Ce sont déjà plus de 20 années qui séparent la démo «
The Calling » et ce «
Raised on Metal ». 20 ans que Jens Börner persévère sans avoir fait aucun compromis sur ce que
Lonewolf doit incarner, le hissant au sommet d’un art qui lui a permis de conquérir des horizons toujours plus lointains. Il doit désormais lire les chroniques antérieures qui prédisaient un déclin rapide du groupe avec un oeil amusé. Comment pouvait-on en douter quand on prend dans les dents l’énergie déployée par la formation lors des concerts? Et comment pouvait-on douter de leur sincérité à l’écoute des différents albums, qui ne cessent de gagner en qualité sans jamais se faire au détriment du style de prédilection?
Avec ce «
Raised on Metal »,
Lonewolf reste dans la lignée de ses précédentes réalisations. Plutôt que d’innover,
Lonewolf préfère la sécurité, mêlant des compositions capables de ratisser un public large avec cette « fausse » originalité inspirée par son idole germanique et sa patte si particulière et reconnaissable. Fort heureusement pour notre combo, ce style fait peu d’émules et réduit donc considérablement le nombre de challengers. Cette inspiration, parlons en justement, chaque composition puise sa force dans la Heavy teuton. Bien que «
Skinless Smile» sorte un peu du lot, montrant l’influence qu’a eu
Grave Digger sur notre formation hexagonale, elle reste bien moindre que l'impact d'un
Running Wild, père spirituel de
Lonewolf depuis sa création (en espérant toutefois que les ambitions diffèrent).
Le trône a justement été déserté par l’infâme Kaspareck, qui, après avoir commis l’irrémédiable erreur de jeter l’éponge il y a quelques années, ne cesse de boire la tasse en essayant d’atteindre tant bien que mal les rivages abrupts qu’il avait pourtant déjà foulés avec «
Masquerade ». Notre vieux loup de mer, avec le poids des années, est devenu bien moins endurant et agressif,voire presque totalement inoffensif. Notre loup solitaire peut désormais s’imposer en lieu et place, la musique de
Lonewolf se posant plus comme un continuum post «
Masquerade» … la modernité et l’agressivité en plus.
Ce «
Raised on Metal» semble tout droit sorti des forges rougies par les flammes de l’Enfer, nos quatre acolytes, ayant stabilisés leur line-up, continuent à distiller cet aloi indestructible d’Heavy massif et de Speed dévastateur, n’omettant jamais la mélodie. Les assauts promettent d’être plus agressifs et ravageurs que jamais. Ecouter
Lonewolf, c’est affronter les éléments sans qu’aucun répit ne soit accordé… le tout mené par cette énergie communicative capable de faire headbanger un tas de cailloux.
Même si « Souls of Black » et «
Extinction Of The Stars », sont d’excellents morceaux de bravoure heavy speed dignes de la plus pure tradition germanique, les puissants «
Unleashed The
Wolf », «
Raised on Metal » ou encore «
Evil » font la différence, enfonçant le clou encore plus profondément par leur côté épique. Voilà de quoi rallier un peu plus de monde à sa cause, et ce, bien au delà du cercle des amateurs de
Running Wild Cuvée Exceptionnelle.
Lonewolf pourrait même s’imposer comme le seul maître à bord de ce style, maîtrisant vitesse, harmonisations, faisant sonner les refrains comme des hymnes à la gloire d’Heavy gonflé de testostérone et animé par cette soif de reconnaissance présente depuis sa genèse. « No
God No
Master » semble d'ailleurs poser clairement les choses:
Lonewolf ne répond qu’a lui-même.
Mais que serait un album
Running Wild, euh
Lonewolf pardon, sans des titres mid tempo ? Vous pourrez vous délecter d’un martial «
Through Fire, Ice and Blood » et d’un « Flight 19 », possédant tous deux ce côté à la fois convenu et simple, mais terriblement entraînant et puissant … Ce dernier titre n’aura aucun mal à devenir un futur classique live du groupe, largement inspiré par l'histoire de cinq avions disparus dans le Triangle des Bermudes (Tiens donc, nous voilà de retour dans les Caraïbes si vous voyez ce que je veux dire… )
Evoquons les quelques points faibles, dire de faire taire ceux qui sont là pour pinailler…
Lonewolf aurait-il vendu son âme au Heavy Allemand? Oui mais ça on le sait depuis longtemps, "Raised On Met est d’ailleurs mixé et masterisé par Charles Greywolf, ne souffrant donc pas de défauts majeurs.
Si vous avez noté un manque de finesse au fil de l’écoute, ce qui a d’ailleurs fait souvent l’objet de vives critiques, et seulement si tel est le cas, relisez le nom du site sur lequel vous vous trouvez. Enfin, on a souvent entendu dire que Jens Börner ne savait pas chanter? Il a des lacunes certes, tout comme son homologue allemand d’ailleurs, mais vous imaginez un chant à la Ken Templin en lieu et place ? Je respecte autant Ken qu’il doit respecter Barbie, mais le chant de Jens Börner fait partie intégrante de la personnalité de
Lonewolf, cette façon si particulière d’entrer dans le titre lui donne cette énergie… ça serait illusoire de vouloir changer les choses, ça serait comme retirer le souffle vital de la bête. Pour le reste, nous ne sommes pas là pour polémiquer, (ni pour personne d’autre d’ailleurs !!!)
Vous êtes si féru de votre or que vous ne voulez pas investir quelques monnaies sonnantes et trébuchantes dans la version digipack, c'est tant pis pour vous. Vous serez lésés d’un "Swansong" et d’un "
Demon’s Call" aux allures d’Alexander The Great. Ces titres n’apporteront rien de plus que ce que
Lonewolf fait de mieux, mais vous auriez au moins pu prolonger le plaisir de de quelques minutes.
Vous aurez compris au travers de ces lignes que j’apprécie énormément
Lonewolf, sans toutefois faire défaut d’objectivité. Fan de
Running Wild, jusque l’album The Brotherhood, et ne comprenant toujours pas quelle mouche a piqué notre homme, j’ai trouvé en
Lonewolf un challenger intéressant, séduisant par son charisme et son énergie. Le plus germanique des groupes français a parcouru du chemin depuis «
The Calling » (dont j’ai usé la bande) et la formation ne m’a jamais déçu dans son évolution. Bien sûr, il y a eu des choses imparfaites, mais malgré les quelques maladresses du début,
Lonewolf est resté
Lonewolf…et restera
Lonewolf probablement encore longtemps. 40 min prouvant que le
Metal Français est capable de rivaliser avec les pointures. Merci messieurs !!!
Excellent l'ami et oui le métal FRANCAIS peut rivaliser avec les pointures il n'y a qu'a écouté celui-ci LONEWOLF, ou UNEVEN STRUCTURE, ADAGIO ou bien THE NECROMANCERS pour facilement s'en persuader encore cette année. Merci à toi!
Merci David, je vais écouter Uneven Structure que je ne connais malheureusement pas.
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