire… Plutôt correct !
En effet, on retrouve sur ce nouveau-né une énergie et une vigueur qui manquaient aux disques précédents (surtout les trois derniers), et même si certains pourraient toujours lui trouver une forte simplicité dans sa composition, elle ne doit pas être confondue avec un potentiel manque d'imagination.
De surcroit, et bien que les chansons soient loin d’être progressives, elles réservent malgré tout quelques surprises grâce à leurs sons de claviers et à leurs solos de guitare intéressants qui, il faut le dire, permettent de créer beaucoup plus de variété que sur les prédécesseurs puisque ceux-ci s’appuyaient beaucoup plus sur le travail de guitare. A l’évidence, bien que ce soit encore un peu le cas sur celui-ci, une oreille attentive peut immédiatement remarquer la présence d’un peu plus de claviers, avec certains morceaux les utilisant comme force motrice principale (en particulier les morceaux plus légers et plus mélodiques).
Afin d’étayer ces écrits, le titre "Open Your
Eyes" aura la particularité de convaincre les plus réfractaires puisqu’il est une ouverture phénoménale, pleine de cran et de punch en captant l'attention de l'auditeur dès les premières lignes mélodiques, à l’instar de "Virtual Reality", un morceau situé dans une veine identique mais légèrement plus mélodique et plus lourd ; avec beaucoup de jolis jeux de guitare mélodiques couplés de touches rebondissantes et énergiques.
Par ailleurs, dans ce registre plus mélodique se trouvent "
Silent Angel" et "Take Your
Life", où la première citée évolue à un rythme assez modéré mais qui est par la suite déséquilibré par un refrain qui penche vers des sensibilités pop ; état de fait galvaudant un tantinet la force qu’aurait pu contenir ce titre. A l’inverse, la seconde adopte une approche plus mid tempo, avec des couplets qui se construisent lentement vers un refrain puissant.
Indubitablement, ce nouvel opus contient également quelques morceaux qui sortent du lot ; à commencer par le puissant "We Are the Storm" évoquant la légende des quatre cavaliers de l'
Apocalypse. A son écoute, il va sans dire que l’auditeur sera face à une chanson puissante avec des coups de guitare rappelant la marque de jeu classique du groupe et des voix qui veulent atteindre l'infini ; le tout est couplé à un rythme de batterie donnant une touche encore plus mystérieuse aux rapides jeux de guitares de ce titre tout simplement épique. Dans un registre identique, "
Shields of
Glory" rumine et explose avec une poursuite chaotique du temps et de l’espace grâce au refrain que le groupe offre sur cette œuvre magistrale en y retrouvant, en outre, un rythme doux et puissant.
Il ne faudrait pas omettre d’évoquer également la première des deux ballades de ce méfait, intitulée "When I'm Gone", demeurant légère au piano avec ses couplets forts doublés de quelques effets électroniques en arrière-plan. A l’évidence, bien que le refrain ait une sensation épique avec des voix fortes et émotionnelles où Mijic y réalise un travail fantastique, son seul point faible pourrait venir de ses paroles un peu trop répétitives qui pourraient empêcher l’auditeur de s'y plonger pleinement. Ensuite, bien que la deuxième, "I
Will Remember", soit dédiée au père décédé du bassiste Mario Lochert alors qu’elle est en réalité une reprise de Toto, sa signification initiale n’est en rien compromise même si Nikola Mijic y est beaucoup plus intense et plus puissant dans son chant que sur l’œuvre originale.
Du reste, la chanson titre repousse les limites avec son sens du groove où les riffs mélodiques peuvent provoquer chez l’auditeur lambda une frénésie chaotique ; alors que "
United", avec ses touches très rétro et ses belles guitares mélodiques, a le potentiel pour devenir un hymne du groupe sur scène. A contrario, même si elle demeure efficace, "Metalized" reste familière en correspondant parfaitement au type de structure qu’
Hammerfall aurait pu écrire lors de sa période de somnolence.
En définitive, on peut dire qu'avec «
Rise of Akhenaton »,
Serious Black a réussi à créer un bon album, mais il lui manque ce petit quelque chose qui pourrait le ranger dans la catégorie des disques exceptionnels.
Assurément, bien qu’il n'y ait rien de techniquement mauvais, l'ensemble aurait peut-être eu besoin d'un peu plus de fougue, voire de quelques chansons plus rapides et de plus de solos percutants. Néanmoins, les aficionados du groupe vont plus que probablement l’adorer puisqu’il offre un
Power Metal amusant et accrocheur axé sur le chant avec un joli mélange de
Metal mélodique.
Bref, malgré ceux qui disaient que le départ de Urban
Breed amorçait le début de la fin pour le groupe en affirmant haut et fort que dorénavant leurs opus suivants seraient encore plus en dents de scie, force est d’admettre que depuis l’arrivée de Nikola Mijic, le groupe semble être tout de même entré dans une période de stabilité. En effet, on a dorénavant cette impression que nos Teutons semblent être heureux en sa compagnie (à l’inverse du comportement difficilement gérable de Urban
Breed selon leurs dires), et cela leur a visiblement donné la confiance nécessaire pour changer d’approche et enfin commencer à sortir des limbes.
Ayant reçu la promo depuis 3 jours, je viens seulement d'écouter l'album et mon ressenti reste le même. Serious Black, m'ennuie, c'est simple efficace certes, mais il manque toujours cette petite étincelle qui fait les bons albums, sans oublier ses sons de claviers kitch et pompeuse façon Sabaton. Bref là j'hésite encore à le chroniquer.
Merci pour ton texte et analyse.
@frozenheart : merci à toi!
Je peux te comprendre car je me suis fortement ennuyé sur « Magic » et « Suite 226 » (les deux pires opus pour ma part), et « Vengeance is Mine » m'avait plus ou moins plus! (4-5 titres tout au plus).
Comme je l'ai dit, tout n'est pas parfait sur ce nouveau disque, mais je trouve tout de même qu'il y a du changement et que le groupe remonte doucement la pente! Les claviers kitch ne me dérangent pas s'ils sont bien fichu par exemple!
Maintenant le ressenti est différent pour chacun (fort heureusement d'ailleurs) et je ne me permettrais en aucun cas de de dénigrer ceux qui n'accrochent pas!
NB : par contre je te rejoins sur Sabaton! Formule identique depuis plus de 10 ans!
Je serais un peu plus généreux au niveau de la note, mais globalement on est d'accord, c'est un bin album de Power !
Je serais un peu plus généreux au niveau de la note, mais globalement on est d'accord, c'est un bon album de Power !
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