Les polonais de
Azarath vomissent leur brutal Death depuis maintenant une décennie, formé plus ou moins sur les cendres de
Damnation, le combo compte dans ses rangs le redoutable
Inferno, marteleurs de fûts en chef chez
Behemoth. Resté jusqu’ici dans l’ombre des grands de Pologne (
Behemoth,
Vader,
Decapitated,…),
Azarath n’en a pas moins sorti de très bons disques, notamment le dévastateur
Diabolic Impious Evil. Pour ce quatrième album, Bruno et ses acolytes quittent
Pagan Records qui les chaperonnait depuis leur premier opus, pour atterrir chez
Agonia Records, un label plutôt orienté Black
Metal (
Impiety,
Thornspawn,
Praise the Beast,…), mais rien de surréaliste pour un groupe mettant systématiquement en avant son adoration pour le malin.
L’incroyable potentiel de destruction observé sur le trop mésestimé
Diabolic Impious Evil fait que le quatuor était attendu au tournant par les deathsters les plus avertis sur ce
Praise the Beast (2009). Force est de constater que le quatuor ne s’est pas reposé sur ses lauriers : après une courte intro narrée tel un hommage à
Satan en guise des trois coups au théâtre, I
Hate Your Kind délivre un Death
Metal noir qui rappelle fortement
Immolation (notamment pour la voix de Bruno) /
Morbid Angel (solo aux harmonies étranges), auquel on aurait ajouté une bonne dose de
Behemoth.
La mise en route est judicieusement progressive et le véritable déluge de brutalité n’intervient finalement que sur le deuxième titre
Sacrifice of
Blood, Zbigniew Robert Prominski (aka
Inferno) faisant admirer d’entrée son incroyable vitesse d’exécution.
Inferno, Bruno (basse / chant) et Bart (guitare) jouent ensemble depuis longtemps (rejoints depuis
Diabolic Impious Evil par le guitariste Thrufel, transfuge des très techniques
Yattering) et cela s’entend, les structures musicales intelligentes, variées et surtout très fluides, donnent l’impression d’une simplicité absolue sur des parties injouables pour le commun des musiciens. De plus quelques chants incantatoires viennent appuyer certaines rythmiques, et si le label est en manque d’inspiration pour inventer un slogan qui tue afin de vendre leur poulain, j’ai ce qu’il faut : Total worship
Satan Blasting brutal Death…
En plus des influences évoquées ci-dessus, il faut y intégrer celles de la scène Death sud-américaine et notamment de
Krisiun, en particulier sur ces riffs acérés et massifs ainsi que la batterie en mode blast-beat continu (Invocation). Au-delà de la dextérité au-dessus de la moyenne des musiciens,
Azarath fait montre d’une hargne manifeste et sait qui plus est varier les plaisirs, comme ce passage acoustique à la fin d’un
Praise the Beast au refrain très
Deicide, ou Queen of the Sabbath et sa partie centrale sonnant Black
Metal avec « Sanctus
Sathanas » répété en boucle. Les veinards se procurant la version digipack pourront aussi écouter en bonus track une reprise de
Acheron.
Au niveau de l’artwork c’est le statut quo, toujours un démon sans doute faisant partie des grands anciens, en noir et blanc comme à l’époque de l’ORTF… Même topo en ce qui concerne le son, la prod est sensiblement identique à
Diabolic Impious Evil : claire et solide, sans tomber dans l’«uber production» surgonflée et impersonnelle.
Finalement
Azarath parvient presque à égaler son monumental disque précédent en apportant juste ce qu’il faut de différenciation.
Unholy Trinity notamment, sonne comme une marche militaire de l'armée des enfers exterminant tout sur son passage et rappelant les terribles Panzerchist (plus précisément le terrible morceau At the
Graves). L’instrumentale finale
From Beyond the Coldest Star est aussi à mettre en exergue tant part sa virtuosité guitaristique que son intensité.
Les polonais s’installent sur la durée comme une valeur sûre du Death
Metal et à défaut de révolutionner le style ou le pousser dans ses retranchements comme le font actuellement
Origin et
Obscura, ils proposent avec
Praise the Beast un opus homogène, de grande qualité et encore plus important, portant leur marque de fabrique indéniable.
Sanctus
Sathanas !
Praise the Total worship
Satan Blasting brutal Death!
BG
Les éloges de Diabolic Impious Evil étant faites par E.P. et toi-même, et comme Praise the Beast m'a d'ores et déjà emballé, j’approfondirai alors la discographie du groupe plus en détail, en passant par mes VPCistes préférés. Donc merci encore, et désolé pour mes deux commentaires inutiles...
Fabien.
Finalement, lorsque je reprochais le certain manque d’identité de Praise the Beast, je n’avais pas complètement tort. Sans aller jusqu’à penser qu’Azarath a vendu son âme, il faut bien admettre que son virage entrepris lui a faire perdre un pan non négligeable de sa personnalité.
D’ailleurs pour l’anecdote, lorsque j’ai commandé les trois premier disques chez Osmose Productions (9,66 Euros c'est donné), Hervé Herbaut m’a indiqué qu’il voulait a tout prix récupérer Azarath après l’impitoyable Diabolical Impious Evil et la fin de son contrat chez Pagan Records, mais le tournant pris par le groupe polonais l’a finalement refroidi.
Au-delà, sans changer aujourd’hui ma notation, je continue de croire que Praise the Beast reste intrinsèquement un bon album, noir & puissant.
Fabien.
Sacrifice of blood: quel morceau!!!!
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