En guise de deuxième album les français de
Titan décideront, en cette année 1988 de sortir un album live,
Popeye le Road, enregistré à l’endroit même où
ADX nous offrit la prestation qui donna lieu à son fameux Exécution Publique. Evoluant devant un auditoire parisien tout acquis à sa cause, Patrice Le Calvez et ses comparses seront résolus à y donner le meilleur d'eux-mêmes. Excepté un changement de guitariste assez anecdotique, Patrice Tetevuide remplaçant Didier Deboffe (ce dernier ayant manifesté le désir de partir après la sortie du premier album (
Titan -
Titan (1986)), et mise à part l'arrivé de Sébastien Blanc, ce sont bien nos trois dissidents partis de
Killers que nous retrouvons sur ce disque.
D’entrée force est de constater que la sélection des morceaux de ce manifeste est assez judicieuse (même si, eu égard au répertoire assez limités de ces musiciens après seulement un seul véritable opus, le contraire eut été étonnant). Des titres tels que
Ultimatum, La Loi du
Metal, L’Irlande au Cœur, Heavy-
Metal Kids sont, en effet, taillés pour la scène et prennent ici leur véritable dimension. De plus la frénésie née de la rencontre entre
Titan et son peuple est ici tangible. Patrice Le Calvez exhorte la foule sous un déchaînement de fer et de feu. Patrice Tetevuide et Sébastien Blanc assène leurs sentences aux sons de leurs riffs efficaces. Le tout soutenus par la rythmique impeccable et précise d’un Michel Camiade derrière ses fûts, d’un Pierre Paul à la basse et d'une assistance exaltée.
S'agissant du choix des pistes présentes ici, on applaudira l’impasse faîtes sur un titre raté comme Enfants de la Guerre, et on regrettera celle faîtes sur un autre exceptionnel, Black
Power. Même si, reconnaissons le volontiers, le côté typiquement Rock-Bluesy teinté de groove de ce dernier aurait assurément dépareillé au milieu de ce déluge furieux de Heavy-Speed-
Metal. Notons aussi que quatre morceaux de
Killers viennent compléter cet album et que, là encore, le choix est plus qu’avisé. Un Rosalind tout en nuance, où la voix, si inhabituel, de Patrice Le Calvez peut pleinement s'exprimer, est tout simplement magnifique. L’assassin prend aussi, ici, tout son sens et la qualité indiscutable de ce morceau en fait, aujourd’hui encore, un hymne incontournable du groupe de Bruno Dolheguy. L’album se clôt sur un Maître du
Metal, loin d’être indispensable, mais dont l’exaltation, est sacrément efficace.
Encore un opus essentiel pour la formation bayonnaise. Un disque qui, malheureusement, sonnera le glas de ce collectif pourtant si talentueux. Un œuvre sera son épitaphe avant sa disparition quelques mois plus tard, après le départ d’un Patrice Le Calvez obligé de faire le choix de la raison face à celui de la passion qui ne lui permettait pas d’en vivre.
Titan recrutera bien un nouveau chanteur, mais leurs nouvelles compositions seront loin de faire l’unanimité et leur maison de disque ne sortira jamais ces morceaux. L’aventure s’achèvera donc ainsi.
Et quelques décennies plus tard, alors qu'aucune maison de disque ne semble vouloir se pencher sur l'éventuelle réédition de ce disque et de son prédécesseur, tout deux devenus quasiment introuvables, l'amertume ne peut que nous étreindre face à ce mythe resté intact et trop tôt disparu.
L'album studio c'est moins sûr (je pense que c'est de l'album studio que Sam parle).
J'ignorais qu'il y avait eu une édition CD des 2...
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