Proud to Be Loud

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12/20
Nom du groupe Nitro (USA-1)
Nom de l'album Proud to Be Loud
Type Album
Date de parution 1987
Labels RLS Records
Style MusicalGlam Rock
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. When the Clock Strikes 12
2. Head on
3. Angel in White
4. Flash of Lightning
5. Proud to Be Loud
6. Never Say Never
7. Nitro
8. Red Hot Rocket Ride
9. Make Me Crazy
10. Show Down
11. Mirror Mirror

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Nitro (USA-1)


Chronique @ adrien86fr

28 Novembre 2010
Exubérance et surenchère. Telles semblent être les expressions les plus à même de décrire le plus objectivement possible la démarche conceptuelle de Jim Gillette et de son groupe Nitro. L’ex vocaliste de Tuff et Monsieur Lita Ford dans le civil s’associe en 1987 avec le virtuose de la six-cordes Michael Angelo Batio pour former dans la Cité des Anges une entité heavy metal d’obédience glam dont les qualités musicales intrinsèques n’auront d’égal qu’une surenchère exacerbée dans l’attitude et les gimmicks qui alimentent alors les stéréotypes propres au sacro-saint heavy metal de la décennie 80.

Fraîchement formé, Nitro sort fin 1987 un premier album intitulé « Proud to Be Loud » sur le label RLS Records qui paraitra néanmoins sous la forme d’un premier opus solo de son frontman permanenté Jim Gillette. Stratégie marketing ? Perfectionnisme accru et insatisfaction d’un produit fini se traduisant par la volonté de remettre au prochain album l’inauguration du patronyme Nitro ? Possible lorsque l’on sait qu’aujourd’hui encore Jim Gillette s’évertue à considérer ce disque tel une démo enregistrée dans un garage sur un vulgaire 8-track recorder.

Difficile à croire cependant dès que raisonnent les premières notes du très bon mid-tempo « When the Clock Strikes 12 » qui a l’honneur d’ouvrir ce « Proud to Be Loud » sous estimé par ses propres géniteurs. A l’image de l’album dans son intégralité, ce titre met en scène un heavy metal de très bonne facture et bien produit animé par les soli hyper démonstratifs d’un Michael Angelo Batio que l’on décrira comme un clone réussi d’Yngwie Malmsteen, ainsi que par les vocaux transcendants et surréalistes d’un Jim Gillette dont la déconcertante facilité à monter dans le suraigu fera légitimement s’interroger l’auditeur sur la présence ou non d’une paire de testicules dans le string en cuir clouté de l’époux Lita Ford. Espèce unique située génétiquement entre un Rob Halford période « Stained Class » et un Geoff Tate eunuque, Gillette magnifie ce premier « effort solo » de vocaux tranchants comme des lames de rasoir qui lui permettront d’être à l’origine de sa réputation de briseur de verres à pied comme l’illustre la très kitsch pochette de l’album. Sur l’intro de l’excellent « Never Say Never », Gillette parvient à tenir le suraigu pendant plus de quinze secondes et donc à semer un doute dans l’esprit de l’auditeur quant à l’authenticité d’une telle démonstration repoussant les limites des capacités vocales de l’être humain vers les sphères de l’irrationnel. Dès lors, réel talent ou imposture ? Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ; Jim Gillette et Nitro sont avant tout des entertainers et chercher à savoir reviendrait à casser le mythe de l’homme briseur de verres et du shredder à la quad-guitare Ritz.

Si ce « Proud to Be Loud » se veut être le théâtre d’une démonstration vocale sans pareil, il constitue également une leçon de shredding de très haut niveau dispensé par le professeur Batio ; véritable virtuose de la six-cordes qui non content d’exercer son art sur une simple manche étale son immense talent sur un prototype à quatre manches confectionné par la compagnie californienne Ritz Guitars. Seconde force motrice de l’album aux côtés des vocaux stridents et non moins hallucinants de Gillette, le jeu de Michael Angelo Batio exacerbe encore plus le caractère ostentatoire des onze pistes constituant ce « Proud to Be Loud » absolument remarquable dans sa globalité. Rythmique précise et incisive, soli hyper techniques et ultra rapides ; MAB jonche tous les titres de l’album sans exception d’une magnificence sans pareil, à l’image des somptueux soli des « Flash of Lightning », « Red Hot Rocket Ride » et de la très Judas Priest « Make Me Crazy ». Souvent accusés à tort ou à raison de minimiser l’émotion au profit d’une technique froide et sans âme, les grands techniciens tels Gillette et Batio savent toujours ou presque faire taire leurs détracteurs d’une manière ou d’une autre. A ce titre, la belle et indispensable ballade « Angel in White » est présente sur la galette pour prouver que Nitro n’est pas qu’un groupe extra-terrestre mais qu’il sait aussi faire dans les sentiments et la beauté émotionnelle. Envoûtante, « Angel in White » s’avère être le témoin voyeur d’un Jim Gillette gorgé d’émotions dans ses vocaux et d’un Michael Angelo Batio intime et sensuel dans sa relation avec sa 4 x 6 cordes.

Un album de hair metal de grande classe donc qui ravira tant les amateurs d’histrionisme technique que les simples fans de sleaze rock/hair metal pour lesquels le style et l’attitude prévalent sur quoi que ce soit d'autre. Effectivement, au-delà de ses qualités musicales pures, ce « Proud to Be Loud » marquera l’auditeur de par son caractère exubérant et stéréotypé on ne peut plus représentatif d’une scène à la cime de sa gloire en une année 1987 de grand cru en matière de heavy metal. Injustement victime d’un destin qui les auront relégués au poste d'éternels seconds couteaux du heavy metal made in 80’s, Jim Gillette et Nitro méritent incontestablement l’attention de tout fan de metal old school à tendance sleaze/glam qui se respecte. A découvrir ou à redécouvrir d’urgence au volume 11 de votre chaîne hi-fi, en ayant pris préalablement le soin de fermer votre meuble à vaisselle !

4 Commentaires

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ZazPanzer - 28 Novembre 2010: Ah ah ! Je ne savais pas que quelqu'un avait fait plus excentrique que la rape en cœur de Steve Vai époque Skyscraper...
Quant à la légende du cristal cassé, je croyais que Dickinson était seul à s'en targuer, je me trompais !
A découvrir de toute urgence donc...
ColdLys - 28 Novembre 2010: Que ça fait du bien de lire une chro de Nitro sur SOM, même si ce n'est pas mon album préféré du groupe, je le trouve vraiment bon quoique la voix de Jim devient un peu soulante à la longue .
Scoss - 24 Décembre 2010: J'adore cette chronique. MAB est un montre non pas pour sa technique de guitare indescriptiblement ahurissante, mais pour sa coupe de cheveux improbable à mi chemin entre Cousin Machin dans la Famille Addams et un autre truc pas encore identifié.
adrien86fr - 24 Décembre 2010: Moi je dirai un mix entre Brice Hortefeux pour le visage et Mireille Mathieu pour la coupe de cheveux.
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