Sacré Bob…. Il nous en aura fait voir de toutes les couleurs avec ses projets tous plus bizarres les uns que les autres. Parti de rien, quelques productions encore Black dans l’âme mais d’où s’échappaient déjà de grosses louchées atmosphérico-ambiantes (
The Form of Thought from Beast) de derrière les fagots, le reste s’est vu emmitouflé de chaudes expérimentations à tout va, partant de l’Ambiant minimaliste aux bricoles bruitistes et Harsh Noise, l’Australien signe ainsi son arrêt de mort le 27
Octobre 2011, après l’érection de ce qui aura été son premier et dernier "Wall of Noise" avec The
Ever Present. Ou l’évolution logique et terminale de toutes ses œuvres qui aura convergé vers la plus absolue et statique forme de musique que l’on peut trouver…
Remettons cela à plus tard, pour l’instant, c’est cette sortie de
Siege of
Power Records qui attise la curiosité. Visuelle tout d’abord, même si l’on ne sera pas surpris de retrouver cette pochette simple mais évocatrice, ce hiéroglyphe cosmologique imprimé de manière subtile dans un décor spatial qui ne peut en rien laisser présager du contenu intérieur. Jamais facile avec l’Australien de savoir dans quel axe s’orientera sa prochaine œuvre,
Nekrasov étant passé maître dans l’art de brouiller les pistes depuis
Extinction et ses titres à rallonges…
Dur en effet de savoir à quoi s’attendre quand on se prend un
Heresy,
Heresy,
Heresy Oh, Where Have You Gone dans la caboche sans rien comprendre de ce qu’il se passe à l’intérieur de cet enchevêtrement foutraque où s’agitent quelques relents d’un Black trituré et synthétisé dans ses moindres replis. Pour le reste…rien de bien discernable au début, de la saturation corrosive, des parties ambiantes en introduction ou qui déboulent sans crier gare, des boucles noise survenant juste après dans un effet chaotique total, du bruit, du bruit, et encore du bruit sont tout ce qui ressort de ce disque.
Evolution ou régression ? Aucun des deux, juste un agencement différent de ce qu’on trouvait sur les précédents.
Cognition of Splendid Oblivion ne sera au final qu’une étape de plus dans les expérimentations de
Nekrasov, qui emprunte ici beaucoup plus au courant bruitiste que métallique….
Ça on était prévenu, avec
Nekrasov cela demande du temps, de la patience.
Pas le genre à sortir un album chaotique pour dire de faire chaotique, le bonhomme est bien plus intelligent. Car on retrouve néanmoins quelques touches de ce Black
Metal psyché aux mélodies maladives et torturés qu’on s’était pris de plein fouet dans
Extinction (les accélérations surpuissantes qui nous cueillent en début et à la fin de Psychic
Epilepsy in the Butchery of Light), parfois technoïdes sur Calculated
Deception :
Possessed by
Nothing. Mais tout est ici englouti, noyé dans ce flot de Noise qui se veut parfois froide et violente (Devotion of this
Life Allied with Oblivion, courte et agressive), en d’autres occasions plus vaporeuse et se mariant à de grosses couches ambiantes, mais toujours en évolution et, plus que tout, imprévisible. Et même si Sadomasochistic Liberty
Through Splendid
Isolation vient titiller les recoins de The
Ever Present par un morceau statique de plus de vingt minutes, celui-ci tient plus de la tempête cosmique que des constructions denses et puissantes des artistes adeptes de l'Harsh Noise Wall, équilibrant le tout par l’insertion de fines couches de claviers et de vocaux pour peu que l’on se détache de l’hypnotisme du mur et se concentrer sur ce qu’il y a derrière.
Alors qu’
Extinction marquait une différence entre compositions ambiantes et Black
Metal,
Cognition of Splendid Oblivion a reprit les même ingrédients mais en les broyant, mixant dans une couche de Harsh Noise épaisse sans jamais être indigeste et toujours en mouvement. Sûrement le full-length le plus abouti de
Nekrasov à ce jour, celui-ci continue ici tranquillement ses travaux en perpétuelle évolution en s’approchant toujours plus de la scène bruitiste par une mise en retrait de sa personnalité Black. Il faudra attendre son dernier et définitif album du nom de The
Ever Present pour prendre toute la mesure du potentiel énorme qu’avait l’Australien…
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