Le premier album des Allemands de
Serious Black, un groupe composé, soit dit en passant, d'une myriade de musiciens tous plus illustres les uns que les autres (Mario Lochert (
Emergency Gates,
Visions of
Athlantis...), Urban
Breed (
Bloodbound,
Pyramaze....) ou Dominik
Sebastian (
Edenbridge) pour ne citer qu'eux), nous avaient un peu laissé dépité tant le Heavy
Power Metal qu'il nous proposait avait des qualités mais manquait singulièrement d'aspérités, de folie ou d'un je ne sais quoi susceptible de lui donner ce supplément d'âme absent.
A peine un an plus tard, voilà donc ces Saxons de retour avec un second opus du nom de
Mirrorworld.
Commençons d'abord la modeste analyse de celui-ci en évoquant ces changements qui auront vu les départs de l'ancien batteur de
Blind Guardian, Thomen Stauch, remplacé par celui de
Rhapsody of
Fire, Alex Holzwarth et du guitariste de
Masterplan,
Roland Grapow remplacé, quant à lui, par celui de
Firewind,
Bob Katsionis.
Au-delà de ça, rien.
Et quand je dis "rien" je veux dire qu'en dehors de ces musiciens cédant leurs places à d'autres, rien ne sera vraiment venu troubler la démarche de ce groupe toujours très enclin à se complaire dans une expression qui sera pleine d'atouts mais qui manquera toujours encore cruellement de singularité. Et qui, surtout, sera toujours encore, par moment, pour ne pas dire souvent, bien trop mélodique pour réellement convaincre et séduire les vieux aigris dans mon genre (comme sur
Dying Hearts ou
The Unborn Never Dies par exemple).
Et ce alors que pourtant, un Urban
Breed dont le talent n'est plus vraiment à démontrer, s'acharnera avec une abnégation qui force le respect à tenter, une fois encore, de sauver ce disque. Evidemment, il ne parviendra pas à un tel exploit. Sa verve et ses capacités uniques auront beau s'exprimer avec une aisance et un naturel assez bluffant, au final, rien n'y fera. Tant et si bien que, malheureusement, hormis quelques titres sympathiques (As Long as Alive, You're Not Alone ou
Mirrorworld), l'ensemble restera dans cette moyenne d'œuvres ordinaires pas désagréables dans laquelle beaucoup (beaucoup trop d'ailleurs) évoluent sans jamais parvenir à s'en extraire.
Notons, tout de même, qu'un effort aura été fait s'agissant des ballades qui seront ici bien moins nombreuses qu'auparavant mais pas nécessairement plus captivantes pour autant (Heartbroken Soul par exemple). Et qui, surtout, seront disséminées avec davantage de jugeote évitant ainsi les longs tunnels ouatés assommants (comme ce fut le cas sur le final épuisant de ce
As Daylight Breaks).
Bref,
Serious Black, avec ce
Mirrorworld, nous offre un album dans la lignée du précédent. Toujours aussi propre, toujours aussi bien ficelé et toujours pourvu de nombreuses vertus, il sera intéressant sous bien des aspects. Malheureusement son côté, parfois, pour ne pas dire souvent, trop mélodique et son manque d'audace auront beaucoup de mal à lui donner cette capacité essentielle qui pourrait lui permettre de s'extraire de cette nasse où s'ébattent tant d'autres carnassiers, eux aussi, avides de reconnaissances. Des carnassiers dont certains seront bien plus voraces et affamés que nos six Allemands.
J'ai, en outre, plus d'une vingtaine d'année d'expérience dans l'écoute du style en question. Ca ne me donne aucune supériorité sur qui que ce soit, et je n'affirme pas qu'elle me permet d'avoir la vérité absolue et la science infuse, toutefois elle me sert au moins à comprendre plus vite un genre dont je connais la plupart des ficelles par cœur.
Avec tout ça, je pense donc avoir accordé suffisamment d'attention à ce disque.
Ensuite, moi je veux bien être taxé de mauvaise foi, mais va falloir quelques arguments supplémentaires pour venir m'expliquer que Listen to the Storm, Fly On et No Son of Mine ne sont pas des ballades. Tout comme As Daylight Breaks d'ailleurs. Ce qui, si je compte bien, fait 4.
Au-delà de ça, je me suis ennuyé ferme à l'écoute de ce disque. Et, pour être tout à fait franc, je suis en ce moment même en train d'écouter le précédent que je trouve infiniment meilleur. On peut discuter de mes connaissances sur le sujet, de mon manque de recul ou de ma côté exagérément critique, en revanche je ne vois pas trop ce que je peux faire pour changer mon ressenti qui, comme celui de tout à chacun, a le droit d'être exprimé.
Pour finir, je ne suis pas du tout blasé du Power Metal mais s'il était amené à devenir ce genre de démonstration molle ultra mélodique et ultra lisse, effectivement, je m'abstiendrais d'en écouter pour me consacrer à des choses pourvu de ce suplément d'âme et de cette magie qui fait tellement défaut à ce groupe. Empiler les individualités c'est bien...mais si c'est pour faire des choses aussi aseptisées, ça n'a aucun intérêt.
Tu aimes ce groupe et son travail, j'en suis sincèrement ravi pour toi. Je respecte ton avis et je te demanderais donc de respecter le mien.
Perso, je trouve les 2 derniers albums bien meilleurs! En plus, comble de bonheur, ils ont fait la première partie de Hammerfall cette année et je les ai donc vu en live! Ils ont essayé de changer leur image! Urban a son propre style vestimentaire depuis l'album "Magic" et il semble le garder pour le nouvel album "suite 226"!
Je trouve quand même qu'ils s'améliorent! Maintenant pour ma part, je trouve que ça se laisse écouter! J'ai vu des groupes bien pire!
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