Valeur montante de la scène Death polonaise,
Azarath reste encore à distance respectable du duo
Behemoth /
Vader malgré deux disques d’excellente facture. Évoluant au sein de la petite structure
Pagan Records, les polonais ne bénéficient pas d’une grande visibilité mais cela ne les empêche pas de proposer régulièrement des sorties de qualité. Afin de continuer dans cette voie, Bruno, Bart et
Inferno ont fait appel ici à une recrue de choix en la personne du talentueux Mariusz Domaradzki dit Trufel, transfuge du groupe de brutal Death très technique
Yattering. Un nouveau séjour en studio va leur permettre d’accoucher d’un
Diabolic Impious Evil (2006) sans pitié.
Rien de bien nouveau concernant l’artwork avec une pochette noire et blanche qu’on peut aisément confondre avec les albums précédents, le quatuor montre ainsi clairement son intention de perdurer dans un Death sombre et violent. Le court et occulte arpège ouvrant le disque est d’ailleurs un excellent prélude au déluge de brutalité qui suit. Bien qu’enregistré à deux endroits (Hendrix studio pour la batterie et la guitare et Hertz studio pour chant et basse)
Diabolic Impious Evil jouit d’une production homogène et d’une puissance un cran au dessus du précédent, tout en conservant cet aspect rugueux indispensable pour un Death
Metal aussi noir. Au niveau des compositions les polonais ont donné le meilleur d’eux même, et rarement un groupe de Death
Metal aura proposé des morceaux aussi intenses. L’arrivée de Trufel semble avoir poussé le groupe un cran au dessus, montrant un côté plus technique sans rien perdre de leur potentiel de destruction, ainsi
Whip the
Whore et
Anti-
Human,
Anti God crachent un Death épidermique et haineux qui n’est pas sans rappeler parfois la terrible scène brésilienne et notamment
Krisiun et
Ravager. Goathorned’s
Revenge est également représentatif de ce côté simultanément technique et brutal avec dans sa seconde moitié des riffs parfois complexes mais conservant toujours le côté bulldozer. A noter aussi Baptized in Sperm of the
Antichrist et un solo court mais dantesque.
Le fait de posséder dans ses rangs l’un des 5 meilleurs batteurs de la planète est évidemment un atout non négligeable, les rafales de caisse claire d’
Inferno sur le supersonique Angels’
Assassins mettront immanquablement à genoux les plus septiques d’entre vous.
Diabolic Impious Evil enterre donc les deux disques précédents pourtant de très bonne facture, et cerise sur le gâteau il contient deux hymnes Death
Metal comme on en entend rarement : un
Devil’s
Stigmata totalement halluciné, transpirant la brutalité, l’occultisme et
Satan au travers de guitares aiguisées comme des rasoirs et d’une inspiration sans borne. Et que dire de Screamin’
Legions Death
Metal si ce n’est qu’il ne pouvait pas porter mieux son nom ? Un déluge de blast, de double pédale, de notes et d’harmoniques sifflées assassines raisonnant comme une armée invincible en mouvement avec ce côté marche militaire.
Azarath s’impose au fil des disques comme le meilleur représentant européen du Death brutal, affirmant sa personnalité en combinant intelligemment ses influences
Immolation,
Behemoth ou
Ravager, d’ailleurs on peut faire un parallèle avec le redoutable Naxzul
Rising (2004) des mexicains, lui aussi injustement resté dans l’anonymat. C’est bien là que le bat blesse :
Pagan Records n’ayant pas les moyens de distribuer
Diabolic Impious Evil à grande échelle,
Azarath doit se contenter de rester dans l’ombre des autres sorties européennes de
Spawn Of Possession,
Visceral Bleeding,
Zyklon ou les inévitables
Vader.
Diabolic Impious Evil reste donc un joyau de Death
Metal honteusement connu que de quelques initiés mais il est toujours temps d’inverser la vapeur et de se jeter sur cette tuerie.
We’re in League with
Lucifer
We’re in League with
Satan
Screamin’
Legions Death
Metal
BG
Merci Laurent de m'avoir aiguiller sur ce groupe. J'avais quelques appréhensions concernant Azarath, groupe parallèle d'Inferno, mais parallèle seulement car Behemoth et Azarath n'évoluent pas sur les mêmes lignes. Ici la noirceur et le côté terre brûlée se différencient nettement du souffle épique des compos de Nergal. Au demeurant, Azarath n'a de commun avec le maestro polonais qu'une incomparable qualité alliant brutalité et efficacité, l'essentiel dans le Death, non?
Tout simplement terrible.
Excellente chronique BG pour un album des plus destructeurs!
Un futur album culte que tout amateur de Brutalité ce doit de posséder.
Ce CD est juste infaillible : pas une seule baisse de régime, tous les titres sont mémorables. Certains encore plus que d'autres, Screamin' Legions, Devil's Stigmata et Goathorned Revenge pour ma part. Incroyable !
Superbe chro qui retranscrit tout que j'ai ressenti en écoutant cet album monstrueux de technique de brutalité et de satanisme. À l'écoute de ce skeud on se retrouve directement en enfer, un enfer majestueux, magique transcendant, vous l'avez compris ce disque est une pépite !
Ses Solis sont majestueux, cette batterie est fracassante et ce chant d'outre tombe gigantesque !
Ce skeud est dans mes favoris en brutal death.
A mettre au côté des grands groupes comme Krisiun et Béhémoth ! Le Morbid Angel européen!
Merci pour la chro Laurent, et comme tu termines cette chro, ce skeud est incroyable ! Totalement vrai.
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