Le précédent chapitre de l’histoire narré par ces italiens, un Tales of the
North aux qualités ô combien méritoires, récolta les louanges unanimes d’un peuple conquis. Cette prouesse pouvait apparaître comme inespéré tant l’ère du temps soufflait, aux oreilles d’un auditoire dévot, des ritournelles certes véloce mais bien plus proches du
Power épique mélodique, où les relents médiévaux, classiques, symphonique, ou les trois, n’était rien moins qu’une aubaine divine. Autant dire que le Heavy/Speed héroïque de
White Skull avait un caractère hypothétiquement désuet. Pourtant l’excellence de cette première œuvre, notamment née du caractère remarquable de cette musique à la consanguinité teutonne évidente, de l’exemplarité mélodique de refrains efficaces, mais aussi du particularisme délicieux de cette chanteuse, Federica Bonni, à la voix âpre et rugueuse, qui n’est pas sans nous évoquer celle de Chris Boltendahl (
Grave Digger), demeure indiscutable.
Si concernant l’expression musicale,
White Skull n’a, de prime abord, pas fondamentalement changé défendant toujours encore des compositions délicieusement agressives où les relents germains se font fortement ressentir, le concept du récit s’est quelque peu transformé. Quand, en effet, autrefois le groupe nous narrait les épopées de périples mythologiques nordiques, quelques peu incongrus au su de ses origines italiennes, avec ce nouveau chapitre, il s’en vient nous conter ceux, certes, romancés, mais incontestablement plus familiers, entourant l’empire romain. Et cette musique à la fois belliqueuse et épique, reflet transalpin de cette véhémence rigoureuse inhérente à l’école saxon, Heavy Speed intense, sied à merveilles à ses contes où félonies, complots, conquêtes, grandeurs et décadences nouent les intrigues captivantes d’un récit tragique.
Dans la continuité immédiate de son prédécesseur ce nouveau chapitre se trouve, donc, encore transcender par ce regain de cohérence. Une production, légèrement meilleur, donne aussi toute sa mesure au talent de Tony "Mad" Fontò et de ses comparses. La conjugaison de ces facteurs captivants octroie, incontestablement, une terre fertile à la réussite ; mais ce sont réellement les vertus de ces compositions qui donnent tous le sel de l’aboutissement d’un tel labeur. Ainsi les excellents,
High Treason, The Roman
Empire, Greedy
Rome ou encore, par exemple, Time For
Glory, démontre toutes les capacités de
White Skull. Essentiellement vifs et rapides, ces titres évitent pourtant, à l’aide d’une alternance rythmiques, et mélodiques, sobres ; l’écueil fréquent de cette monotonie parfois inhérente au genre. De plus, au cœur de cet assaut ardent et sanglant où la voix écorchée de Federica nous poignarde, certains morceaux donnent à entendre l’expression d’une nuance salutaire. Ainsi en des rythmes moins soutenus, en des harmonies plus classiques, des titres tels qu’In Caesar We
Trust,
Anubis the
Jackal, ou encore, par exemple, le très bons Cleopathra s’inscrive indubitablement dans cette démarche.
Avec ce
Public Glory, Secret Agony, les Italiens de
White Skull subliment encore l’excellence qui fut la sienne sur
Tales from the North. De cette vision créative intrigante, animé par une volonté claire d’éviter de se laisser emmurer dans le péril d’un propos trop immuable, le groupe créé une musique, à la fois Heavy et à la fois prompte, aux accents saxons très prononcés. Parfois, aussi, épique et mélodique, il s’éloigne pourtant de cette folie symphonico-orchestrale stérile dans laquelle certains s’égarent. Cette capacité de faire d’éléments aussi symptomatiquement rébarbatif de véritables atouts, témoignent non seulement du discernement de ce groupe, mais offrent aussi à sa musique une identité qui exprime toutes ces vertus les plus mémorables sur cette œuvre.
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