Nekrasov est une entité bien curieuse. Loin de tout battage médiatique, ce one-man band énigmatique conçoit depuis maintenant quatre ans une chiée d'ep en tous genres, ou des splits divers avec des artistes tout aussi underground comme
Aderlating ou
Nekros Manteia (The Haunting Resonnance). Les véritables full-lenght se comptant sur les doigts d'une seule main sont, eux, facilement dégotables sur
Siege Of
Power Records.
Perishable Things, est donc un énième ep (dont deux titres se retrouvent encore une fois sur un obscur split) disponible en téléchargement gratuit sur le blog de
Nekrasov.
Pour les auditeurs non avertis (et pour ceux connaissant déjà la musique de
Nekrasov, je m'y suis fait surprendre moi aussi),
Perishable Things aux premières écoutes c'est de la bouillie sonore. Non pas que je remette en question les qualités d'enregistrement de B.
Nekrasov qui, tel un gourou dans son antre trafique, bidouille et arrange ses sonorités comme bon lui semble, la qualité auditive produite étant bien évidemment au rendez-vous dans un fond de puissance électrique et psychédélique comme lui seul en a le secret.
Non ce qu'on entend au début c'est...du bruit. De l'ambiant bruitiste couplé à une voix de décharné passée sous filtre et mixée dans ce mélange de noise dense et de ces quelques relents Black, témoin des premières sorties de l'Australien. Les parties ambiantes apportées par le clavier sous forme de notes minimalistes au possible sont ici complètement intégrées au reste, les deux pièces centrales que sont Womb et
Dark At
The End Of Light (tiens, ils sont plus courts à écrire cette fois-ci les titres) comportant des nappes synthétiques plus claires survolant l'intense obscurité sonore de
Perishable Things. Des parties ambiantes qui louvoient lentement, apportant une respiration bienvenue dans une production conduisant à l'asphixie quasi-totale de l'auditeur.
Car c'est tellement vicieux que l'acheminement vers un trip purement ambiant se fait progressivement et sournoisement, par petites touches, jusqu'à ne plus distinguer quoi que ce soit d'audible sur O Fool qui conclut en apothéose et dans un indescriptible chaos sonore cet ep bien court, mais tellement dérangeant pour nos pauvres cerveaux ! Comme si cette chose faite de bruits s'était...périmée.
Nul ne sait vers quelle destination court
Nekrasov, ce qui est sûr, c'est que ses expérimentations en font un spécimen assez unique à écouter. Croisement hybride entre Black,
Dark Ambiant et Noise, ses œuvres se font toutes aussi mystérieuses que difficile d'approche et pourront rebuter plus d'un metalhead aguerri.
Avec
Perishable Things,
Nekrasov se tourne ici vers ses travaux purement bruitistes, à l'instar de The
Ever Present édité à 200 exemplaires chez Crucial
Blast Records, dont je laisse le mot de la fin, résumant à lui tout seul la bizarrerie musicale qu'est le courant Harsh Noise Wall (HNW):
"It's the the heaviest slab of "pure" noise work that we've heard from
Nekrasov so far, that's for sure. Fans of the band's more "black metal" centric work are warned that when we describe this as a noise album, we're not kidding. But for fans of HNW and
Nekrasov's more abstract industrial side,
The Ever-Present is a crushing experience."
Tout est dit. A vous de voir maintenant si vous adhérerez à ce genre de trip,
Perishable Things constituant une bonne porte d'entrée pour découvrir cet univers torturé dans lequel l'artiste nous embarque.
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