6 ans d'attente avant de voir ce "
Phylogenesis" enfin dans les bacs. Deux choses à noter durant ce laps de temps :
Un changement de label : le contrat arrivant à son terme avec Relapse Records, c'est Season of
Mist qui était emballé à l'idée de signer
Abysmal Dawn.
Courant 2016/2017, le groupe a changé de line-up, avec un nouveau batteur, James Coppolino, et un nouveau guitariste, Vito Petroni.
Sachez que, depuis leur premier album, c'est Par Olofsson qui s'occupe de l'artwork, et c'est encore le cas ici. Il signe une très belle illustration, toujours dans cet univers de cyber horreur où l'humain a un aspect cadavérique et est esclave d'une monstruosité futuriste.
Qui de mieux placé que le chanteur/guitariste et principal compositeur, Charles Elliott, pour nous parler de ce nouvel album? Voici un extrait d'une interview :
"Le titre de l’album "
Phylogenesis" se réfère essentiellement à l’évolution d’une espèce en biologie.
Cela pourrait être appliqué à la façon dont nous avons évolué pour le mieux en tant que groupe, mais aussi à la façon dont l’humanité a évolué pour le pire. Du point de vue lyrique, l’album est devenu en quelque sorte un album conceptuel. Il traite beaucoup de choses que nous rencontrons dans notre société moderne et de l’effet affolant qu’elle a sur l’individu. "
Groovy ? Technique ?
Brutal ? Mélodieux ? "
Phylogenesis" est tout cela à la fois.
Vous ne serez pas dépaysé,
Abysmal Dawn reste dans son univers mais va le pousser bien plus loin que sur "
Obsolescence". L'album est bien plus fouillé, varié et profond que ses prédécesseurs. On y découvre des subtilités à chaque écoute.
Charles Elliott est un énorme fan de Death (le groupe), il leur rend hommage avec la reprise de "Flattening of Emotions" (en bonus), parfaitement exécuté et qui s'intègre bien à ce "
Phylogenesis".
Il y a même comme un clin d'oeil au maître "Chuck Schuldiner" sur "The
Path of the Totalitarian" à 1.20min avec ce riff aux sonorités que l'on peut retrouver sur "
Human" ou "Symblolic" (du groupe Death). L'influence de ce groupe mythique se ressent aussi dans les parties chants, elles sont très travaillées, ne proposant jamais le même type de phrasé sur les différentes compositions, en plus d'avoir un véritable refrain. "Coerced
Evolution" en est un bel exemple ; avec son riff faisant écho au "Spheres of Madness" de
Decapitated, le chant sera plutôt écrasant dans un premier temps, puis un flow plus rythmique accentuera le côté groovy du morceau. Un 3e paragraphe, plus dans les graves façon brutal death, suit un solo de Elliot pour aboutir sur un super passage tout en technique avec ses ghost notes à la batterie. Je pourrais continuer comme ça sur chaque chanson, tant rien n'est laissé au hasard.
Un opus parsemé de petits détails qu'on ne détecte pas aux premières écoutes, ce genre de chose qui nous fait appuyer sur le bouton "Stop", en se disant : "Attends, j'ai entendu un truc", comme le prouve "A Speck in the Fabric of
Eternity" à 1min45 ; avec ce riff qui ne dure qu'un très court instant, on pourrait très facilement passer à côté.
Abysmal Dawn avait annoncé que cet opus serait plus groovy, et c'est une promesse tenue. "Soul-Sick
Nation" est une merveille du genre, ou encore "Hedonistic" à 2.15min.
Je le disais sur "
Obsolescence", ils ont une capacité à doser de façon très précise, ici cela est encore plus vrai. Il n'y en a jamais trop, de la technique en passant par des riffs incisifs remarquables, jusqu'à "The
Lament Configuration", une compo aux riftings planants faisant dégager une atmosphère de "chaos mélodique",
Abysmal Dawn ne va jamais dans la surenchère.
Abysmal Dawn vient de sortir son album le plus abouti ainsi que le plus technique et groovy. Leur death metal, à la fois moderne, brutal et fouillé tout en insufflant des influences old school, est ici sublimé.
Voilà un skeud que j'ai longuement hésité à chroniquer. Et tu as bien fait de t'y être affairé avant moi, car tu as bien cerné ce dernier album d'un groupe qui évolue lentement mais sûrement, depuis Obsolecence, vers un death de plus en plus technique et brutal, mais avec ce qu'il faut de finesse et de musicalité pour rester accessible et ce, dès la première écoute. Bien vu.
Merci pour ton com, un des albums de 2020 que j'ai le plus écouté. C'est fort, c'est autant accessible et accrocheur que cela fourmille de détails, et de techniques.
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