Certains, incurables nostalgiques, se souviennent aujourd'hui encore de ces heures glorieuses où les corsaires de
Running Wild parcouraient fièrement les mers, terrorisaient les marins d'eau douce et enthousiasmaient les leurs les cales emplies de joyaux, d'or et de formidables butins enviables (
Under Jolly Roger(1987),
Port Royal (1988) ou encore par exemple
Death or Glory (1989)).
Plus tard, le navire envoyé par le fond par de nombreuses voies d'eaux successives, nos flibustiers finirent par déposer les armes. Aussi lorsque
Shadowmaker vint rompre ce silence que de nombreuses batailles perdues, dont certaines le furent de peu (
The Rivalry (1998), mais aussi
Victory (2000)), avaient imposé à nos combattants teutons, l'espoir renaissait avant d'être affreusement anéantit par la faiblesse de cet opus. Sans entrer dans les détails de cet échec, il va sans dire que la précipitation dans laquelle il fut conçu, son inspiration moyenne, ses chansons bien trop académiques et sa production un peu trop lisse furent les lézardes les plus infamantes qui le fragilisèrent d'autant plus. Voilà, en substance, le résumé très succinct des derniers épisodes de la saga
Running Wild.
Le nouveau chapitre de cette épopée qui dure tout de même depuis presque 40 ans, se nomme
Resilient et sort en cette année 2013.
Commençons donc par être correct et par dire qu'au même titre que la version précédente de la représentation d'
Adrian, la mascotte du groupe, nous avait, à juste titre, inquiétés sur cette pochette médiocre, celle plus classique de la couverture de ce nouvel effort ne pourra que nous rassurer.
Tout comme d'ailleurs ces premiers morceaux, Soldiers of
Fortune et
Resilient, qui offrent à ce manifeste des bases solides. Les deux pistes sont, en effet, très plaisantes malgré leur conservatisme.
Même si, par la suite, la qualité de l'œuvre baisse un peu, elle demeure suffisamment acceptable pour supplanter dans nos esprits chagrins les insignifiants souvenirs laissés par
Shadowmaker. Des chansons telles que The Drift, Run
Riot,
Desert Rose ou encore Fireheart n'ont, en effet, aucun mal à nous faire oublier le passé récent de cette formation.
Pour tenter de récapituler cette analyse un peu confuse, disons que ce nouvel opus est l'expression d'un Heavy
Metal qui, certes, manquera toujours encore de ce génie qui caractérisait les travaux les plus éclairés de l'une des formations allemandes les plus mythiques et à qui il manquera toujours aussi de ce parfum historique si particulier, et si plaisante (exception faite de Bloody Islands qui nous transportera, autant que faire se peut, en ces temps où le galion du groupe voguait sur les mers au gré des vents capricieux à la recherche d'hypothétiques aventures) que d'aucuns, dont votre humble serviteur regrette amèrement. Toutefois ce
Resilient est un opus qui, à minima, aura retrouvé une tenue plus présentable et une inspiration nettement plus appréciable que celle d'un piètre
Shadowmaker.
Sans transcender le genre, et loin d'une quelconque renaissance prodigieuse,
Running Wild nous propose donc un album sympathique et honnête. Ce qui, par les temps qui courent, et eu égard aux dernières productions de Rock n' Rolf et de ses divers comparses, constitue déjà un miracle. Ou presque...
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