On ne pourra pas accuser «
Lonewolf » de ne pas être productif. Les dernières années ont été marquées par une accélération de régime au niveau des sorties d’albums du groupe. On en est même rendu à un volume par année. Le problème c’est que cet effort se traduit quasi immanquablement par des compositions moins fignolées et une sensation de linéarité. Avec «
Army of the Damned » et « The Fourth and Final Horsemen », il y aurait une sorte de pédalage à vide. «
Lonewolf » n’est déjà pas une égérie de l’originalité puisque la bande puise à grands renforts dans le heavy speed et le power metal en provenance d’Allemagne. «
Grave Digger », « Running
Wild », et «
Gamma Ray » un peu plus tardivement, en ont été les principales muses. On chercherait obstinément des compositions propices au headbang qui se démarqueraient des morceaux plus anciens. Non seulement l’efficacité n’est pas pleinement au rendez-vous, mais «
Lonewolf » nous donne l’impression de se repomper, de partir en circuit fermé après avoir tout puisé chez ses confrères allemands.
Il y avait eu un virage marquant et intéressant entre «
Made in Hell » et «
The Dark Crusade », puis une ligne droite monotone avec « Army of the
Dead » et « The Fourth and Final Horsemen ». Bon ! C’est vrai que l’œuvre de 2013 se défendait un tout petit peu mieux que l’œuvre de
2012. Rassurez-moi, dites-moi que celle de 2014 sera supérieure, qu’elle écrasera tout sur son passage. C’est sur le label
Massacre Records que parait cette fois le septième album de «
Lonewolf », intitulé «
Cult of Steel ». Saluons l’artwork pour la pochette signée Péter Sallai, artiste reconnu pour ses pochettes mais aussi pour son travail au sein du groupe «
Bornholm ». Il y aurait davantage à redire du contenu que du contenant. «
Lonewolf » produit un volume très honnête, mais aucun bouleversement n’est à retenir ou à spéculer. Il faudra attendre qu’ils se forgent une véritable arme.
L’ouverture « The
Cult of Steel »est on ne peut plus sympathique, avec un arpège palpitant et chatoyant jusqu’à 1 :23 minute pour faire ensuite place nette à du power metal à la manière du maître en la matière «
Helloween ». L’extrait est encourageant, débordant de vitalité, mais essuie un brin de redondance malgré un solo de toute beauté. On croisera de nouveau «
Helloween » à travers un «
Blood of
Heretic » plutôt nerveux, plus encore sur la seconde moitié de piste. Le titre ne manque pas de percutant, mais la neutralité de ton et les riffs répétés accentuent la sensation de monotonie. Parmi ces titres puissants à l’énergie power metal démentiel, on gardera bien de côté le vigoureux « Hordes of the
Night » qui aurait parfaitement pu figurer dans un album de «
Gamma Ray ». Son refrain est confondant des compositions habituelles de Kai Hansen. Ce serait exactement la même chose pour « Forces to
Fight » dans un style plus exalté. Il est d’ailleurs curieux de comparer les couplets rêches et graveleux et le refrain limpide, empreint d’une certaine naïveté dont peut se prévaloir une formation comme «
Freedom Call ».
Le marquage heavy/power teuton est indiscutable. Que ce soit dans un style power metal, heavy speed ou simplement heavy metal, on cerne pratiquement à chaque instant une présence germanique. «
Grave Digger » est sans nul doute l’influence primordiale de «
Lonewolf ». On l’a surprend sur la cavalcade heavy speed « Open
Fire » ou encore le subtil « Mysterium Fidei » en phase avec les dernières productions de «
Grave Digger ». Il y a sur ce dernier morceau un fin mélange entre la solennité atmosphérique et la rudesse des riffs et du chant à la Chris Boltendahl. Le groupe change également quelque peu ses habitudes quand on prend l’exemple de «
Funeral Pyre ». Le chant comme l’ambiance y sont étrangement attristés, bien que l’on a là un titre bâti comme un véritable hymne. Cette pointe de diversité est bénéfique pour «
Lonewolf », dont on reprocherait son automatisme, bien qu’on lui préfère tout de même ses titres blindés à la rythmique affolante, tel le déroutant «
Grey Wolves » ou encore le somptueux « Hells
Legacy », dont on peut le reconnaître comme le point d’orgue de l’album, à l’inverse d’un «
Werewolf Rebellion » assez poussif s’illustrant par un heavy metal plus commun, aux riffs concassés.
C’est le dur constat du mi-figue, mi-raisin qui s’impose à ce dernier volume de «
Lonewolf ». Le septième album passe par des voies maintes fois utilisées. Il n’y a pas de problème à priori pour qu’un groupe se blottisse ainsi dans une manière de faire qui ne l’est aucunement propre. On retrouve ainsi à foison du «
Grave Digger », du «
Gamma Ray ». Cela ne nous dissuade aucunement. Il faut dire que les français font un excellent usage du heavy speed ou du power de leurs confrères d’
Outre-Rhin. S’il y a un problème, chez eux, ce serait davantage l’aspect répétitif de leur musique désormais. L’ouvrage, comme les deux précédents, peut s’engloutir d’une traite, sans que l’on puisse trop relever des différences ou même s’attarder sur un morceau élaboré et conceptuel. Ceux qui découvrent adoreront, ceux qui connaissent déjà «
Lonewolf » à travers plusieurs de leurs albums s’ennuieront, pour sûr.
13/20
Ah oui? Je compte plus de 500 chroniques ici et chez Pavillon 666, je n'ai fait que trois chroniques de Grave Digger et aucune avec Kai Hansen (aucun Gamma Ray ou Helloween). J'ai cité "Helloween", "Freedom Call" et "Gamma Ray" en supplément mon brave, uniquement pour parler des chansons de l'album. Au moins, moi je ne colle pas un 18/20 pour un album "inspiré", qui fait du surplace si on en juge aux précédents. Donc pour toi un Kérion vaut du Nightwish, Revenge vaut du Accept?
Je trouve la chronique un peu dure : il me semble qu'avant de savoir si cela ressemble à machin ou à truc, la question est de savoir si c'est une galette que l'on a plaisir à écouter. Et franchement, je ne m'en lasse pas même si ce n'est pas mon album préféré des grenoblois. Moi ce que j'aime c'est ce côté sincère, vrai, loin des clichés commerciaux qui dit ce qu'il a a dire.
Et oui, y a plus flamboyant chanteur que Jens mais finalement sa voix, je la trouve attachante. Regardez dans un autre genre Bathory : on ne peut pas dire que Quorton est un grand chanteur (il chante souvent faux) mais on s'y attache et ça finit de passer bien. Je mets Lonewolf sur ce genre : tout le monde n'aime pas et je le comprends. Mais les autres adorent. D'ailleurs, y a qu'à voir la fanbase aux concerts : c'est l'une des plus fidèle et active des groupes français de ce calibre.
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